LE TABAC A PIPES DUNHILL: 1907 – 1990

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Ecrit par John C. Loring
mis à disposition par Yang Forcióri et traduit par Jean-Christophe Bienfait

Lorsqu 'Alfred Dunhill ouvrit sa boutique sur Duke Street en 1907, il s'agissait d'une boutique de tabac. Il était débitant de tabac, ou, ainsi qu'il l'écrivait dans son premier catalogue un "spécialiste des mélanges", affichant un panneau bien en vue sur la vitrine de sa boutique, panneau qui disait " Tobacco Specialist (spécialiste en tabacs)". Mais d'abord et par-dessus tout Alfred Dunhill était un commerçant et lorsqu'il ouvrit sa boutique il savait exactement où il voulait aller. En peu de temps, cependant, il s'aperçut qu'il avait visé trop bas, et c'est une partie de cette histoire.

Lorsqu'il ouvrit sa boutique pour la première fois, il ne s'agissait pas de ce genre de boutique dans laquelle vous ou moi achetons notre tabac à pipe, une boutique avec une large variété de tabacs produits par toute sorte de fabricants, en boîtes scellées sous vide. La boutique d'Alfred était davantage celle d'un pourvoyeur de mélanges "sur mesure", chaque "My Mixture" étant préparé à la demande pour chacun des clients avec le tabac à mélanger, obtenu au départ, d'après Balfour, dans "Alfred Dunhill One Hundred Years And More", chez George Dobie & Son de Paisley en Ecosse, (fabricants des mélanges "4 Square") et du Syndicat des fournisseurs de Tabac. Ou ainsi qu'il l'écrivait (et très certainement ce sont ses propres mots) :

“Le goût et l'odorat sont distinct chez chacun de nous…Il est impossible pour un mélange tout prêt de convenir parfaitement à un goût ou un odorat particulier. Par conséquent la seule méthode valable est la méthode scientifique grâce à laquelle la tonalité du goût et la qualité de l'odorat sont déterminés et assurés avec précision. Il n'y a pas d'autre méthode que le test individuel… grâce à un entretien en face à face.

“[la boutique] n'est en aucun cas comme les débits de tabac ordinaires.

"On ne peut pas attendre d'un mélange particulier qu'il convienne au goût de tout un chacun, pas plus qu'une prescription médicale ne saurait être efficace pour toutes les maladies. C'est pourquoi je [Alfred Dunhill] m'efforce ici de prescrire (s'il m'est permis d'utiliser un tel terme pour parler du tabac) un mélange spécial qui convienne à chaque client pris individuellement. Si mon premier essai n'atteint pas tout à fait l'idéal, je modifie les proportions du mélange jusqu'à obtention d'un parfait succès".

"Quelques questions adroites de la part de Mr Dunhill lui ont vite permis d'assortir les tabacs pour le mélange que je [un client] désirais. Tout ceci en prenant une poignée d'un tabac dans un bocal, une pincée d'un autre dans un autre bocal, et ainsi de suite, pour ainsi dire comme un pharmacien qui préparerait une ordonnance ! Ensuite quelques mouvements rapides de la main et les différents tabacs ont été mélangés et le mélange emballé…En ce qui me concerne je dois dire que Mr Dunhill a tapé dans le mille dès le premier coup…La recette a été scrupuleusement notée dans un livre et on m'a donné son numéro". 1910 Dunhill About Smoke Catalog

Mais là encore, sans vouloir trop insister, lorsqu'Alfred Dunhill publia son premier catalogue en 1910, le succès l'avait déjà conduit à modifier son modèle de vente. Une boutique de mélanges à la demande a ses limites, on ne peut pas attendre de chaque fumeur de pipe anglais aisé qu'il se rende dans une petite boutique de Duke Street pour un entretien. On peut s'attendre à ce qu'ils soient beaucoup plus nombreux à consulter un catalogue, quel que soit l'endroit où ils allument leur pipe. Aussi, alors même qu'Alfred prononçait ces mots, il n'hésitait pas dans son premier catalogue de 1910 à présenter "à l'attention du client 10 mélanges "My Mixture" à 10/8 (10 shillings 8 pences) la livre en port payé n'importe où au Royaume –Uni". Toutefois, d'après Balfour, ci-dessus, si vous vous rendiez effectivement au magasin, vous pouviez obtenir du numéro 75, un mélange de tous les "restes" à 4/ (4 shillings) la livre. Et alors que les clients d'origine de neuf de ces mélanges étaient désignés par leur nom, le dixième mélange "Alfred Dunhill’s Newest Mixture, a Perfect Blend” (le tout nouveau mélange d'Alfred Dunhill, un blend parfait) " n'était attribué à personne. La transition d'avec le "sur mesure" avait commencée.

Aussi bien, le type de mélanges sur mesure décrits par Alfred Dunhill dans son catalogue présente un autre problème. Il ne produit pas forcément le mélange le meilleur. Assembler des tabacs, c'est davantage que mélanger ensemble différentes feuilles en telles ou telles proportions. Il existe des techniques d'assemblage, par exemple la cuisson au four, la torréfaction, le pressage, qui nécessitent du temps et des expérimentations et peuvent difficilement se faire sur le comptoir à mélanges de la boutique. Mais aussi ensuite, une fois le mélange assemblé, il faut du temps pour que le mariage se fasse, que ce soit en vrac ou dans la boite.Par dessus tout Alfred visait le meilleur, et c'était bien naturel que quelques années plus tard, en 1912, le mélange à la demande soit relégué à l'arrière plan lorsqu'Alfred Dunhill lança ses premiers mélanges préemballés portant les noms suivants : “Royal Yacht”, “Cuba” et “Durbar”. Et pas au prix de 10 shillings 8 pences comme le "My Mixture" mais au tarif bien supérieur de 16 shillings la livre pour le "Durbar" et 21 shillings la livre pour le "Royal Yacht" et le "Cuba".

Il est intéressant de noter ici, quelques cinq années après qu'Alfred ait ouvert sa boutique, que si à l'ouverture elle n'était pas du genre de celles où l'on va aujourd'hui, elle l'était devenue cinq ans plus tard. Pour peu qu'on passe en revue les tabacs en boite offerts dans les touts premiers catalogues d'après 1912, on se rend compte qu'ils offrent la gamme complète de ce qui est considéré aujourd'hui comme les mélanges de type anglais, des Virginias vieillis comme les “Royal Yacht” et “My Mixture #288”, aux Virginias purs comme les “#36” and “#190”,en passant par les Orientaux comme les “Durbar”, “#1”, “#28”, “#108”, “#187”, et “#850”, les mélanges au Latakia comme les “#10” and “#965” et une fois en passant le “Cuba”, un mélange fait à partir de tabac à cigares. Ainsi, pour le reste du siècle à venir, de 1912 jusqu'en 1990, nous constatons que le mot d'ordre de Dunhill le marchand de tabac est "affinage" avec un accent croissant mis sur les mélanges "de marque" généralement disponibles plutôt que les mélanges sur mesure "My mixture". A peu près sous tous les angles, tout était en place en 1912. Cela ne signifiait pas pour autant que les mélanges personnalisés disparaissaient, car à la fin du siècle plus de 36 700 mélanges individuels avaient été répertoriés sur le "My Mixture Book " de la boutique de Duke Street. Cependant, et dès le début, la plupart de ces recettes spécifiques My mixture etaient un peu moins que sur "mesure", davantage comme un costume en demi-mesure, c'est-à-dire que plutôt que de les noter en termes d'ingrédients bruts, le "My Mixture Book" de Duke Street, pour la plus grande part les enregistrait comme des mélanges d'assemblages déjà existants p.ex. “2x127 2x128”, ou “2x965 1x77 1x27”, ou comme des variantes de mélanges existants p. ex. 3x144 1x Lat[akia]” avec à l'occasion une touche supplémentaire p.ex. “cut short & dry” ("sec et coupé court").

Deux autres boites de mélanges pré-empaquetés furent lancés au cours de la Première Guerre Mondiale, un pur Virginia, le “Ye Olde Signe” en 1915, et un Oriental, le , “Harmony” en 1917, mais le premier souci de Dunhill était de répondre aux besoins des forces combattantes. A côté des changements d'emballages discutés plus loin, on prit deux "mesures de guerre " essentielles : baisser le prix du tabac des mélanges standards pour les forces d'Outre Mer et lancer des blends temporaires pour les militaires à des prix encore plus bas. En 1915, au lieu de 25 shillings / livre, le Corps Expéditionnaire payait 19 shillings pour du "Cuba" et les membres des Forces Navales 18 shillings, et au lieu de 19 shillings pour du Durbar" ou du "Ye Olde Signe", les soldats payaient 13 shillings 4 pence et les marins 12 shillings 6 pence (je suppose que la différence de prix entre soldats et marins étaient dues aux taxes économisées sur le tabac envoyé à un bateau). Les trois mélanges de guerre temporaires, “Campaign Plug” un Virginia vieilli, “Campaign Mixture” (blend de type inconnu) and “Best Scotch Thick Black Twist” étaient proposés à des prix encore plus bas. Le “Campaign Plug”, vendu 3 shillings la livre était "of a strength and character to appeal to the non commissioned officers and men [and of a] form suitable for campaign conditions" (d'une force et d'un caractère propres à séduire les sous-officiers et les hommes [et d'une] forme adaptée aux conditions de la campagne"). Il était en fait conçu pour être acheté en vrac et fourni aux unités d'Outre Mer pour être distribué aux troupes. A cette fin Dunhill proposait également une pipe, la "Campaign Pipe"(pipe de campagne), en lots minimum de 100 et à un shilling chaque. Les deux autres mélanges de guerre étaient un peu plus cher : 5 shillings la livre pour le "Campaign Mixture" et 4 livres 6 shillings la livre pour le "Best Scotch" mais toujours nettement moins chers que les mélanges standards même à prix réduits pour les militaires.

Toutefois, alors que les prix étaient réduits pour les armées, à la fin de la décennie, la Grande Guerre et ses conséquences avaient eu un impact sur les prix proposés aux civils avec les mélanges "My Mixture" à 19 shillings 8 pence la livre, les "Durbar", "Ye Olde Signe" et "Harmony" à 24 shillings 8 pence la livre, et les "Royal Yacht" et "Cuba" à 30 shillings 8 pence la livre.

Les prix continuèrent rapidement à grimper dans les années 20 et à partir de 1923 les mélanges à 24/8 (24 shillings 8 pence) passèrent à 28/8 (28 shillings 8 pence) et les mélanges à 30/8 (30 shillings 8 pence) étaient montés à 34/8 (34 shillings 8 pence). Cette augmentation, toutefois, fut quelque peu compensée par le lancement de quelques "blends" de marque à des prix inférieurs à 20 / (20 shillings) la livre : Standard Mixture” (avec plus ou moins de Latakia suivant le mélange - mild, medium et full), un Virginia légèrement vieilli le "Prince of Wales" et un Virginia " Three Year Matured” (Vielli trois ans). Un nouvel assemblage à 28/8 (28 shillings 8 pence) le "Super", qui semble avoir été un Virginia ou un Oriental, fut également introduit au début des années 1920. Ensuite, excepté le lancement en 1928 du mélange Latakia /Cavendish "London Mixture" à 20/8 (20 shilling 8 pence) la livre, l'offre des tabacs resta inchangée en terme de mélanges proposés et assez stable en terme de tarifs pendant plus d'une décennie. En 1928 par exemple, les “Standard Mixture”, “London Mixture”, “Three Year Matured” étaient tous à 20/8 (20 shillings 8 pence) la livre; tous les "My Mixture" étaient à 21/8 la livre; Ye Olde Signe”, “Harmony” “Durbar” et “Super” étaient tous à 29/4 la livre; et le “Royal Yacht” et le “Cuba” étaient à 35/4 la livre. Au milieu (et à la fin) des années 30, nous voyons que le prix des "My Mixture a été légèrement baissé à 21/2 la livre et que les mélanges les plus chers ont été légèrement "arrondis" au chiffre supérieur à 30/ (30 shillings) et 36/ (36 shillings). Deux notes additionnelles : tout d'abord le mélange “Prince of Wales” fut spécialement assemblé pour et en l'honneur d'Edward, Prince de Galles à titre de remerciement pour son Royal Warrant (Mandat Royal de 1921).De façon surprenante, ce blend survécut aux scandales successifs et variés de trois décennies et n'a pas été retiré de la gamme avant les années 60. Ensuite, et bien que jamais proposé en tant que produit "Dunhill" ou dans les boutiques Dunhill, au moins pendant la période précédant la Seconde Guerre Mondiale, à partir de 1923, Dunhill a vendu en gros le mélange pour pipe "Barking Dog" de la Continental Tobacco Co/Philip Morris & Co hors des USA par le biais de sa filiale Parker.

En 1936 on introduisit les “Throgmorton” et “Old Colonial” (mélanges de type inconnu), de même que le “Twist” (référencé comme "Negro Head Twist" en 1938) qui était vendu sous la forme de trois cordes de tabacs tordues sur elles- mêmes (en médaillons ou non). A la fin des années 30 également, Dunhill acheta le fonds de la boutique de tabacs Savory, y compris deux mélanges Orientaux les “Baby’s Bottom” et “Savory’s Mixture”, ainsi qu'un troisième, un pur Virginia "Baby Bottom". Je ne dispose pas des prix anglais des tabacs Savory mais aux Etats Unis Le prix du "Baby's Bottom" correspondait à celui du "Standard Mixture" et celui du "Savory Mixture" était inférieur de 20 %, ce qui faisait du "Savory Mixture" le tabac de la marque Dunhill le moins cher de l'époque. Le Throgmorton fut nommé d'après le second magasin de Dunhill à Londres (1923 – 1946). Le "Old Colonial" était un mélange de tabacs provenant de l'Empire Britannique d'alors, destiné à profiter des droits d'importation moins élevés sur ces tabacs, ce qui permettait d'offrir un prix nettement inférieur, ,bien que pas aussi bas que les "My Mixtures" ou "Standard Mixture" ou, on peut le supposer, "Savory's Mixture", de 24/- par livre. Il faut aussi noter qu'alors que plusieurs "blends de marque" étaient ajoutées à la gamme entre 1912 et la Seconde Guerre Mondiale, aucun ne fut supprimé. Avec la venue de la Seconde Guerre Mondiale, toutefois, ça allait changer.

Le début de la Seconde Guerre mondiale a freiné l'introduction de nouveaux mélanges, à l'exception du mélange américain "American Mixture". Ce mélange, sans doute lancé du fait que le commerce transatlantique était limité par la Guerre, ne fut jamais commercialisé en dehors des Etats-Unis bien qu'il ait continué à être proposé en Amérique dans les années 80. Il est intéressant de noter qu'hormis durant la Grande Guerre, je n'ai trouvé nulle indication que Dunhill ait proposé aux militaires durant la Seconde Guerre Mondiale aucun mélange spécial à bas prix ni de prix réduits sur les mélanges standards.

Après la Seconde Guerre Mondiale, plusieurs mélanges furent abandonnés, les “Harmony”, “Throgmorton” “Twist”/“Negro Head Twist” et “Old Colonial” à la fin des années 40 et le “Super” au début des années 50. Mais trois nouveaux mélanges d'importance furent lancés en 1951, des Orientaux, "l'Apéritif" et le Early Morning Pipe" et un mélange à base de Latakia, le "Nightcap". Je suppose que les blend furent abandonnés parce que l'économie d'après Guerre força Dunhill à se recentrer sur ses mélanges les plus populaires d'avant Guerre et que, néanmoins, trois mélanges ont été ajoutés dans le but spécifique d'accroître la pénétration du marché américain de l'après-guerre, d'une importance capitale. Il se peut également que certains tabacs bruts nécessaires aux mélanges abandonnés soient devenus introuvables. En tout cas les catalogues du début de du milieu des années 50 proposaient uniquement les mélanges "My Mixture", les trois nouveaux blends, ainsi que le Royal Yacht, le "Cuba" et le "Durbar". Il est donc évident qu'il existait encore des goulots d'étranglement dans la production d'Angleterre, même une décennie après la victoire (peut-être du fait d'un manque de tabac suffisamment vieilli, à cause de l'impossibilité de se procurer des feuilles de tabac brutes pendant les années de guerre).

L'après Guerre connut une augmentation majeure, ou pour dire mieux impressionnante, des tarifs. En 1951 les mélanges "My Mixture" à 21/2 la livre avant guerre quadruplèrent pour atteindre 84/ (84 shillings) la livre, de la même façon les nouveaux "Aperitif", Early Morning Pipe” et “Nightcap”; “Durbar”, aussi bien que “Ye Olde Signe” et “Super” passèrent à 89 shillings la livre et le "Royal Yacht" et le "Cuba"étaient à 96 shillings la livre.( A titre de comparaison l'augmentation du prix des pipes fut identique avec le tarif d'une Bruyere standard qui passait de 25 shillings avant Guerre jusqu'à 90 à 105 shillings en 1951). A partir de 1956 ces prix ont augmentés annuellement et à la fin de la décennie la plupart des blends, par exemple “My Mixture” blends, “Standard Mixture”, “Three Year Matured”, “London Mixture”, “Early Morning Pipe”, “Apéritif”, “Nightcap”, “Flake” et “Shell” étaient à 98 / (98 shillings) la livre, certains étant un peu plus chers, les "Durbar" et "Ye Olde Signe" étant à 104 shillings / livre et les "Royal Yacht et "Cuba" au sommet à 112 shillings la livre.

Lorsqu'on se tourne vers la tarification américaine, il devient clair que l'augmentation considérable du prix des tabacs après Guerre en Angleterre était pour la plus grande part du fait du gouvernement Britannique. Aux Etats-Unis le tarif des tabacs Dunhill était resté remarquablement stable de la fin des années 20 à la Seconde Guerre Mondiale.Plus particulièrement au court de ce quart de siècle les “Standard Mixture”, “Three Year Matured”, “London Mixture” se vendaient 5 $ la livre; les mélanges My Mixture”, et “Prince of Wales” à 6 dollars la livre; les “Durbar”, “Ye Olde Signe”, “Harmony”, et “Super” se vendaient à 7 $ la livre et les “Royal Yacht” and “Cuba” se vendaient à $10 la livre. Je manque de données concernant la tarification de l'immédiate après Guerre mais même en 1962 il y avait uniquement eu une augmentation de 20% par rapport aux prix d'avant Guerre avec les mélanges d'avant Guerre à 6 $ qui se vendaient 8 $ (“Apéritif”, “Early Morning Pipe” et “Nightcap” étaient également au même tarif); les mélanges à 7$ d'avant Guerre se vendaient pour 10$ en 1962; et les mélanges de première qualité d'avant Guerre à 10 dollars la livre se vendaient à 12 dollars en 1962. Le prix des pipes aux USA connut une hausse plus spectaculaire, bien que moindre qu'en Angleterre – avant Guerre une Bruyere standard coûtait 12$, en 1962 le prix était de 30 à 35 $. Il convient aussi de noter que par souci de cohérence j'ai toujours utilisé un " prix à la livre" mais il semble qu'après la Seconde Guerre mondiale, seuls les mélanges "My Mixture" aient continué à être proposés à la livre, tous les autres mélanges étant proposés en boîtes de deux ou quatre onces (57 ou 113 grammes).

À la fin des années 1950, le "Flake" (connu plus tard sous le nom de "Light Flake"), un pur Virginia pressé, a été introduit, tout comme le "Negrohead" et le "Shell" (ce dernier étant probablement une version rapidement renommée du premier, les deux semblent avoir été une forme émincée du "Twist"/"Negro Head Twist" d'avant la Seconde Guerre mondiale-à l'évidence, Dunhill dans cette période d'avant et d'après guerre était mal à l'aise pour nommer un style de mélange qui était en général nommé de façon plus grossière par les autres blenders). En 1963 on lança un quatrième mélange, le "Rough Cut Virginia" (Virginia grosse coupe), mais ce mélange, comme le “Negrohead” and “Shell”, fut proposé quelques années seulement. Les années 60 virent également la disparition du "Prince of Wales", du "Savory's Mixture", du "Three Year Matured" et, sans doute en conséquence de l'embargo américain, le "Cuba".

Bien que je ne l'ai jamais vu sur un catalogue, je possède également dans ma collection une boîte knife-lid/cutter-top (couvercle à couteau coulissant) de “My Lady’s Dunhill Mixture” qui semble dater du milieu des années 60. Au fil des années Dunhill essaya au moins par trois fois de développer un marché pour les femmes qui fumaient la pipe. La première fois, ce fut au début des années 20 et bien que je ne connaisse pas de mélange qui ait été spécialement conçu à cet effet à l'époque, je possède une petite boite à tabac en laque du japon avec une étiquette Dunhill My Mixture # 50 qui semble dater de cette époque et des premiers efforts du marketing à destination des fumeuses. Le second effort commercial semble dater de la fin des années 30, mais je ne connais aucun tabac qui soit en lien avec cette campagne, bien qu'il puisse exister un lien avec le “My Mixture #950”, un blend dénicotinisé introduit en 1938. Une troisième tentative remonte aux années 50-60. Un catalogue de 1954 en met trois en lumière : le “My Lady’s” blends #s 101, et les 102 and 103 “recommended by Mary Dunhill”- respectivement un Virginia et deux mélanges orientaux. En plus, bien sûr, on doit ajouter le My Lady’s Dunhill Mixture” sans numéro cité plus haut (mélange de type inconnu) qui date du milieu des années 60.

A la fin des années 60 et le début des années 70 on assista à un accroissement important mais temporaire des mélanges de marque proposés au catalogue, y compris des Orientaux , le “Mr. Alfred’s Own”, et l' “Aromatic”, trois Virginie : le “Baby’s Bottom Virginia”, le “Baby’s Bottom Flake” et le “Dark Flake”, (une version plus forte du "Flake" qui fut renommée "“Light Flake”), un Virginia / Périque, le “Elizabethan”, un Cavendish, le “Golden Label" (également appelé Gold Blend), un aromatique, le “Golden Hours”, et un Virginia vieilli, le “Virginia Ready Rubbed”. Mais la fin des années 70 et des années 80 vit aussi l'abandon d'un certain nombre de mélanges y compris l'“American Mixture”, l'“Aperitif”, tous les mélanges Baby’s Bottom, le “Dark Flake”, le “Durbar” (ou “1066”), le “Mr. Alfred’s Own” et le “Ye Olde Signe”.

The longest running Dunhill ‘name’ blend? “My Mixture #965” “Originally blended for E. A. Baxter, Esq.” sometime before 1910 and proclaimed in the catalog of that year and most all subsequent :”the finest Mixture ever produced”, followed by “Royal Yacht” first introduced in1912, “Standard Mixture” (in all three Latakia strengths) introduced in 1921, and “London Mixture” introduced in 1928. An interesting selection heavily weighted on the Latakia and matured Virginia extremes with the middle ground completely absent, a middle that includes such dearly beloved but, as of the 1990s, departed blends as:”Aperitif”, “Baby’s Bottom”, “Durbar”, “Mr. Alfred’s Own”, and “Three Year Matured”.

It’s difficult to opine a rationale for many of the deleted ‘name’ blends after the late 1960s since they include blends that were particular favorites of pipe smokers. The answer however, probably lies in substantial part in a changing blending environment generally and equally important, Dunhill’s efforts to rationalize its own specific business.

Beginning in the 1960s there were major, adverse, developments in the supply of Oriental tobaccos. The complexities of some of Dunhill’s blends depended upon being able to source individual Oriental sub-varieties, but beginning in the 1960’s there was an increasing tendency for leaf from various localities to be bulked and sold together. Better known, the Syrian government banned production of Latakia in that country in order to preserve what remained of its forests (the production of Syrian Latakia involves large log fires). As a consequence blenders were forced to turn to Cypriot and Turkish Latakia which has distinctly different characteristics and results in a different tasting blend.

The effect on Dunhill blends was not immediate as Dunhill had significant supplies of Oriental on hand in various stages of its aging process, but ultimately there was no avoiding the more generalized Oriental leaf and the disappearance of Syrian Latakia. In order to postpone those effects Dunhill may have had to consolidate, cut some ‘name’ blends in order preserve leaf for other blends. And in time, lacking the proper leaf it may have abandoned some blends altogether, rather then change blend characteristics through substitution. I suspect that such may have been the case with the “Durbar” blend, which was dropped from the line in the late 1960s and then in short order replaced, at least on American store shelves, with “My Mixture 1066” with the explanation that it was ‘Durbar’. While this may have just been an attempt to placate customers upset over the loss of “Durbar” it is also possible that a lack of the correct leaf meant that Dunhill either had to drop or change the blend, and that this was their answer. One acquaintance who has smoked both “1066” from the 1970s and “Durbar” datable to a few years before believes that in fact the blends differed.

Equally important were changes at Dunhill itself. Traditional English tobacco blending is a costly business. Limited during most of the twentieth century by English blending laws from freely using flavor additives in blending, Dunhill and other English blenders, in contrast to those of Continental Europe and America, had to rely much more heavily on the natural flavor characteristics of Virginia and Oriental leaf as opposed to naturally blander, less costly, additive enhanced Burley and similar leaf. Moreover those Virginia and Oriental flavor characteristics had to be developed naturally through aging and pressing. But money tied up in aging inventory has an interest cost and blending techniques such as pressing, toasting and stoving not only take time, they also require additional equipment and increased labor expense. Dunhill used all these blending techniques and aged its tobacco as raw leaf, then in marrying blends in bulk and lastly in marrying and settling blends in the tin before shipment. Tobacco blended and aged in this manner gives off a distinct ‘matured’, ‘spoiled’ or, not to mince words, ‘rotten’ aroma when the tin is first opened. Undoubtedly, during this period Dunhill was wrestling with managing traditional blending methods in the context of remaining a for-profit enterprise, and one can not help but suspect that blends such as “Three Year Matured” lost out in the upshot.

At the same time Dunhill was in the process of evolving from simply being a leading provider of smoker requisites to being part of a retail oriented corporate conglomerate, one of whose members was Murrays of Northern Ireland, itself a major blender of pipe tobacco. The 1981 consolidation of most all tobacco blending into Murrays was an obvious rationalization (specifically, the transfer to Murrays included all ‘name’ blends including “My Mixture #965”). However, while Dunhill and Murrays were both blenders, there were significant differences. Being in Northern Ireland, Murrays was subject to less restrictive blending laws then Dunhill. More importantly, Murrays tended to mass production blending using fewer varieties of leaf to produce blends of less complexity and with significantly less aging at all stages. One immediate consequence was that the Murrays Dunhill ‘name’ blends did not ‘stink’ when opened, most likely reflecting a sharp curtailments of the traditional Dunhill aging processes. I suspect another consequence was that some ‘name’ Dunhill blends were discontinued because they were too complex to be produced efficiently. The net effect in any case was that not only were blends discontinued but equally, there were distinct changes in all of the continuing blends, in some cases undoubtedly due to recipe changes, e.g. substitution of Cypriot Latakia for Syrian, in other cases due to changes in blending technique, and in all cases due to significantly less aging. (In all fairness problems in leaf supply and economic realities would probably have led to at least some of the same results even had Dunhill ‘name’ blends not been transferred to Murrays. I suspect for instance that by the 1981 transfer, Dunhill had very little aged leaf left on hand.)

One exception to the 1981 blending transfer should be noted. The Dunhill Duke Street shop continued to offer custom blending for the next two decades and as part of that continuation, a small batch blender in London (I suspect with Dunhill associations) continued to produce a number of My Mixture blends available only from the Duke Street shop. (While a good number of the “My Mixture” blends of quite superior quality thankfully remain available today from the Duke Street shop, and only that shop, with the new century actual blending in London has ceased with all Dunhill blends, ‘name’ and “My Mixture” alike now done by Murrays. To alleviate the inevitable calls I also provide the following information: the dialed number from the US for the London Duke Street shop is 011 4420 7290 8600. Ask for Mr. Burrows. Alternatively you can email Mr. Burrows at > Marc.Burrows@alfreddunhill.co.uk < who can provide you with an available blend list. Depending upon quantity of tins ordered the delivered cost, because of the offset between UK taxes forgiven and shipping cost, may actually be slightly less then you would pay in the UK.)

Today, it is a commonly held view among pipe smokers who smoke both older and contemporary tins of Dunhill tobacco that the blends available today represent for the most part an evolution and simply are not the same blends of the past. Of course that view may in part be simply a case of several decades of additional aging in the tin as opposed to being just off the store shelf. But I do not doubt that in most cases the newer blends do represent an evolution as well, the work of skilled blenders attempting to capture the spirit of the older blend handicapped by a lack of aging and having to use different leaf.

I turn now to packaging. Initially, Alfred Dunhill offered his tobaccos in non-air tight, unsealed quarter pound, half pound and one pound tins imprinted “My Mixture” in fancy broad red letters similar to that found yet today. Lesser weights were sold in folding foil packs. Vacuum packaging was commercially available in the 1900’s but the newly opened London tobacco shop catered to a local market and had no need.

The first packaging development was the 1910 offering of “Self-Filling Tobacco Cartridges”, paper ‘shotgun shell like’ cylinders of tobacco that slipped right into the pipe bowl. While Dunhill obtained a patent for its version of this packaging/filling system in 1910, the concept was not a new one and was offered at the time by others as well. Aside from cost the basic problem with the system was the need to keep the pipe well and evenly reamed so that the cartridges would continue to fit over time. Dunhill continued to both develop the concept, obtaining additional patents in 1918 and 1920, and to offer its blends in cartridge form up to and probably briefly after World War II. The self filling cartridges were sold by unit rather then weight and were favored by both Edward Prince of Wales and his brother King George VI. Indeed according to Balfour, supra, the former abandoned his namesake “prince” (shape 314) pipe for the somewhat similar 302 shape that was better suited for cartridges. Similarly, George VI had Dunhill make him a special pipe, with a built in reamer, particularly suited to the cartridge system.

A second, little noticed today, packaging development dates to the Great War when, in 1915 Dunhill began offering all its blends “packed for campaigning” in a patented quarter pound compressed pack covered with lead foil and sold in a canvas bag intended to serve as a tobacco pouch when the tobacco was rubbed out. This compressed packaging, unchanged in form and design, was offered into the 1960s “for Sportsmen and Travellers”. It appears that throughout the time offered there was essentially no pricing premium for the compressed packaging.

The most important packaging development however, was the introduction of the ‘knife-lid’ or ‘cutter-top’ air tight tin in 1916. This packaging method, which had been in general commercial use even in the 19th century, became necessary for Dunhill in order to better serve the troops in France and sailors on the high seas. A ‘knife-lid’ or ‘cutter-top’ tin is an air tight tin with two tops. The inner thin metal top seals the tobacco in the tin. The outer, loose fitting top has a small sliding knife element which is used to open and cut away the sealed inner top. Only “Campaign Mixture” was offered in this form in 1916, in a 4” tall 4 ounce tin (of the style used for the Rattrays blends) but by the next year the catalog shows all the ‘name’ blends, i.e. “Durbar”, “Ye Olde Signe”, “The Harmony”, “Royal Yacht” and “Cuba” in this packaging (although the “Ye Olde Signe” tin was shorter and wider, 2” x 3”). Each of these tins had colorful paper labels around and atop the tin with an additional strip of paper running across the outer top holding that top to the tin and imprinted with facsimiles of a red seal and Alfred Dunhill’s signature.

The importance of this tin style for Dunhill was that it allowed its tobacco to be sold and shipped throughout the world after World War I, not just to the front lines in France and to sailors at sea during that war. In late 1920 the four ounce 4” tall tins were changed to 4” x 2” tins, and in that form remained unchanged until the change over to ‘coin twist’ style tins in the mid 1960s. During this ‘knife-lid’ tin period, Dunhill tobaccos were generally available in two, four, eight and sixteen ounce tins with the four ounce variety being the most common.

The ‘coin twist’ style tin was introduced in the mid 1960s and by 1970 was the exclusive tin format. Initially, these tins were offered in two and four ounce tins identical in dimensions to the replaced ‘knife-lid’ tin. However, the old paper labels were abandon with the new ‘coin twists’ having ‘painted’ tops and undecorated sides. The 1970s saw the beginnings of EEOC integration with rarely seen 25, 50 and 100 gram export version tins being offered by mid-decade. By late decade Dunhill generally changed over to 50 and 100 gram tins, perhaps encouraged by the fact that the metric weight tins were 10% lighter in content then the predecessors, i.e. 100 grams equals but 3.53 ounces, not 4 ounces. Of course there was no equivalent price reduction. These late 1970s tins were weight stamped both in grams and ounces, initially with the ounce equivalents being exact, e.g. 3.53 ounces but by 1980, rounded, e.g. 100 grams/3 ½ ounces.

As discussed above, in 1981 tobacco production was generally transferred to Murrays in Northern Ireland, and with that transfer there was a change in tin styles. Initially, a ‘coin-twist’ tin with paper label pasted to the top was used with, for the first time, the country of origin being identified as the “United Kingdom”. (I have seen a few paper label tins with the country of origin labeled as “England”, suggesting either that such tins are the very last of the ‘in-house’ Dunhill blending, or alternatively that there is truth to a rumor that for a brief time some blending was farmed out to McConnells, another English blender.) In addition the 100 grams / 3 1/2 ounces tin became shorter and wider, 1 ½” x 4 7/8” (sometimes referred to as the “pancake” tin). In short order however, still in the early 1980s, ‘painted’ top tins were introduced for the Murrays production with weight usually given only in grams and usually followed by an “e” (a common market reference) and uniformly identifying the country of origin as “the United Kingdom”.

Dating Dunhill tins is relatively easy. The outer boundary dates are of course defined by the blend and tin style in question, e.g. a “Royal Yacht” ‘knife-lid’ tin must date not earlier then 1912 or later then today by virtue of the blend and as our hypothetical tin is a ‘knife-lid’ tin those outer limit dates can further be limited to 1917 – 1970. But label information invariably allows for far greater definition.

  • From 1921 through the 1995, Dunhill had a Royal Warrant of one sort or another for its tobaccos and usually (but not always) included a warrant on the label. Specifically:
a Prince of Wales Crest was used between 1921 and 1936;
a George VI Crest with a reference to the King was used between 1937 and 1953;
a George VI Crest with no reference to the King was used in 1954;
a George VI Crest with a reference to the “late King” was used between  1954 and 1962; and an Elizabeth II Crest was used between 1963 and 1995.(note that the use of the Elizabeth II Crest comes a decade after her coronation).

  • Tins dating to World War II will have a small reference to war time packaging requirements.
  • Older tins from before the 1970s will be found with blue United States ‘Act of 1926’ tax stamps – adding ‘1829’ to the “Series” number on such stamps will give the approximate year of import, also the year of import will sometimes be stamped on the tax stamp.
  • Tins showing England or Great Britain as the country of origin date to 1980 or earlier (i.e. ‘in-house’ Dunhill production – note that not all tins prior to 1980 showed the country of origin).
  • Tins with words to the effect that the tobacco is blended ‘by Dunhill’ date to 1980 or earlier (i.e. ‘in-house’ Dunhill production. – note that not all tins prior to 1980 show that information).
  • Tins showing the United Kingdom as the country of origin date to after 1981 (i.e. Murrays production).
  • Tins advising that the tobacco was manufactured under the “authority” of Dunhill date to 1990 – 1995.
  • Tins advising that the tobacco was manufactured “in association” with Dunhill date to after 1995.
  • Tin weights shown in whole ounces or fractions of a pound date to before the late 1970s.
  • Tin weights shown in grams and ounces date to after the late 1970s.
  • Tin weights shown in grams only generally date to after 1981.

(The most important dating issue generally is: ‘is it Dunhill or is it Murrays’. Normally, the answer can be quickly determined by looking for the country of origin, if it is the United Kingdom, it is Murrays production. Similarly a 100 gram ‘pancake’ tin indicates Murrays production).


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Yang (talk) 08:49, 14 August 2019 (CDT)