Curiosités de chez Dunhill
Dunhill London Mixture fabriqué en Allemagne
En 1938, Dunhill accorda une licence de production de tabac à une importante entreprise allemande, la Joh. Wilh. von Eicken GmbH, après une longue négociation qui avait débuté en 1926.
Fait curieux, cette licence fonctionna sous le régime nazi et la production continua jusqu’à la mi -1943, quand l’usine fut bombardée à Hambourg par les forces Alliées. On voit en bas de la boîte : "Hergestellt in Deutschland ", qui peut se traduire par “fabriqué en Allemagne”.
- Voir l’article complet ici: Vintage Dunhill tobacco made in… Germany!?
Blocs de tabac pour pipe
Le 19 septembre 1921, Alfred déposa un brevet aux Etats Unis pour des cartouches de tabac à pipe pré-formées, brevet numéro 1490808. Le brevet anglais avait été accordé en 1920, brevet n° 172198/20. Malheureusement, je n'ai pas pu retrouver le brevet original pour savoir –exactement- ce qui fut déposé et breveté. Cette invention montre un dispositif pour bourrer ou remplir une pipe facilement pour la fumer. Le brevet fut déposé le 15 avril 1924 aux Etats-Unis.
A cette fin il a déjà été proposé de fournir une cartouche constituée d'un tampon de tabac cylindrique entouré d'un emballage ou enveloppe de papier ou autre matériau qui puisse être déchiré facilement avec une longueur suffisante de bande adhésive ou équivalent attaché à la dite enveloppe et ainsi placée que la bande adhésive, une fois tirée, serve à déchirer l'enveloppe et à la retirer une fois la cartouche de tabac insérée dans le foyer de la pipe.BUREAU DES BREVETS DES ETATS—UNIS. ALFRED DUNHILL DE LONDRES ANGLETERRE- DISPOSITIF POUR BOURRER LES PIPES- Numéro de série 501.552.
Mon invention présente a trait à une forme améliorée de cartouche, qui est facile à fabriquer et pratique à utiliser
Le produit apparaît dans le catalogue "About Smoke" Section des "Tabacs Dunhill".
— La fumée fraîche, sèche et légère d'une cigarette combinée avec les qualités satisfaisantes d'une pipe.About Smoke.
- En voir davantage au sujet de l'enregistrement de brevets aux USA here.
Réparation des pipes Dunhill
Dunhill mit au point un sceau pour garantir à ses clients que la révision avait été faite à l'usine. En voici deux exemples : le premier avec un sceau et une étiquette (Bruyere 1965). Le second, avec le sceau uniquement.
UN SCEAU est attaché à chaque pipe Dunhill après qu'elle soit passée à l'usine Dunhill.
Les Cerclages d'or et d'argent des pipes Dunhill
Nous sommes allés discuter avec Mr Leslie Wood afin de tirer au clair certaines controverses quant à l'application de ces anneaux d'or et d'argent. Leslie "Les" John Wood travaillait pour Dunhill dans les années 60. Il a débuté en 1963 au service orfèvrerie de Dunhill, et l'a quitté 19 ans après. Il a dirigé ce service avec 3 autres collaborateurs. On leur donnait des plateaux de 30 pipes à la fois et ils les garnissaient d'anneaux d'argent ou d'or (le plus souvent d'argent). Son dernier poste fut celui de maître-orfèvre. Après son activité chez Dunhill, Les créa sa propre marque L. & J.S. Briars, avec sa femme Dolly en 1978. Les Wood suivit en cela Sasieni, le premier ancien de chez Dunhill à créer sa propre entreprise, et il fut suivi par William John "Ashton"-Taylor. Après qu'il eut quitté son travail chez Dunhill au début des années 80, Dunhill décida d'externaliser cette tâche. Durant la période de transition, Mr Wood fit l'acquisition de tout le matériel (qui est encore utilisable aujourd'hui) et il passa contrat pour fabriquer les cerclages des Dunhill à son atelier jusqu'en 2008.
L'argent utilisé pour ces cerclages est en 925 millièmes, et l'or soit du 9, soit du 14 ou du 18 carats. D'ordinaire, les pipes sortent de l'usine avec ces cerclages, mais il peut arriver qu'ils soient ajoutés ensuite sur demande du client. Les cerclages d'origine portent toujours au moins le marquage AD (dans un losange) et le marquage 925 pour l'argent massif. Parfois, la bande d'argent ne porte pas la totalité des poinçons d'épreuve (qui ne sont pas exigés si le poids de l'argent ne dépasse pas 7g).
Mr Hener (Directeur de la production – The White Spot) nous confirme que Dunhill a fait et réalise toujours des réparations importantes telles que des tuyaux fissurés ou la pose d'un tampon dans un fourneau brûlé (si possible) et ces réparations sont incroyables de nos jours. Qu'ils remplacent un tuyau cassé ou qu'ils réparent une tige, ils reproduisent les marquages originaux qui figuraient auparavant sur la pipe pour la garder le plus possible dans son état d'origine. Ils n'ajoutent aucun marquage pour enregistrer cet office, comme certains le croient. A l'occasion, cependant, il se passe d'étranges choses.
Dans le passé, on a pu ajouter un cerclage sur le marquage – preuve qu'il s'agissait d'un ajout plus tardif, c.a.d après la vente. A l'inverse de ce qu'on aurait cru, parfois ce type d'ajout a été ajouté à l'usine et approuvé par le contrôle de qualité, ainsi que le rapporte Mr Wood. Cette façon d'ajouter un cerclage par-dessus les marquages n'arrive plus de nos jours.
Mr Wood dit aussi que chaque bague était fabriquée individuellement pour s'adapter à chaque pipe, et que les bagues qu'il fabriquait avaient une fissure au coint du marquage "AD" en forme de losange (il avait abîmé le poinçon qui ne fut jamais remplacé). Nous avons abordé le sujet des bagues auxquelles il manquait un code date mais il n'a eu aucune explication à nous fournir. Les raisons de ces anomalies restent inconnues à ce jour.
Rêves de pipes chez Christie's. La collection particulière de pipes, pots à tabac et livres de Mr Alfred Dunhill.
En 2004, Ben Rapaport se rendit au bureau de Richard Dunhill pour réaliser une évaluation officielle de la bibliothèque constituée par son grand-père, car on s'acheminait vers une vente aux enchères de cette collection d'antiquités en relation avec les pipes. La vente aux enchères se tint peu de temps après, le mercredi 12 mai à 10h30 a.m. Le descriptif du catalogue était le suivant:
Christie’s South Kensington, London. |
Mobilier et objets de décoration, comprenant la collection particulière de pipes, pots à tabac et livres de Mr. Alfred Dunhill (FRN-9840). |
12 Mai 2004 |
Le 8 mars de cette même année, Will Bennett annonçait la vente aux enchères dans cet article du Telegraph:[1].
Mr Dunhill a commencé à acheter des pipes, des pots à tabac et des livres sur l'art de fumer pour les exposer dans sa boutique de St James mais ce qui relevait au départ de la tactique commerciale est vite devenu une passion personnelle. Fumeur de pipe lui-même, Mr Dunhill collectionnait les pipes et les pots à tabac de tous les coins du monde.
Quelques pièces seront conservées aux archives, mais 120 lots seront mis aux enchères, y compris une tête de pipe en écume de 1880 qui pourrait atteindre 1 200 £. Une paire de pots à tabac de Delft de la fin du 18ème Siècle est estimée entre 3 000 et 5 000 £, quand un catalogue de livres sur le tabac publié en 1874 pourrait monter jusqu'à 3 000 £.
"C'était un véritable entrepreneur" dit Peter Tilley, conservateur des archives et du musée Dunhill. "Il commença sa collection de pipes dans le but de soutenir son commerce naissant. Mais je pense qu'il s'agissait en grande partie d'achats personnels"
La valeur de l'enchère finale n'a pas été révélée. Pipe Dreams at Christie’s (In PDF)
About Fellowship of The White Spot
Dunhill a crée une association pour relier les fumeurs passionnés de Dunhill et les garder informés des nouveaux produits via des publications illustrés contenant des nouvelles et des lettres aux clients. Les formulaires sont disponibles dans les magasins et sont également insérés dans les boites des pipes.
Mais aussi ne vous attendez pas à voir Alfred Dunhill en train de courir après une communauté de jeunes fumeurs en leur proposant des offres à la TV ou en essayant de greffer une sorte d'image MTV à ses valeurs de marque. En dépit de cela, il s'agit d'attirer davantage de clients –jeunes et vieux- en vantant les grandes qualités sociales associées aux fumeurs de pipe. L'Association du White Spot, dénomination solennelle, est à la pointe de ses activités (Le white spot ou Point Blanc fur introduit à l'origine en 1912 car les clients ne savaient pas quel côté du tuyau d'ébonite devait être sur le dessus. Il est depuis devenu une marque de fabrique, indiquant que la pipe est digne de porter le nom de Dunhill). "Nous avons créé un forum à travers lequel les fumeurs de pipes du monde entier peuvent communiquer" explique Philpott. L'idée est que les fumeurs rejoignent l'Association via leur détaillant local. Dans le magazine de l'Association, l'entreprise peut proposer de nouveaux produits et des offres spéciales, mais elle peut également recueillir des retours des fumeurs et les mettre en contact les uns les autres. On peut proposer des offres spéciales et une relation plus étroite entre client et entreprise peut se tisser. L'Association résume tout. Les fumeurs de pipe sont des personnages types d'association. Ce sont en général des gens avenants, amicaux et ouverts. L'Association véhicule cette ambiance.
L'Association coïncide précisément avec l'essence même de l'image d'Alfred Dunhill – le caractère Britannique. Ce n'est pas ce côté britannique des hooligans du football, du fish and chips et de l'isolationnisme politique, c'est davantage une évocation nostalgique d'une époque passé plus ordonnée : "Bien des choses arrivent qui peuvent ternir la réputation de l'Angleterre, mais l'Esprit Britannique que nous évoquons est fondé sur la réputation d'un artisanat de qualité, de fiabilité, de classicisme" dit Philpott" C'est l'image du Gentleman Anglais. C'est un caractère britannique traditionnel plutôt que contemeporain. The Worldwide Pipe Smoker's Magazine, par Tim Rich. Vol. 2, 2nd Semestre 1993. Publié par Magazine Partners, Pays-Bas. P.42.
- En savoir plus à ce sujet : Fellowship of The White Spot.
Le dispositif Vernon
Il y a deux sortes de dispositifs Vernon : l'un était attaché à la tige et l'autre au tuyau (Dunhill aurait fini par opter pour le côté tuyau car le bois était plus tendre et plus enclin à s'encrasser). Ainsi le brevet anglais fut enregistré le 7 avril 1931 sous le numéro 10225/31. Il fut utilisé ensuite immédiatement avec un brevet provisoire (Prov. Prot. N°:10225/31 confirmé avec le brevet final Nº: 363582 du 24 Décembre 1931). Le brevet était ici enregistré pour un dispositif attaché au tuyau. Il en va de même pour le brevet Américain No. 1861910.
Cependant il existe un autre brevet appliqué aux pipes avec un dispositif semblable, le patent No. 358812. En faisant des recherches sur ce brevet, j'ai trouvé un enregistrement qui correspond à ce numéro mais qui se rapporte à une autre technologie : "Améliorations concernant les brevets pyrophoriques", associé avec la technologie des briquets Dunhill (appliqué à la même époque que le dispositif pour pipes). Vernon Dunhill s'impliqua dans le développement du premier briquet Dunhill mécanique, aussi le rapprochement de ces deux cas a du sens. Les dates et la période d'utilisation coïncident. Les deux type de tenon et leur brevet furent utilisés du début des années 30 jusqu'au milieu de 1936. Tous deux utilisés, sans qu'il soit tenu compte de l'installation du dispositif- i.e, on peut trouver les brevets dans chaque cas.
Pour faire court, le deuxième brevet ne parle pas d'une modification du même dispositif, il traite en fait d'une autre technologie. Le dispositif reste le même, seule change la place où il doit être installé. L'enregistrement d'un nouveau brevet pour une modification telle que celle-ci n'a guère de sens, n'est-ce pas? Serait-ce une erreur ? Une pagaille avec des numéros de brevet pour un même inventeur? Intriguant et peut-être sans réponse.