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[[File:Image 406.jpg|thumb|right|210px|“Skullcap” Pipe for Motorists]]
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Avant la guerre, Alfred dut faire face à de nombreuses difficultés, et à cette époque un membre du personnel sortait du lot, ainsi que le raconte Mary:  
Avant la guerre, Alfred dut faire face à de nombreuses difficultés, et à cette époque un membre du personnel sortait du lot, ainsi que le raconte Mary:  
<blockquote>"A l’époque où nous vivions à Harrow, avant la Première Guerre Mondiale, j’étais trop jeune pour en connaître beaucoup sur la nouvelle affaire. Comme Père ne s’est jamais beaucoup étendu sur ces temps difficiles, je pense qu’il préférait les oublier. Aussi j’ai conforté nombre de mes impressions à propos de ses activités de l’époque auprès d’un homme jovial du nom de Bill Carter, qui, ayant été engagé avec deux autres membres du personnel à l’âge de quatorze ans, se remmémorait cette époque avec la fierté d’un pionnier. Demeurant un des plus anciens vendeurs de Duke Street dans les dernières années, Bill Carter avait tissé des liens étroits avec pratiquement chacun de ceux qu’il servait, du prince indien aux personnages royaux jusqu’aux clients qui lui achetaient un cigare à la fois. Il était même devenu personna grata au 10 Downing Street durant la dernière guerre car c’est à lui qui’l incombait de s’assurer que Winston Churchill était bien approvisionné de ses cigares favoris, qui représentaient souvent une bonne part du V qu’il formait pour Victoire.  Au demeurant, je suis certaine que cet homme gentil et souriant, même passé la soixantaine, pensait encore que le moment le plus intéressant de sa vie fut celui où il persuada Père de l’engager pour 9 shillings par semaine.  
<blockquote>"A l’époque où nous vivions à Harrow, avant la Première Guerre Mondiale, j’étais trop jeune pour en connaître beaucoup sur la nouvelle affaire. Comme Père ne s’est jamais beaucoup étendu sur ces temps difficiles, je pense qu’il préférait les oublier. Aussi j’ai conforté nombre de mes impressions à propos de ses activités de l’époque auprès d’un homme jovial du nom de Bill Carter, qui, ayant été engagé avec deux autres membres du personnel à l’âge de quatorze ans, se remémorait cette époque avec la fierté d’un pionnier. Demeurant un des plus anciens vendeurs de Duke Street dans les dernières années, Bill Carter avait tissé des liens étroits avec pratiquement chacun de ceux qu’il servait, du prince indien aux personnages royaux jusqu’aux clients qui lui achetaient un cigare à la fois. Il était même devenu persona grata au 10 Downing Street durant la dernière guerre car c’est à lui qu'il incombait de s’assurer que Winston Churchill était bien approvisionné de ses cigares favoris, qui représentaient souvent une bonne part du V qu’il formait pour Victoire.  Au demeurant, je suis certaine que cet homme gentil et souriant, même passé la soixantaine, pensait encore que le moment le plus intéressant de sa vie fut celui où il persuada Père de l’engager pour 9 shillings par semaine.  


Et Bill Carter devait en faire pour ces vingt trois livres par an ! Chaque jour il était occupé à ranger, lustrer, et remettre les pipes dans leurs vitrines d’acajou, répondre au téléphone, ramasser chaque brin de tabac qui tombait sur la moquette verte, refaire l’étalage après la fermeture, se présentent lui-même à l'heure chaque matin avec des chaussures cirées et un col propre. Dès qu’on l’appelait, il laissait tomber tout ce qu’il faisait et accourait. Oui, il courait, car Bill Carter a passé la moitié de sa vie à courir. Etant très sportif dans sa jeunesse, il quittait son domicile de Wandsqorth aux petites heures et courait en petites foulées tout le long des trois ou quatre miles jusqu’à Duke Street, rentrant le soir de la même façon. Lorsqu’il y avait des paquets de cigarettes ou des cigares à livrer, comme c’était fréquemment le cas, il mettait le penny qu’il aurait dépensé pour l’omnibus dans sa poche et courait à travers Regent’s Park ou Kensington ou n’importe où il devait se rendre. Père ne lui a jamais demandé non plus de lui rendre le penny. Il devait trouver que son service de livraison était bon marché à ce prix là.  
Et Bill Carter devait en faire pour ces vingt trois livres par an ! Chaque jour il était occupé à ranger, lustrer, et remettre les pipes dans leurs vitrines d’acajou, répondre au téléphone, ramasser chaque brin de tabac qui tombait sur la moquette verte, refaire l’étalage après la fermeture, se présentent lui-même à l'heure chaque matin avec des chaussures cirées et un col propre. Dès qu’on l’appelait, il laissait tomber tout ce qu’il faisait et accourait. Oui, il courait, car Bill Carter a passé la moitié de sa vie à courir. Etant très sportif dans sa jeunesse, il quittait son domicile de Wandsqorth aux petites heures et courait en petites foulées tout le long des trois ou quatre miles jusqu’à Duke Street, rentrant le soir de la même façon. Lorsqu’il y avait des paquets de cigarettes ou des cigares à livrer, comme c’était fréquemment le cas, il mettait le penny qu’il aurait dépensé pour l’omnibus dans sa poche et courait à travers Regent’s Park ou Kensington ou n’importe où il devait se rendre. Père ne lui a jamais demandé non plus de lui rendre le penny. Il devait trouver que son service de livraison était bon marché à ce prix là.  
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