DUNHILL PIPE TOBACCO: 1907 – 1990/fr: Difference between revisions

no edit summary
No edit summary
No edit summary
Line 18: Line 18:
Mais là encore, sans vouloir  trop insister, lorsqu'Alfred Dunhill publia son premier catalogue en 1910, le succès l'avait déjà conduit à modifier son modèle de vente. Une boutique de mélanges à la demande a ses limites, on ne peut pas attendre de chaque fumeur de pipe anglais aisé qu'il se rende dans une petite boutique de Duke Street pour un entretien. On peut s'attendre à ce qu'ils soient beaucoup plus nombreux à consulter un catalogue, quel que soit l'endroit où ils allument leur pipe. Aussi, alors même qu'Alfred prononçait ces mots, il n'hésitait pas dans son premier catalogue de 1910 à présenter  "à l'attention du client" 10 mélanges "My Mixture" à 10/8 (10 shillings 8 pences)  la livre en port payé n'importe où au Royaume –Uni". Toutefois, d'après Balfour, ci-dessus, si vous vous rendiez effectivement au magasin, vous pouviez obtenir du numéro 75, un mélange de tous les "restes" à 4/ (4 shillings) la livre. Et alors que les clients d'origine de neuf de ces mélanges étaient désignés par leur nom, le dixième mélange "Alfred Dunhill’s Newest Mixture, a Perfect Blend” (le tout nouveau mélange d'Alfred Dunhill, un blend parfait) " n'était attribué à personne. La transition d'avec le "sur mesure" avait commencée.
Mais là encore, sans vouloir  trop insister, lorsqu'Alfred Dunhill publia son premier catalogue en 1910, le succès l'avait déjà conduit à modifier son modèle de vente. Une boutique de mélanges à la demande a ses limites, on ne peut pas attendre de chaque fumeur de pipe anglais aisé qu'il se rende dans une petite boutique de Duke Street pour un entretien. On peut s'attendre à ce qu'ils soient beaucoup plus nombreux à consulter un catalogue, quel que soit l'endroit où ils allument leur pipe. Aussi, alors même qu'Alfred prononçait ces mots, il n'hésitait pas dans son premier catalogue de 1910 à présenter  "à l'attention du client" 10 mélanges "My Mixture" à 10/8 (10 shillings 8 pences)  la livre en port payé n'importe où au Royaume –Uni". Toutefois, d'après Balfour, ci-dessus, si vous vous rendiez effectivement au magasin, vous pouviez obtenir du numéro 75, un mélange de tous les "restes" à 4/ (4 shillings) la livre. Et alors que les clients d'origine de neuf de ces mélanges étaient désignés par leur nom, le dixième mélange "Alfred Dunhill’s Newest Mixture, a Perfect Blend” (le tout nouveau mélange d'Alfred Dunhill, un blend parfait) " n'était attribué à personne. La transition d'avec le "sur mesure" avait commencée.


Aussi bien, le type de mélanges sur mesure décrits par Alfred Dunhill dans son catalogue présente un autre problème. Il ne produit pas forcément le mélange le meilleur. Assembler des tabacs, c'est davantage que mélanger ensemble différentes feuilles en telles ou telles proportions. Il existe des techniques d'assemblage, par exemple la cuisson au four, la torréfaction, le pressage, qui nécessitent du temps et des expérimentations et peuvent difficilement se faire sur le comptoir à mélanges de la boutique. Mais aussi ensuite,  une fois le mélange assemblé, il faut du temps pour que le mariage se fasse, que ce soit en vrac ou dans la  boite.Par dessus tout Alfred visait le meilleur, et c'était bien naturel que quelques années plus tard, en 1912, le mélange à la demande soit relégué à l'arrière plan lorsqu'Alfred Dunhill lança ses premiers mélanges préemballés portant les noms suivants :  “Royal Yacht”, “Cuba” et “Durbar”. Et pas au prix de 10 shillings 8 pences comme le "My Mixture" mais au tarif bien supérieur de 16 shillings la livre pour le "Durbar" et 21 shillings la livre pour le "Royal Yacht" et le "Cuba".
Aussi bien, le type de mélanges sur mesure décrits par Alfred Dunhill dans son catalogue présente un autre problème. Il ne produit pas forcément le mélange le meilleur. Assembler des tabacs, c'est davantage que mélanger ensemble différentes feuilles en telles ou telles proportions. Il existe des techniques d'assemblage, par exemple la cuisson au four, la torréfaction, le pressage, qui nécessitent du temps et des expérimentations et peuvent difficilement se faire sur le comptoir à mélanges de la boutique. Mais aussi ensuite,  une fois le mélange assemblé, il faut du temps pour que le mariage se fasse, que ce soit en vrac ou dans la  boîte. Par dessus tout Alfred visait le meilleur, et c'était bien naturel que quelques années plus tard, en 1912, le mélange à la demande soit relégué à l'arrière plan lorsqu'Alfred Dunhill lança ses premiers mélanges préemballés portant les noms suivants :  “Royal Yacht”, “Cuba” et “Durbar”. Et pas au prix de 10 shillings 8 pences comme le "My Mixture" mais au tarif bien supérieur de 16 shillings la livre pour le "Durbar" et 21 shillings la livre pour le "Royal Yacht" et le "Cuba".


Il est intéressant de noter ici, quelques cinq années après qu'Alfred ait ouvert sa boutique, que si  à l'ouverture elle n'était pas du genre de celles où l'on va aujourd'hui, elle l'était devenue cinq ans plus tard. Pour peu qu'on passe en revue les tabacs en boite offerts dans les touts premiers catalogues d'après 1912, on se rend compte qu'ils offrent la gamme complète de ce qui est considéré aujourd'hui comme les mélanges de type anglais, des Virginias vieillis comme les “Royal Yacht” et “My Mixture #288”, aux Virginias purs comme les “#36” and “#190”,en passant par les Orientaux comme les “Durbar”, “#1”, “#28”, “#108”, “#187”, et “#850”, les mélanges au Latakia comme les “#10” and “#965” et une fois en passant le “Cuba”, un mélange fait à partir de  tabac à cigares. Ainsi, pour le reste du siècle à venir, de 1912 jusqu'en 1990, nous constatons que le mot d'ordre de Dunhill le marchand de tabac est "affinage" avec un accent croissant mis sur les mélanges "de marque"  généralement disponibles plutôt que les mélanges sur mesure "My mixture". A peu près sous tous les angles, tout était en place en 1912. Cela ne signifiait pas pour autant que les mélanges personnalisés disparaissaient, car à la fin du siècle plus de 36 700 mélanges individuels avaient été répertoriés sur le "My Mixture Book " de la boutique de Duke Street. Cependant, et dès le début, la plupart de ces recettes spécifiques My mixture etaient un peu moins que sur "mesure", davantage comme un costume en demi-mesure, c'est-à-dire que plutôt que de les noter en termes d'ingrédients bruts, le "My Mixture Book" de Duke Street, pour la plus grande part les enregistrait comme des mélanges d'assemblages déjà existants p.ex.  “2x127 2x128”, ou “2x965 1x77 1x27”, ou comme des variantes de mélanges existants p. ex.  3x144 1x Lat[akia]”  avec à l'occasion  une touche supplémentaire p.ex. “cut short & dry” ("sec et coupé court").   
Il est intéressant de noter ici, quelques cinq années après qu'Alfred ait ouvert sa boutique, que si  à l'ouverture elle n'était pas du genre de celles où l'on va aujourd'hui, elle l'était devenue cinq ans plus tard. Pour peu qu'on passe en revue les tabacs en boite offerts dans les touts premiers catalogues d'après 1912, on se rend compte qu'ils offrent la gamme complète de ce qui est considéré aujourd'hui comme les mélanges de type anglais, des Virginias vieillis comme les “Royal Yacht” et “My Mixture #288”, aux Virginias purs comme les “#36” and “#190”,en passant par les Orientaux comme les “Durbar”, “#1”, “#28”, “#108”, “#187”, et “#850”, les mélanges au Latakia comme les “#10” and “#965” et une fois en passant le “Cuba”, un mélange fait à partir de  tabac à cigares. Ainsi, pour le reste du siècle à venir, de 1912 jusqu'en 1990, nous constatons que le mot d'ordre de Dunhill le marchand de tabac est "affinage" avec un accent croissant mis sur les mélanges "de marque"  généralement disponibles plutôt que les mélanges sur mesure "My mixture". A peu près sous tous les angles, tout était en place en 1912. Cela ne signifiait pas pour autant que les mélanges personnalisés disparaissaient, car à la fin du siècle plus de 36 700 mélanges individuels avaient été répertoriés sur le "My Mixture Book " de la boutique de Duke Street. Cependant, et dès le début, la plupart de ces recettes spécifiques My mixture etaient un peu moins que sur "mesure", davantage comme un costume en demi-mesure, c'est-à-dire que plutôt que de les noter en termes d'ingrédients bruts, le "My Mixture Book" de Duke Street, pour la plus grande part les enregistrait comme des mélanges d'assemblages déjà existants p.ex.  “2x127 2x128”, ou “2x965 1x77 1x27”, ou comme des variantes de mélanges existants p. ex.  3x144 1x Lat[akia]”  avec à l'occasion  une touche supplémentaire p.ex. “cut short & dry” ("sec et coupé court").   
1,342

edits