Dunhill
Alfred Dunhill Pipes Il s'agit d'un travail en cours. N'hésitez pas à apporter votre contribution si vous êtes un expert en Dunhill ou un amateur éclairé.
Introduction
Quand on fume la pipe chaque jour, que peut-on dire de mieux, sinon qu’il s’agit, par son essence même, d'un Calumet de la Paix ? Cette idée nous la trouvons ancrée profondément dans le folklore des gens simples, dont un bon exemple est l'histoire tirée par Mr Torday, l'éminent anthropologue, de la bouche de Bilumbu, un vieux sauvage Bushongo, d'un village reculé du Congo, Misumba, et citée dans le "Pipe Book" d'Alfed Dunhill.
Selon l'histoire, un jeune et aventureux Bushongo du nom de Lusana Lumunbala était parti voyager loin dans le Monde et sa tribu n'avait plus de ses nouvelles depuis bon nombre d’années. Il réapparut soudainement et après de nombreuses réjouissances on lui demanda quelles richesses il avait découvert.
Le voyageur chercha dans sa sacoche et en tira quelques feuilles de tabac desséchées et un petit paquet de semences.
"Hommes de Bushongo" dit-il solennellement, " remerciez moi du fond du cœur de vous avoir rapporté ceci."
Les anciens se passèrent les feuilles de main en main et secouèrent la tête; l'un d'eux dit sévèrement:
"Crois- tu donc, Lusana Lumunbala, que l'heure est à la plaisanterie? En quoi cette mauvaise herbe est elle bonne pour nous?
"Je crains", dit un autre en se moquant," que cet homme n'ait rien gagné du tout dans ses voyages dont il se vante tant, et que les épreuves qu'il a subi lui aient fait perdre quelque chose." Et il se frappa la tête de façon significative.
Lusana Lumunbala sourit. "Je n'ai pas perdu l'esprit, O sages de Misumba, car cette herbe dont je vous ai rapporté quelques feuilles est vraiment très précieuse."
"Est-ce bon à manger?"
"Non, ça ne l'est pas."
"Est-ce un remède à une maladie quelconque?"
"Il les guérit toutes. Sa fumée, quand on l'inhale, est à l'âme tourmentée comme la caresse d'une mère à un enfant malade."
Et disant cela, il sortit une pipe de son sac, la bourra d'un peu de tabac, l'alluma avec quelques braises et commença à fumer, et en le faisant, son visage s'illumina de plaisir.
Les anciens parlèrent tous à la fois : "Notre frère est certainement devenu fou; il respire du feu et boit de la fumée".
Mais l'un d'entre eux, plus courageux que les autres, lui demanda de le laisser essayer cette herbe extraordinaire, et prenant la pipe inhala une grande bouffée de fumée. Il fut pris d'une violente quinte de toux et tomba à terre en haletant. Quand il fut remis il injuria le voyageur, et le menaça du poing.
"Tu es…" le réprimanda Lusana Lumunbala, "…comme un enfant qui s'étrangle à la première bouchée de nourriture solide que sa mère lui donne, et toutefois, à mesure qu'il s'habitue, devient un bon compagnon de table. Tu étais trop gourmand. On remplit le panier petit à petit comme le dit le proverbe. Tu aurais dû essayer juste un peu. Si tu l'avais fait tu aurais aussitôt pu apprécier l'effet magique de la fumée comme je l'ai fait. En ce qui concerne cette herbe, qu'on appelle Makaya (tabac), c'est le plus grand plaisir de l'homme. J'en ai appris l'usage dans le pays de Pende, dont les habitants, les Tupende, l'avaient appris d'un peuple étrange qui venait de l'autre côté des eaux salées. O Makaya, Makaya, quelles merveilles tu accomplis!". Et Lusana Lumunbala ferma les yeux d'extase. « Comme le feu adoucit l'acier, Makaya adoucit le cœur. Si un jour ton frère t'a offensé, et que la colère te fait monter le sang à la tête, et que tu vas chercher ton arc et tes flèches pour le tuer, prends ta pipe et fume. Ta colère s'envolera avant que son parfum disparaisse.» Tu te diras "sûrement je ne dois pas tuer le fils de ma mère, lui qui est de mon propre sang. Je vais le battre avec un gros bâton pour lui donner une leçon. Mais comme tu te lèves pour prendre ta massue, prends ta pipe et et avale sa fumée. A mi-chemin tu t'arrêteras, tu souriras et diras 'Non, je ne peux pas battre mon frère, le compagnon de ma jeunesse. Ce serait mieux que je puisse le réprimander – que je le fustige avec des mots durs plutôt que de le frapper d'un bâton. Et au moment où tu vas le faire, fume, fume ! Et avec chaque bouffée ton cœur deviendra plus charitable et incliné au pardon, et en t'avançant vers le coupable tremblant, tu te jetteras à son cou et tu diras : Mon frère, mon frère, le passé est le passé. Viens dans ma hutte, et buvons et mangeons ensemble, et réjouissons nous, et aimons nous l'un l'autre."
« Et chacun d’entre vous sait », conclut Bilumbu, « que Lusana Lumunbala a dit la vérité ; chaque fois que votre cœur se remplit de colère ou de tristesse, buvez la fumée de Makaya et la paix et la joie règneront à nouveau en vous." [1]
En dépit des diverses opinions à propos de qui fait, ou qui a fait, les meilleures pipes, bien peu refuseront de reconnaître que Dunhill est la marque de pipe la plus reconnue, ou que son fondateur, Alfred Dunhill, ait été un génie du marketing. Dans la préface de la seconde réédition du livre de Dunhill AboutSmoke, An Encyclopedia of Smoking" son éditeur, Gary Shrier écrit ce qui suit :
Ce qu'Alfred Dunhill, -le fils d'un fabricant de harnais de cuir et de bâches en toile- a créé en 1907 lorsqu'il a ouvert son premier débit de tabac dans Duke Street, à Londres, fut quelque chose d'extraordinaire : il mit en place une nouvelle norme de qualité supérieure pour les articles de fumeurs, et il établit l'exemplarité du service au client comme une nouvelle identité.
L'avant-propos de l'édition originale d'About Smoke comprend ce qui suit :
Fumer est sans aucun doute un plaisir des sens, en premier lieu du goût et de l’odorat, mais ensuite de la vue et du toucher. Cependant pour l’apprécier au mieux, il est essentiel d’utiliser des objets qui ravissent les sens.
Les nombreuses inventions de Dunhill démontrent que le côté pratique peut facilement s’allier avec l’aspect artistique.
Chaque brevet Dunhill a été conçu pour répondre à un besoin soit déjà exprimé, soit anticipé, mais dans la fabrication de l’article lui-même la beauté de la forme et le coloris n’ont absolument pas été négligés.
Les plus hauts standards de conception et de finition ont été mis en œuvre lors de la fabrication de chaque article.
Comme pour la plupart des personnes, articles ou entreprises célèbres, une bonne part de traditions et de légendes se combine avec autant de spéculations et rend difficile de séparer les faits réels du mythe. Il peut-être également difficile de faire la part de la vraie qualité et du génie marketing derrière une marque aussi célèbre que Dunhill. Dans cet article nous essaierons de nous y retrouver, ou au moins de donner une idée des difficultés aux lecteurs pour qu’ils fassent preuve de discernement devant l’information.
Ce qui suit est notre article revu et augmenté à propos de la plus connue des marques de pipes.Un grand merci à Yang Forcióri qui a fait la grande majorité du travail de cette révision approfondie.. --sethile (talk) 20:50, 7 August 2019 (CDT)
Quelques Raretés
Histoire
Concours de fumeurs de pipe
Mr Colin Crow, directeur de la boutique Dunhill, préparant les 33 pipes semblables pour la compétition, et en testant une, comme il se doit. M Crow est également l'un des juges de la compétition. Le concours de fumeurs Dunhill (Dunhill Pipe Smoking Competition) débutera ce mercredi 30 octobre au soir au City Tattersalls. 33 personnes, y compris des dames, prendront part au concours, par équipe de trois. Les pipes, toutes de même taille, seront distribuées à chaque compétiteur. Ceux-ci concourent pour plusieurs prix, le premier étant une Root Briar d'une valeur de 1500 $ avec un pare-vent en or. 29 octobre 1980 Sydney- Australie.
Alfred Dunhill et la pipe de Sir Walter Raleigh
Cette pipe, sans doute la première à être entrée en possession d'un anglais, fut offerte à Sir Walter Raleigh par les Amrindiens. Durant plus de trois cent ans, elle fur précieusement conservée par les générations successives de la famille de l'évêque Andrewes, qui la reçut de Sir Walter Raleigh sur l'échafaud. Le 28 novembre 1911, elle tomba par un coup de chance surprenant dans les mains qui convenaient, celles d'Alfred Dunhill, qui l'exposa au 30 Duke Street à St James à Londres.
Les hommes dans les coulisses
Alfred Dunhill
Alfred est né le 30 septembre 1872 dans le faubourg d'Haringey, qui fait partie du quartier périphérique de Hornsey, au nord de Londres. Alfred était le troisième des cinq fils d'Henry Dunhill (1842 – 1901) et de Jane Styles (1843 -1922), sa cousine germaine.
"Granma a toujours prétendu qu'il n'avait pas pu aller à l'école avant l'âge de huit ans, parce qu'il ne savait pas parler correctement. Comme elle disait aussi qu'il était un enfant trop difficile pour qu'on puisse le confier à quelqu'un, j'en conclus que son tempérament agité s'affirma très jeune. En tout cas, lorsqu'il avait quinze ans, Père était un garçon long et mince d'une vive intelligence, bien qu'une mauvaise vue (et un début tardif) l'empêchèrent de réussir à l'école et de devenir un adepte de la lecture pour le restant de sa vie. Henry dépensa toutes ses économies pour l'éducation de son plus jeune fils. La vérité est que Père, à quinze ans, était impatient de se lancer dans un métier concret. L'école, disant il souvent, n'était simplement pas faite pour lui"Mary Dunhill. [4]
De façon regrettable, on trouve peu d'informations concernant la petite enfance d'Alfred, avant ses débuts dans l'affaire familiale. On a des informations éparses mais aucune référence fiable. L'une, en particulier, cite un article du New York Times, intitulé "Mr A. Dunhill" et disant que :[5] :
" Alfred Dunhill fut éduqué dans une école privée de Hampstead et eut des précepteurs jusqu'à l'âge de 15 ans. A 16 ans, il fit ses débuts comme apprenti dans l'affaire de sellerie de son père."
Deux ans après ses débuts professionnels, en 1895, Alfred épousa Alice Mary Stapleton (1874-1945). Son premier fils, Alfred Henry, naquit un an après, en 1896. Vernon naquit en 1897, John en 1899 et Mary en 1906.
Avec beaucoup d'énergie et de créativité, Alfred s'impliqua également beaucoup dans la construction immobilière au milieu de 1902[6], concurremment avec le négoce de tabac, et en 1905, après avoir vendu ses parts dans Dunhill's Motorities, il ouvrit une entreprise d'exploitation de brevets, la "Alfred Dunhill's Patent Development Company",grâce à laquelle il pouvait tirer profit des autres idées qu'il pourrait avoir (les bureaux se trouvaient au 8 Argyll Place, à l'est de Regent Street, quelques bâtiments après le National Skating Palace)[7]. A la fin de 1906, il fut forcé d'abandonner ce projet pour concentrer son énergie sur son projet de base, les produits du tabac, qui faisaient l'objet d'une demande croissante.
Alfred était fasciné par l'architecture et le dessin et fit subir à ses maisons (à la ville et à la campagne) de fréquents changements après sa retraite. Il envisagea également d'investir dans le commerce des jouets et des confiseries, mais n'eut pas l'opportunité de le faire.
(...) mon père était venu de Londres dans l'intention de construire des maisons dans ce qui était alors un petit village du Buckhinghamshire. Bien qu'il en sache peu en matière d'immobilier, c'était l'une des multiples entreprises commerciales qu'il accumula au cours des trente premières années de sa vie. Derrière ceci, il y avait le fait que la nouvelle ligne de Marylebone à Aylesbury traversait déjà le village, et ses horaires permettaient aux usagers les mieux nantis d'aller plus loin en campagne. Comme ils étaient susceptible d'avoir besoin de meilleures maisons que ce que Great Missenden pouvait offrir, mon père fit l'acquisition de quelques acres de terre près de la gare, fit affaire avec un constructeur local pour bâtir une demi douzaine de maisons assez classiques dessinées par lui, garda la première pour lui et dans les deux ans qui suivirent, vendit l'ensemble. Ces maisons sont toujours debout et font partie d'un Great Missenden agrandi. Cependant je suis quasiment sûre que lorsqu'à l'époque les profits de la vente des maisons furent partagés, mon père tira assez peu d'argent de l'affaire. Ce n'était pas l'une de ces grandes entreprises novatrices par lesquelles il illustra son empressement à miser sur une idée dans laquelle il croyait". Mary Dunhill, Our Family Business[8]
Après beaucoup de travail et de détermination, la première version de son livre "The Pipe Book" fut publiée en 1924 (la même année que la 5ème édition d'"About Smoke"). Le "Pipe Book " comprenait 262 pages dans sa première édition, il tomba à 207 pages dans son édition révisée de 1969, bien qu'à celle-ci soit ajoutée une préface rédigée par Alfred H. Dunhill. C'est un véritable traité sur l'histoire de la pipe, illustré de 228 dessins, 30 photos et 3 cartes géographiques contenant des descriptions détaillées.
Le 23 novembre (la même année que la publication), une rubrique du New York Times [10] intitulée "Livres et Auteurs" félicitait Alfred Dunhill pour avoir fait de la pipe un "art de gentleman". Alfred fut aussi élu membre de de la Royal Society of Arts (Société Royale des Arts) en 1925 à la suite de son ouvrage. Le livre est resté disponible durant de nombreuses années en de multiples éditions. Il a été repris par de nombreux éditeurs au cours des années (1924-2011), passant selon les versions au noir et blanc ou à la couleur, de la simplicité à la sophistication.
Critiques, déposez les armes ! Et vous, Antiquaires, Archéologues, Ethnographes, Ethnologues, et gens de cette sorte, retenez vos stylos frémissants! Il ne s'agit pas d'un savant traité, mais d'un simple livre, et écrit de même. Jetant un jour un coup d'œil paresseux par delà ses dadas habituels, chacun mâchonnant tranquillement dans son écurie, l'auteur aperçut un nouveau venu, arrivé vraisemblablement par hasard la nuit d'avant. Et enfourchant aussitôt ce nouveau dada, il s'en alla au loin jusqu'à des terres inconnues. Là il apprit et vit beaucoup de choses, qu'ensuite il écrivit et retraça dans ce livre. A tous ceux, érudits ou gens simples, qui, lors de son périple, ont dit telle ou telle chose qu'il ignorait encore à l'auteur à propos de ce nouveau dada, celui-ci leur adresse par la présente sa gratitude et ses remerciements.
Donnez à un homme un livre à lire,
Et son foyer s'illuminera de plaisir, même s'il est dans une pauvre chambre .[11]
Alfred prit sa retraite en 1928, à l'âge de 56 ans, pour raisons de santé. [12] (On ne retrouve aucune trace de ses éventuelles maladies). Durant sa retraite il passa l'essentiel de son temps dans sa villa, du nom de "The Old Barn" (la Vieille Grange). Il adorait la mer, la navigation et la pêche sur la côte du Sussex sur son yacht à moteur, Poppy, dont il profitait pendant des heures de plaisir et de détente. Il aimait la musique également, et on raconte qu'il était un excellent pianiste. Il céda donc sa place à Alfred Henry, et laissa l'entreprise Dunhill continuer sans lui, jouissant apparemment d'une retraite tranquille.
Alfred Dunhill mourut dans une maison de santé de Worthing le 2 janvier 1959. [13], et fut incinéré au Crématorium de Golders Green.[14]
Alfred Henry Dunhill
Alfred Henry naquit en 1896 dans une petite maison de Cricklewood. C’était l’aîné d’Afred Dunhill. Un homme grand et imposant, qui devint Pdg de l’entreprise lorsque son père prit sa retraite en 1928. Il occupa le poste 33 ans.
Mary Dunhill.[15]
En 1912 Alfred H Dunhill entra dans l’affaire et commença son parcours dans l’entreprise comme apprenti (il avait alors 16 ans) mais, en 1914, la Première Guerre Mondiale éclata et Alfred Henry Dunhill abandonna son travail et s’engagea. En 1918 Alfred Henry Dunhill gagna la Military Cross (MC à Frégicourt 1 Sep 1918 - 31158/1 Février 1919)[16] durant la bataille de la Somme. Il s’engagea en tant que soldat et fut démobilisé à la fin de la guerre avec le grade de capitaine. Il fut décoré de la Military Cross, la troisième plus haute distinction décernée aux officiers de l’armée anglaise. Il retrouva son poste dans l’entreprise en 1919.
"Alfred Henry, qui venait d’avoir dix huit ans lorsque la Guerre fut déclarée, revint à la maison un beau jour de l’été de 1914 dans un uniforme de soldat du Régiment de la Reine. Je me souviens que sa tunique était beaucoup trop petite pour son grand corps et aussi qu’ avant qu’il ne m’embrasse pour me dire au revoir, qu’il me montra comment il enroulait ses bandes molletières. Nous ne le revîmes plus jusqu’à son retour en permission après plusieurs semaines dans les tranchées du Front sans qu’il ait même jamais eu la possibilité de retirer ses chaussures. Je pleurai lorsqu’il nous montra les poux qui gigotaient dans les coutures de sa tunique aux manches courtes. Mère, je m’en souviens, le fit déshabiller dans le jardin, emporta l’uniforme dans la cuisine et le mit dans le four chaud.
Le Télégramme du War Office que Mère redoutait depuis quatre années arriva le jour de l'Armistice. Alfred Henry avait été blessé et rapatrié à Bethnal Green où un atelier avait été converti en hôpital d'urgence. Mère et moi filâmes en vitesse, muettes de terreur, mais nous le trouvâmes l'esprit tranquille, entouré par des soldats en tenue d’hôpital, pâle et fatigué et vraisemblablement heureux de rentrer à la maison. Il n’avait rien de pire qu’un éclat de shrapnel dans une jambe, mais comme on n’avait pu réussir à l’ôter complètement, il devait le gêner pour le restant de sa vie. Ensuite, dès qu’il fut suffisamment remis pour boitiller en s’appuyant sur une canne, Père, avec son sérieux coutumier, organisa une fête dansante pour célébrer le retour de mon frère à la maison.
A la permission suivante, Alfred Henry revint avec un ceinturon Sam Browne et des épaulettes de capitaine qui, apparemment, le taux d’attrition étant ce qu'il était, correspondaient aux responsabilités d’un colonel. D’après l’histoire hilarante qu’il rapporta, il avait eu à parader sur un cheval fougueux durant une marche de son bataillon, après n’être jamais monté sur une selle plus de quelques heures. Jamais un mot sur la boue, les rats, les privations, les bombardements terrifiants et la boucherie inimaginable du Front Ouest. Comme des milliers d’autres garçons qui étaient rentrés du Front, Alfred Henry était l’un de ceux qui étaient rentrés avec la tête d’un homme qui ne parlerait jamais de ce qu’il avait vu ou ressenti." Mary Dunhill. [17]
Sa bravoure fut citée dans les colonnes de la Gazette de Londres[18]:
"Pour sa bravoure et sons sens du devoir le 1er septembre 1918 dans l’attaque de Frégicourt. Devant une opposition importante, il a habilement manœuvré sa compagnie dans une attaque de flanc, qui a permis, bien que harcelés par le feu des mitrailleuses lourdes, de faire plus de 200 prisonniers. Ce succès fut en grande partie dû au résultat de son sang-froid et de son audace".
Un jour, Durant la Seconde Guerre Mondiale, alors qu’une bombe venait de détruire les bureaux de la Société en 1941, le directeur s’assit au milieu des gravats, vendant les reliquats du stock de pipes aux passants. The Times[19]. En voir plus à ce sujet ici WWII Phase.
Alfred Henry devint président au départ en retraite de son père, mais ainsi que nous pouvons le lire dans les mémoires de Mary, il avait très peu d’autonomie. Son oncle Bertie gardait tout en main. L’affaire fut dirigée par Herbert jusqu’à son décès en 1950.
"Tout de suite après le départ en retraite de Père en 1928, lorsqu’Alfred Henry prit la présidence et devint directeur général, mais à peine plus qu’en titre, il fallut envoyer à Oncle Bertie des comptes-rendus de tout ce qui se passait à Duke Street et Notting Hill Gate, de cette façon il pouvait diriger l’affaire en la contrôlant à distance. Et le fait est qu’il la contrôla. On lui envoyait le chiffre d’affaire journellement par télégramme. Deux membres du personnel masculin allaient à tour de rôle à Merano, leurs sacoches bourrées de rapports, de comptes rendus, de propositions de hausse de salaire et de demandes qui nécessitaient sa signature avant qu’on puisse y donner suite, l’exemple le plus absurde étant la querelle à propos du salaire de l’employée qui avait été augmenté d’une demi-couronne sans l’accord de Oncle Bertie. Il était furieux."Mary Dunhill. [20]
Dans le numéro de la revue Tobacco du 1er février 1941, Arthur E. Todd écrivit quelques mots sur Alfred Henry Dunhill et sa famille dans sa rubrique “les célébrités du tabac”[21]:
L’entreprise qui naquit d’une idée qui tombait à pic à l’époque des voitures ouvertes à tout vent. Alfred Dunhill dans sa boutique – C’est leur fierté – 400 prisonniers lui ont valu la M.C. L’affaire déplorable de Madame Le BrunAlfred Henry me fait songer au jeune prêtre responsable d’un temple rempli de choses qu’il chérit, et qu’il aimerait que, vous aussi, vous appréciez. Je sais qu’il me pardonnera de dire ceci; car ce grand homme mince avec sa barbe noire presque broussailleuse cache un humour tranquille derrière ses yeux sombres. Il serait, je crois, de bonne compagnie si vous le sortiez de la” boutique”, pas d’une bonhomie bruyante, mais plutôt d’une conversation stimulante, qui serait pleine de sens. Le président de Dunhill sourit assez peu, d’un grand sourire qui s’affiche entre sa moustache et sa barbe bouclée, le plus souvent lorsqu’il parle de l’entreprise, de la famille, de son père ou de son grand-père.
A travers ces pays conquis par Hitler
L'environnnement est extrêmement différent ici. Vous sentez, lorsque vous entrez dans cette grande boutique basse de plafond de Duke Street (il y a deux niveaux d’étage séparés, avec des marches qui épousent la pente de cette courte mais aristocratique voie du West End), que si vous deviez consacrer 5 minutes en moyenne à examiner de façon satisfaisante tous les articles qui sont ici, cela vous prendrait environ une quinzaine en travaillant huit heures par jour. Il y a des présentoirs vitrés comme dans les bijouteries, les murs sont couverts de vitrines; et étalés, disons plutôt disposés dans leurs boîtes, sur elles, et partout autour, il y a ce que les marchands de tabac appellent des articles de luxe, sélectionnés, bien évidemment, avec un soin méticuleux. Ce n’est pas étonnant. Partout où est maintenant Hitler, en Europe, (et comme disent les Yankees, dans de nombreux autres endroits), Monsieur Dunhill est allé auparavant, récoltant et choisissant pour ses clients, disons plutôt ses habitués- toutes ces petites affaires que les hommes apprécient d’avoir sur eux tout au long de leur vie.
Le tapis de la boutique est un tapis simple, je dirais bronze clair. L’endroit dans son ensemble est d’une tonalité marron clair. Il y a des boiseries délicatement ornées. Tout ce qu'il peut y avoir de verre, ici, je n'ose pas y songer en ces jours de bombardements. Le portier à la porte d’entrée de Jermyn Street porte un uniforme foncé brun-rouge, soutaché d’or, avec un A.D. doré brodé sur ses revers. Nul n’oserait entrer en coup de vent chez Dunhill. Vous y êtes accueilli. Que tout se fasse (semble dire la boutique) convenablement et de façon appropriée. Rien ne presse, vous êtes venu davantage pour choisir que pour acheter. Et bien sûr vous avez l’argent qu’il faut pour payer. En fait, vous aimeriez avoir de quoi vous offrir tout ce que vous voyez.
C’est important de replacer Mr Dunhill au sein de sa boutique, car j’imagine que la boutique est toute sa vie, elle, et son approvisionnement avec de jolies choses à vendre. Ce n'est pas pour lui – me semble t'il encore- la routine habituelle et ennuyeuse ou les ventes et les achats en coup de vent. Vendre est pour lui tout un art. Et qui dira le contraire?
La compagnie grandit de façon exponentielle sous sa direction, en tant que fabricant de pipes et vendeur international de tabac. En reconnaissance de sa réussite à l’exportation, sa soeur, Mary Dunhill, reçut le Queen’s Award To Industry (Récompense de la Reine à l’Industrie) en 1966 et 1969.
(Cette lettre de Dunhill semble assez typique de ce que chaque auteur envoie habituellement à un petit groupe de connaissances lorsqu'un livre qu'ils ont écrit vient d'être publié).
Alfred Henry était un érudit et prit la suite de son père .Mr Dunhill soutenait que le tabac était aussi gratifiant et enrichissant que le vin ou la nourriture, et publia plusieurs livres sur le sujet. Ceci inclut “The Gentle Art of Smoking”(le Noble Art de Fumer) (1954) et “The Pipe Book,” (le Livre de la Pipe), une étude révisée sur la pipe dans le monde, publiée pour la première fois par son père en 1926" .[19]
"Depuis plus de quarante ans le Pipe Book semble avoir attiré autant les fumeurs de pipe que le lecteur générique qui s’intéresse aux fumeurs comme un aspect de l’histoire sociale.
En tant qu’étude de la pipe aux premiers âges, je pense qu’il n’a pas encore trouvé son rival. J’ai en conséquent le grand plaisir de présenter une édition revisitée avec de nouvelles illustrations basées pour l’essentiel sur des pipes de la collection Dunhill. Hormis des changements mineurs, le texte est celui que mon père a écrit en 1924[22]
Le livre “ The Gentle Art of Smoking” (le noble art de fumer) apparaît comme une histoire du tabac (culture, préparation etc..) et aborde ensuite les pipes et les cigares.
"Il n’est pas nécessaire d’être dans le négoce du tabac pour réaliser que fumer est devenu rapidement, sauf pour une petite minorité, un art perdu et un plaisir limité. De fait, de nombreux fumeurs pris dans le rythme enragé de la vie moderne ont clairement admis que c’est uniquement un calmant, essentiel pour leurs nerfs à fleur de peau. A leurs yeux les Havanes, les cigarettes faites main et les brillantes pipes d’écume, qui ornaient les fumoirs d’il y a cinquante ans semblent aussi lointains que tout l’attirail élaboré du fumeur qui enthousiasmait tant l’Angleterre Elisabéthaine.Aujourd’hui la cigarette omniprésente a privé nombre d’entre nous de ce passé glorieux et nous a pris à la gorge. Fumer est devenu une habitude, et l’habitude, comme dit le proverbe, émousse le plaisir.
Pour celui dont le métier est d’intéresser le public à l’ensemble de ce domaine, tout ceci est très dommageable. Pourtant tout ne s’explique pas totalement par les problèmes économiques d’aujourd’hui. Celui qui fume peut se permettre de varier sa façon de fumer et d’en apprendre un peu plus sur un plaisir qui, à dire vrai, est assez cher. Mais ayant essayé de répondre aux lubies et aux caprices des fumeurs depuis de nombreuses années, je suis sûr que quelques solides connaissances et un peu d’esprit d’aventure sont les qualités essentielles qui manquent à la majorité des fumeurs.
Profondément conservateurs, beaucoup sont prêts à consacrer annuellement de grosses sommes sans chercher à savoir comment ils peuvent en retirer le plus de plaisir en échange. On considère que fumer est quelque chose qu’on apprend de façon quais instinctive, ou une habitude qui nécessite peu de recherches. Les gens qui ont une telle optique ferment les yeux sur ce qu’ils dépensent et ce qu’ils fument. Résultat, les cigares sont achetés, maltraités et parfois gâchés Des pipes qui sont le résultat de nombreuses années de talent et de savoir-faire sont achetées par des gens qui n’ont rien d’autre que leur fantaisie pour guider leur choix, et qui les fument d’une façon qui leur rend impossible d’en tirer une quelconque satisfaction. Certaines marques de tabac font les délices de quelques uns, mais ne sont jamais essayées par la grande majorité. On choisit parfois des cigarettes comme si le seul critère de distinction était la couleur et la forme de la boîte".Alfred H. Dunhill.[23]
Il prit sa retraite en 1961 (la direction fut reprise par sa soeur Mary Dunhill) et mourut dix ans plus tard.
"Mon frère, Alfred Henry, qui était devenu Président du Groupe à ma nomination de Directeur Général, est mort en 1971. Ayant travaillé dans l’entreprise pendant plus de soixante ans, il en a été Directeur Général pendant trente trois ans et, a fait plus à mes yeux pour valoriser l’affaire d’origine, ainsi que Père et Oncle Bertie l’ont reconnu, que n’importe quel autre au cours de son histoire. Lorsqu’il rejoignit le personnel de la boutique en 1912, les bénéfices se montaient à 1000 £ par an. Au moment de sa mort ils étaient d’environ 1 Million de £. Le fait qu’ils aient atteint plus de 4 millions de £ à l’époque où mon neveu, Richard, m’a succédé comme Directeur Général en 1976 est une indication de notre taux de croissance dans le début des années 70, spécialement sur les marchés à l’étranger dont j’ai parlé. Le commerce aujourd’hui n’est plus aussi développé qu’il l’était à l’époque d’Alfred Henry, il est mené différemment et quelque peu différent dans sa nature. Je considère par conséquent la fin de la carrière de mon frère comme une sorte de ligne de partage des eaux qui historiquement, sépare le commerce des premiers temps de ce qu’il est devenu aujourd’hui.Dunhill, Mary. Our Family Business (The Bodley Head - Great Britain, 1979).
Alfred Henry Dunhill, (âgé de 75 ans), président du Groupe des Tabacs Dunhill, et une figure de pointe de l’industrie anglaise du tabac, est décédé ce jour à Hove, Sussex. Il avait 75 ans. Il laisse une veuve, Phyllis, et une soeur qui est Directrice Générale de l’entreprise. The Times.[19]
Mary, Richard, et d'autres
- Herbert Edward Dunhill (connu comme "Uncle Bertie) rejoignit son frère dans l'entreprise en 1912. "C'était le frère le plus proche de Père et son cadet de douze ans, qui jouera plus tard un rôle de toute première importance dans le business du tabac".
- En voir davantage ici : Herbert Edward Dunhill
- Mary Dunhill était le dernier enfant et la seule fille d'Alfred Dunhill, le fondateur d'Alfred Dunhill, entreprise qui passa de la vente d'accessoires automobiles aux produits liés au tabac avant de devenir la marque de luxe connue aujourd'hui.
- En voir davantage ici : Mary Dunhill
L'Affaire familiale
« Le défi dans l’histoire de Dunhill est de faire la part du mythe et de la légende. Ceci, cependant, peut s’avérer impossible. L’histoire d’Alfred Dunhill est tellement liée au mythe que les mythes font désormais partie de l’histoire. Alfred Dunhill, au courant de ce phénomène, a probablement entretenu nombre de ces mythes. Pourtant, essayons, et commençons au commencement, au début des années 1900. ." [24].
En 1861 Frederick Dunhill (1807-1876) était marchand de charbon au 2, Barnsbury Place, dans le nord de Londres, mais vers 1839 il fabriquait également des sacs (entreprise d'emballages, fabrication de housses et de sacs en tissus) qu'il vendait. Henry (1842-1901) le plus jeune de ses cinq fils, y travailla comme apprenti. En 1870, à la mort de Frederick, Henry prit la tête de l'affaire. Plus tard il devint également marchand de pianos. L'affaire était située sur Euston Road, (une rue du Centre de Londres qui allait de Marylebone Road à King's Cross) où il commença également à fabriquer des accessoires pour le transport et l'équitation, tels que des selles et des harnais, prenant ainsi de l'importance. [25]
La première mention de l’entreprise remonte à 1793 quand un ancêtre de Dunhill “s’occupait de l’équipement pour la circulation à cheval”. Les 100 années suivantes passèrent sans évènement notable jusqu’en 1893, où, à 21 ans, Alfred Dunhill reprit l’affaire de son père, qui vendait des cuirs pour chevaux, des selles et des accessoires de voitures dans Euston Road, à Londres.
Bien qu’il ait travaillé comme apprenti dans la fabrication des harnais et se déplaçait dans une charrette tirée par un poney pour vendre des stores de voiture, Alfred fut prompt à abandonner la traction hippomobile pour le moteur dès qu’en 1896 la loi sur la circulation automobile porta la limitation de qui était alors de 4 miles par heure -environ 6,5 km/h- (avec un homme porteur d’un drapeau rouge marchant devant) à une vitesse nettement moins réduite de 12 m/h (environ 19 km/h). - Telegraph .[26]
En 1896, la révolution automobile commença à trouver place dans les rues de Londres. Henry réalisa vite que ce mouvement menaçait l'avenir de son entreprise. A 55 ans, il n'était plus en très bonne santé et songeait à la retraite. Lorsqu'un incendie détruisit une partie de son magasin en 1897, Henry décida qu'il était temps pour son fils de reprendre l'affaire. Mary raconte qu'un beau jour, son grand-père, rentrant à la maison un soir, dit : "Ainsi tu veux reprendre l'affaire, Alfred ? Avisé et entrevoyant déjà les possibilités du marché, Alfred dit oui et ils se serrèrent la main. Quelques semaines plus tard, Henry prenait sa retraite.[27]
Et c'est ici qu'Alfred Dunhill commence son périple mémorable. En 1887, Alfred, le troisième fils d'Henry, devient apprenti dans la fabrique de harnais de son père. A la mi-1893, alors âgé de 21 ans, Alfred devint entrepreneur après avoir repris l'entreprise de sellerie de son père, qui finirait par fermer quelques années après.
Père faisait le trajet jusqu'à son entreprise dans l'automobile De Dion qui était sa dernière toquade. Il proclamait que c'était la troisième automobile à entrer dans le pays et, bien qu'il ne devint jamais cette sorte d'amateur prêt à passer plus de temps sous le capot que sur le siège du conducteur, il donna bientôt un tour pratique à sa passion pour les voitures en ouvrant une autre entreprise dans des locaux d'Easton Road".Mary Dunhill,Mary Dunhill.[28]
En 1897 le commerce de harnais s'étend au 145-147 Euston Road à Londres, et propose maintenant des accessoires pour les véhicules à moteur. En 1900 l'affaire s'étend avec la fondation de la Discount Motor Car Company, dédiée à la vente par correspondance d'accessoires automobiles, établie au 108 Euston Road. En 1901, la Motor Mart Employment Agency (Agence de Placement pour le marché automobile), spécialisée dans la maintenance des véhicules automobiles, fait ses débuts à la même adresse.
Pour répondre aux besoins de cette clientèle qui s’accroissait, Dunhill mit en place une agence de placement pour mécaniciens, une entreprise de vente d’automobiles à prix réduit et publia un magazine de nom de Motor Mart.Telegraph.[26]
Par le biais de la Motor Mart, Alfred vendit également de nombreuses voitures à cette époque, mais les fabricants lui fournissant des véhicules dépourvus de tous les accessoires essentiels, il quitta bientôt le commerce des voitures et ouvrit une autre affaire du nom de Dunhill Motorities (Accessoires Automobiles Dunhill). Cette même année vit le décès du père d'Alfred, Henry. En juillet 1902, visant par-delà les voitures et la vente par correspondance, il décide d'ouvrir le premier magasin entièrement spécialisé dans l'accessoire automobile. Ce sera le "Dunhill's Motorities" de Conduit Street, à Londres. Cette dernière englobe la Alfred Dunhill Ltd (la compagnie antérieure) en 1903.
L’affaire était la plus grande en son genre dans le pays, et Père, handicapé par le manque de capitaux, fut obligé de rechercher un associé pour créer une société à responsabilité limitée. Ceci les conduisit à agrandir les locaux de Euston Road et à ouvrir deux boutiques dans Conduit Street, dans le West End, spécialisées dans les pelisses, couvres-jambes, gants, cache- poussières et tout le reste de la panoplie indispensable aux premiers automobilistes.Mary Dunhill.[28]
Alfred, répondant à une demande croissante de l'époque pour ce qui était automobile, développa une ligne d'accessoires appelés ""Dunhill's Motorities". Sa première collection comprenait des trompes, des lampes, des phares de voiture, des vestes, des manteaux de cuir, des lunettes, des ensembles de pique-nique, des montres etc. Son slogan était "Tout sauf le moteur".
En quelques années l'affaire avait progressé, devenant un reflet du marché des accessoires automobiles de luxe, et aboutissant à l'ouverture de deux magasins Dunhill's Motorities dans Mayfair, dans le centre de Londres, dans le quartier de Westminster. A ce moment là, Dunhill commençait à être connu non seulement pour la vente de pièces détachées d'autos mais aussi pour la fourniture de vêtements et autres accessoires automobiles. A cette époque le catalogue de Dunhill's Motorities présentait plus de 1300 articles.
En 1903, Alfred se lança également dans la vente de montres [29] Dunhill vendit des montres dès 1903, nous dit Simon Critchell, le président de Dunhill. Comme preuve typique de l’ingéniosité d’Alfred Dunhill, on peut citer l’objet remarquable connu comme le Speedographe Dunhill. Ce garde-temps très spécialisé offrait à son utilisateur un chronographe sophistiqué à fonction flyback, et une aiguille des secondes qui faisait deux tours par minute, permettant ainsi de mesurer des durées aussi minimes que le dixième de seconde, et également une fonction permettant à l’utilisateur la lecture en miles par heure de la vitesse d’un objet mesuré. Une telle précision et des telles fonctionnalités seraient déjà remarquables sur une montre mécanique d’aujourd’hui, mais en 1903…! Voir l’article complet ici "Mechanisms For the Modern" - QP Magazine 2007.
En 1904, un autre magasin Dunhill's Motorities s'ouvrit au 5 de Conduit Street. La même année, un service de vente en gros et d'export fut installé dans deux immeubles d'Euston Road au 359 et 361.
En 1904 le quartier général de Dunhill suivit l’air du temps et s’installa sur Euston Road dans un impressionnant bâtiment d’angle qui comprenait salles d’exposition, ateliers et bureaux. Sans doute était-ce l’endroit où chauffeurs et piétons venaient essayer leurs tenuesTelegraph.[26]
Toujours en 1904, après en avoir prudemment enregistré le brevet, Alfred lança une pipe avec un bouclier protecteur qui entendait combattre les effets du vent dans une voiture ouverte, c'était la célèbre et iconique "Windshield Pipe" (pipe pare- vent).
"La mise au point de la pipe qui devait apporter une renommée mondiale à Alfred Dunhill naquit d'une pure coïncidence. Un client régulier entra dans la boutique et se plaignit du fait qu'il lui était impossible de fumer la pipe en conduisant sa Ford découverte. Le jeune Dunhill releva le défi, et conçut une pipe avec un pare-vent incorporé. Cette pipe fut l'étincelle qui devait allumer la passion de sa vie : les pipes et le tabac à pipe.The Worldwide Pipe Smoker's Magazine (1993).[30]
Les premières Windshield furent brevetées en 1904 et vendues à partir de 1904/1905, alors qu’Alfred Dunhill débutait son affaire de “Dunhill's Motorities". La boutique de tabac de Duke Street n’existait pas encore, elle ouvrit seulement en 1907. Toutefois, ces toutes premières pipes, à ma connaissance étaient marquées sur le tuyau d’un « DUNHILL’S au-dessus de PATENT (numéro de brevet App 25261 demandé en 1904, obtenu en 1905)..The White Spot Division.[31]
Le prospectus de lancement disait :
"(...) dans l'espoir de combattre certaines difficultés que rencontrent le fumeur lorsqu'il conduit ». C'est ce genre d'innovation en réponse aux besoins du client qui a fait des pipes Dunhill le leader du marché". Smokingpipes[24].
"Les premières pipes Windshield ne furent pas un succès. Durant quelques années, beaucoup eurent leur fourneau retaillé et furent vendues à prix réduit" The Dunhill Briar Pipe[32]
Ce ne fut pas un énorme succès mais provoqua un effet catalyseur sur le jeune Alfred. En 1905 Alfred abandonna le business automobile et ouvrit une autre compagnie pour le développement des brevets à Londres, au 8 d'Argyll Place. A la même époque, d’autres boutiques Dunhill’s Motorities avait ouvert à Edinburgh, Manchester et à l’intérieur du Cecil Hôtel de Londres.
"Il concrétisa son intérêt pour les gadgets et les idées commercialisables dans une affaire petite mais rentable. "Les petites idées bien menées apportent la fortune" était le slogan d'une publicité parue dans les journaux et qui proposait au public de lui donner son avis sur de petites inventions en échange d'une petite somme.
Les gadgets et les idées qui pleuvaient dans Argyll Street plongeaient mon père dans son élément de prédilection. Appareils photos, phonographes, projecteurs de cinéma, pianos mécaniques, le dernier né des ouvres-boîtes, tout au long de sa vie il rapporta à la maison chaque nouveauté qui lui tombait entre les mains, de la même façon qu’il avait besoin d’avoir des hobbies pour agir, hobbies qui allaient des trains électriques à la pêche et au ping-pong. Et un jour sur son bureau apparut cette pipe à pare-vent d'une si grande importance et qui devait pour la première fois orienter ses pensées vers le commerce du tabac." Mary Dunhill.[33]
Depuis son apprentissage dans l'affaire familiale de sellerie, il avait déjà crée puis vendu ses parts dans une entreprise du nom de Dunhill's Motorities qui s'était emparée d'un marché encore dans ses premiers balbutiements en vendant des vêtements spéciaux et des accessoires aux tous premiers automobilistes.[34]
Richard Dunhill raconte dans la préface de "Alfred Dunhill - One Hundred Years and More" que son grand-père abandonna le secteur automobile à la suite de désaccords avec ses associés. Alfred Dunhill décida d'aller de l'avant et ouvrit sa première boutique de tabac à Londres au numéro 31 A de Duke Street en 1907. C'était le tout début de ce qui allait devenir l'une des plus grandes marques de tabacs et de pipes au monde. Loring rapporte également quelque chose du genre dans son livre : "Nonobstant le manque de succès initial, Alfred Dunhill vendit sa propre voiture afin d'avoir les capitaux pour ouvrir une boutique de tabac au 31a de Duke Street.
Ce qu'il advint en détail de la toute première société Alfred Dunhill Ltd est assez obscur, du fait que les archives de cette époque sont quasi inexistantes (essentiellement du fait du blitz d'avril 1941). Bien qu'Alfred Dunhill ait démissionné de la Compagnie en 1905, il semble qu'il ait conservé des liens amicaux avec la nouvelle équipe dirigeante, du fait qu'il demeurait un actionnaire important en décembre 1908, plus d'un an après qu'il ait débuté son affaire de tabacs. Il y a également le fait que lorsque Alfred et Herbert créérent la Dunhill Brothers Ltd le 27 mai 1908, les actionnaires comprenaient Walter Richard Parker, le comptable et directeur fondateur de la Alfred Dunhill Ltd. La Dunhill Brothers Ltd, en fait n'eut jamais d'activité et fut dissoute à la demande de ses directeurs le 10 mars 1911. On sait qu'Alfred Dunhill céda toutes ses parts dans la société éponyme le 12 juin 1912" One Hundred Years and More. [35]
Dans un article intitulé Etrange et Merveilleux publié par David Burgess-Wise le 16 août 2003 dans le Telegraph, on trouve un résumé historique intéressant et plein d’humour.
Aujourd’hui les conducteurs veulent des lecteurs de CD et des systèmes de navigation par satellite. Mais les conducteurs d’hier recherchaient également leurs “jouets”. David Burgess Wise nous rappelle l’impact qu’ont eu les magasins Dunhill sur les automobilistes. Conformément à son slogan Edwardien “Tout sauf le moteur” inventé dans les jours où il fournissait les premiers “automédons” d’une foule d’accessoire pour leurs voitures sans chevaux, l’entreprise de luxe Dunhill a sponsorisé cette année la Course de Caisses à Savon du Festival de vitesse de Goodwood, dans laquelle les moteurs sont interdits.Voir l’article complet ici.
Une nouvelle Phase – L'époque de Duke Street
Cherchant toujours à innover, Alfred débuta son nouveau parcours en 1907, (très probablement le 9 ou 10 septembre)[36], exploitant ses autres domaines d'intérêts en ouvrant une boutique de cigares et de tabacs à Londres au 31A de Duke Street. La boutique vendait des mélanges de tabac fait main, des cigares et des cigarettes fabriquées par Dunhill. Il faudrait trois ans à Dunhill pour commencer à fabriquer ses propres pipes, entre-temps, il vendait des pipes réalisées par d'autres (des françaises, ou certaines obtenues par des détaillants anglais, tel Charatan).
Alfred ne connaissait pas grand chose au commerce du tabac, mais il apprit avec ses clients. Possédant un grand sens critique, il réalisa bientôt que la majeure partie des pipes vendues sur le marché étaient de piètre qualité et qu'il pourrait vendre des produits de meilleure qualité deux fois plus chers. Dans les premiers temps, Alfred dut faire face à des problèmes financiers, comme beaucoup de commerçants qui montent leur affaire. Sa boutique de tabac n'était pas la seule dans le périmètre. La compétition était dure, mais les compétiteurs manquaient d'une offre de qualité. Alfred travailla à perte, mais en mettant en place un nouveau standard de qualité et de service.[37]
Au début, l'accent fut mis sur les tabacs. Ainsi qu'il se définissait lui-même dans son premier catalogue, publié en 1910, "About Smoke", il était expert dans l'art des mélanges, ce qu'il affichait en évidence sur la vitre de la porte d'entrée. "Spécialiste du tabac". Alfred Dunhill était un commerçant né, et quand il ouvrit sa première boutique de tabac, il savait exactement où il voulait aller.[37] Sur les images qui suivent, - probablement prises par Alfred, nous voyons ses trois assistants, (Bill Carter à gauche, Mr Jelley et Mr Mc Ewan)[38] avec lesquels il se répartissait les tâches. Il avait pour habitude d'aller tous les jours au magasin l'après midi. La seconde image en couleur (troisième dans l'ordre) fait partie de l'Ensemble de la Commémoration du Centenaire de Dunhill de 2007.
Chaque client pouvait entrer et inventer sa propre recette, notée ensuite dans un petit livre intitulé “My Mixture.” Ceci est un des premiers exemples de la capacité de Dunhill à se plier aux besoins du client. Mis en place en 1907, le guide des mélanges d'Alfred Dunhill, le "My Mixture Book ", en vint à compter 36700 variantes.[39]. Toujours attentif aux détails, il parlait à chaque client et notait ses préférences de façon précise.
Quel que soit le goût des clients, le comptoir des tabacs s’en sortait, car il offrait un service unique de mélange fait main. Chaque client pouvait créer son propre mélange. Chacune des commande était décrite dans un énorme livre posé près du comptoir. Le livre « My Mixture » fut commencé par Alfred Dunhill peu de temps après qu’il ait ouvert la boutique et contenait les mélanges personnels de plusieurs des figures les plus célèbres de Londres, y compris de nombreux rois et reines, Rudyard Kipling et JB Priestley. Bien qu’il ait eu à souffrir des ravages des bombes durant la Seconde Guerre Mondiale, il est encore très utilisé de nos jours. Un coup d’œil rapide sur ses pages les plus récentes nous révèle une série de clients partout dans le monde, avec des goûts très précis.The Worldwide Pipe Smoker's Magazine (1993).[40]
Le livre « My Mixture » d’Alfred Dunhill symbolise tout le système d’Alfred Dunhill conçu pour les fumeurs, qui, au départ créé pour le service au client est devenu en soi un objet historique. Chaque page du livre semble imprégnée de la personnalité d’Alfred Dunhill. Vraiment, des procédés de fabrication des pipes en œuvre à Walthamstow jusqu’à l’ambiance de la boutique de Duke Street, on retrouve Alfred Dunhill partout.
Alfred vendait également des pipes, mais il y a quelques incertitudes quant à leur origine, durant les premières années. Certaines sources déclarent que les pipes venaient directement de France, tandis que d’autres disent qu’Alfred les achetait à des producteurs locaux en vue (ce point est discuté de façon plus précise ici: L’atelier). Alfred Dunhill, cependant, n’était pas satisfait de la qualité d’alors des pipes disponibles. Les pipes venant de France étaient abondamment vernies et par conséquent bouchaient les pores de la bruyère. Elles ne rendaient tout simplement pas justice à ses mélanges innovants.
Selon Balfour dans "Alfred Dunhill One Hundred Years And More", à l'origine les tabacs venaient de chez George Dobie & Sons, un fabricant de mélanges installé à Paisley, en Ecosse, à l'Ouest de la vallée des Midlands, et également de quelques coopératives qui produisaient du tabac. Fabriquer des mélanges, ce n'est pas seulement mélanger des feuilles dans différentes proportions. Il existe des techniques pour mettre au point un mélange, par exemple la cuisson, le rôtissage, le pressage, la maturation etc…, et c'est difficile à réaliser sur le comptoir d'une boutique. Au bout de cinq ans, en 1912, son plus jeune frère, Herbert Edward Dunhill (1884-1950), rejoignit l'affaire[41]). C'était un commerçant avisé et il s'occupa rapidement des aspects financiers de la compagnie (fonction qu'il occupa jusqu'à sa mort le 8 novembre 1950)[42][43]), permettant à Alfred de donner libre court à sa créativité dans le développement de nouveaux produits.
Alfred était toujours en ébullition, et voulait toujours améliorer ses produits, ce qui l'amena (en 1912) à laisser les mélanges sur mesure à l'arrière plan. Ce fut alors qu'Alfred présenta ses propres mélanges "maison", qui étaient: le "Royal Yacht" (Virginia), le "Cuba" (feuille de cigare) et le "Durbar" (Latakia, Oriental/Turkish, Virginia).Produits plébiscités jusqu'à nos jours[37][39].
Alfred ouvrit sa propre petite fabrique en 1910 (jusqu'à cette date l'affaire avait été purement un commerce de détail, mais en 1910 Dunhill commença à fabriquer des pipes, qui étaient marquées "Dunhill, Duke Street, S. W.") . Il établit deux principes qui devaient diriger la fabrication des pipes Dunhill. D’abord, les pipes seraient faites uniquement à partir de bruyère de la meilleure qualité, avec le grand soin qu’apporteraient des artisans experts. Ensuite, les prix seraient en conséquence ; le client saurait reconnaître la valeur d’un produit supérieur. Ceci allait à l’encontre de la tendance de l’époque des pipes bon marché et de piètre qualité qu’on jetait tout simplement après un court laps de temps. Une pipe Dunhill était fabriquée pour durer une vie entière et toujours dans une optique utilitaire. Elle devait bien fumer et continuer à le faire au fil du temps. Dans ce but, Alfred inventa l’ «Inner Tube» d’aluminium pour conserver propre les entrailles de la pipe (en voir davantage ici). Lorsque la pipe était sale on pouvait simplement et facilement remplacer le tube. A noter, bien sûr, que cette innovation annonçait l’utilisation généralisée des chenillettes.
En 1912 le célèbre point blanc fut introduit pour des raisons très pratiques(en voir davantage ici). Sur les pipes droites, les clients éprouvaient des difficultés à savoir de quelle façon insérer les tuyaux d’ébonite faits main. Aussi Alfred Dunhill commanda qu’on mette des points blancs sur le dessus des tuyaux. Cette solution très pratique devait devenir la marque de fabrique définitive des pipes Dunhill. Le « white spot » serait bientôt reconnu comme un symbole de qualité [24]
Avant la guerre, Alfred dut faire face à de nombreuses difficultés, et à cette époque un membre du personnel sortait du lot, ainsi que le raconte Mary:
"A l’époque où nous vivions à Harrow, avant la Première Guerre Mondiale, j’étais trop jeune pour en connaître beaucoup sur la nouvelle affaire. Comme Père ne s’est jamais beaucoup étendu sur ces temps difficiles, je pense qu’il préférait les oublier. Aussi j’ai conforté nombre de mes impressions à propos de ses activités de l’époque auprès d’un homme jovial du nom de Bill Carter, qui, ayant été engagé avec deux autres membres du personnel à l’âge de quatorze ans, se remémorait cette époque avec la fierté d’un pionnier. Demeurant un des plus anciens vendeurs de Duke Street dans les dernières années, Bill Carter avait tissé des liens étroits avec pratiquement chacun de ceux qu’il servait, du prince indien aux personnages royaux jusqu’aux clients qui lui achetaient un cigare à la fois. Il était même devenu persona grata au 10 Downing Street durant la dernière guerre car c’est à lui qu'il incombait de s’assurer que Winston Churchill était bien approvisionné de ses cigares favoris, qui représentaient souvent une bonne part du V qu’il formait pour Victoire. Au demeurant, je suis certaine que cet homme gentil et souriant, même passé la soixantaine, pensait encore que le moment le plus intéressant de sa vie fut celui où il persuada Père de l’engager pour 9 shillings par semaine.
Et Bill Carter devait en faire pour ces vingt trois livres par an ! Chaque jour il était occupé à ranger, lustrer, et remettre les pipes dans leurs vitrines d’acajou, répondre au téléphone, ramasser chaque brin de tabac qui tombait sur la moquette verte, refaire l’étalage après la fermeture, se présentent lui-même à l'heure chaque matin avec des chaussures cirées et un col propre. Dès qu’on l’appelait, il laissait tomber tout ce qu’il faisait et accourait. Oui, il courait, car Bill Carter a passé la moitié de sa vie à courir. Etant très sportif dans sa jeunesse, il quittait son domicile de Wandsworth aux petites heures et courait en petites foulées tout le long des trois ou quatre miles jusqu’à Duke Street, rentrant le soir de la même façon. Lorsqu’il y avait des paquets de cigarettes ou des cigares à livrer, comme c’était fréquemment le cas, il mettait le penny qu’il aurait dépensé pour l’omnibus dans sa poche et courait à travers Regent’s Park ou Kensington ou n’importe où il devait se rendre. Père ne lui a jamais demandé non plus de lui rendre le penny. Il devait trouver que son service de livraison était bon marché à ce prix là.
Ce dont Père ne voulait pas tenir compte, c’était le crédit à long terme que la plupart de ses clients aisés considéraient comme allant de soi. Pour cela, ainsi que l’expliquait Bill Carter, chaque article de la boutique devait porter une petite étiquette pour éviter au client l’embarras d’avoir à demander le prix. En effet quelle aurait pu être leur réaction si on leur avait présenté une note simplement parce qu’elle n’était pas payée depuis plusieurs mois? Père ne le savait que trop bien. Si les tailleurs et les autres commerçants du West End pouvaient d’une façon ou d’une autre s’arranger pour ne pas avoir à présenter cette demande impertinente, pourquoi pas un marchand de tabac en difficulté ? Beaucoup trop de clients tirèrent avantage de cette situation au point que Père leur fit crédit bien au delà du sien propre.
Ses créanciers réalisèrent vite ce qui était en train de se passer. Ce n’était pas une situation qu’ils pouvaient supporter longtemps. Dès les deux premières années de la boutique, ils convoquèrent réunion sur réunion jusqu’à ce que Bill Carter reste le seul assistant que Père puisse se permettre de garder. En une occasion, alors que la banqueroute semblait inévitable, un importateur de cigare qui l'avait en sympathie lui sauva la mise en faisant l’éloge de l’entreprise de Père et de son inventivité, pressant les autres créanciers d’accorder à l’affaire quelques semaines de délai". Mary Dunhill[44]
Avec l'arrivée de la Première Guerre Mondiale en juillet 1914, beaucoup de ses clients se retrouvèrent dans les tranchées du nord de la France, où Dunhill expédiait des boites de tabac[45], des pipes et des produits d'hygiène[46]. Alfred expédiait des boîtes scellées, déclarées et étiquetées comme "Huile de ricin" qui avait une odeur forte et pénétrante, pour éviter les détournements et s'assurer qu'elles atteignaient bien le front[46]. A l'intérieur des boîtes, outre les formules de courtoisie, Alfred suggérait dans une lettre qu'une partie des produits pouvait être partagée avec d'autres officiers. Invariablement, ces articles faisaient partie du marché parallèle qui existait sur le théâtre de guerre. En plus des Français - évidemment- il y avait des Américains, des Canadiens et des Belges (entre autres) dans la région. La jonction de ces facteurs favorisa la diffusion de la marque autour du globe.
L'entreprise grandit de façon exponentielle après la guerre. On estime qu'en 1914 Dunhill vendit 10 000 pipes, passant à 30 000 en 1916, 134 000 en 1918 et 276 000 en 1921[47].Dans les années 1920 la demande internationale devint gigantesque, entraînant la création d'un service spécifique pour l'exportation. Dunhill mit aussi en place de nombreux partenariats avec des fabricants de cigares cubains (Dunhill Cigars), avec l'exclusivité des marques [48]. Devant le succès de son magasin de Londres, il s’installa à New York en 1921 et Paris trois années après.
L’innovation la plus révolutionnaire d’Alfred Dunhill fut la Shell en 1917 (en voir plus à ce sujet ici The History of Dunhill's Shell). La découverte de cette technique de sablage est quelque peu mystérieuse. On entend souvent l’histoire selon laquelle Alfred Dunhill descendit dans sa cave en hiver pour fabriquer quelques pipes, et en oublia fortuitement une, à moitié finie, près de la chaudière. Il y retourna à un moment donné au cours de l’été suivant, ayant subitement pensé à la pipe, pour découvrir qu’une partie du grain s’était ratatiné, laissant place à un relief marqué. Evidemment, c’est apocryphe, et résulte probablement de l’aspect racorni que les sablages montraient fréquemment (particulièrement ceux, noueux, de cette époque). Certains disent que le mot Shell (coquillage) provenait de l’aspect ratatiné que prenait la pipe après le processus de sablage. Alfred réalisa que la bruyère algérienne, considérée alors comme inférieure, pouvait être utilisée avec ce nouveau procédé. On pouvait faire « sauter » le bois plus tendre, et laisser subsister seulement la bruyère plus dure et le beau dessin naturel du bois. A l’origine, les Shell n’étaient pas marquées, parce que la technique de sablage, pas encore au point, rendait beaucoup plus difficile de reconnaître la forme standard. Bien que la finition Shell ne résulte sûrement pas de l’oubli accidentel de pipes à la cave, ce fut assurément une innovation importante de la part de Dunhill.
Smokingpipes[24].
Une autre technique nouvelle acheva de garantir la qualité des pipes Dunhill. Avant le processus de sablage, Dunhill immergeait les têtes en bruyère algérienne dans de l’huile d’olive durant plusieurs semaines. Après quoi on les laissait sécher, en essuyant si nécessaire l’excès d’huile. Cette méthode fut développée au début pour des raisons d’esthétique, mais il apparut que l’huile chassait les impuretés du bois, ce qui accélérait le processus de maturation. Une autre conséquence de ce procédé fut que la bruyère devenait incroyablement résistante, rendant le risque de brûlure beaucoup moins fréquent".
En 1921, quatorze ans seulement après qu’Alfred Dunhill eut ouvert ses portes, l’entreprise noua des liens avec la Royauté, fournissant Georges VI en tabac durant les années Trente et recevant son premier Royal Warrant, en tant que fournisseur de tabac d’Edward, Prince de Galles[49][50][51]. La même année, on vendit 276 000 pipes dans la boutique de Duke Street[47].Dunhill mit officiellement en place la garantie d’un an (the "White Dot Guarantee") et en même temps que cette garantie un système de codage pour dater l’année de vente de la pipe fut proposé. La même année fut crée Alfred Dunhill of London Inc. à New York (le magasin fut ouvert un an après, en 1922, l’année où Alfred Dunhill of London Inc. Fut établie à Toronto ainsi que la Parker Pipe Company Limited, crée pour devenir une filiale de Alfred Dunhill Limited.[52]
"Ce qui m'intrigue c'est le temps que mit Dunhill à bâtir la stratégie de tarifs que nous tenons maintenant pour acquise en matière de produits de luxe –avec des prix qui augmentent brusquement pour une qualité légèrement supérieure. Imaginez vous être à Duke Street dans les années 20 ou 30 et pouvoir choisir une 53, une 56 ou une LLC pour exactement le même prix"-Guy Lesser.
En 1923, année remarquable, l’entreprise introduisit son capital en bourse, avec un apport de capital initial de 300 000 livres sterling (la Alfred Dunhill Limited fut constituée, avec un capital de départ partagé. Alfred et son frère Herbert en étaient les directeurs). Dunhill enregistra pour la première fois sa signature "Alfred Dunhill" en tant que marque commerciale. Plus tard, au cours de la Seconde Guerre Mondiale, l’entreprise approvisionna constamment Winston Churchill avec les cigares (Dunhill Cigars) qui étaient partie intégrante de la célèbre icône britannique. Les années 20 à 40 furent des années de succès.
Dunhill avait un portier, un ancien officier des Royal Horse Guards, et faisait également cadeau aux chauffeurs de taxi qui étaient devenus ses clients de dizaines de cigarettes qui provenaient d'une ligne de production abandonnée, mise en place pour les soldats durant la Grande Guerre. Le fumoir à cigares au sous-sol était richement meublé d'acajou avec une épaisse moquette verte et des lustres vénitiens. Il était surveillé par l'œil perçant du major Malcom Somerset-Johnstone un ancien officier de cavalerie qui portait une coiffe de fourrure et un monocle et offrait des cigares délicieux tirés d'un grand coffret d'acajou qui, selon la rumeur, provenait de la maison du Duc du Devonshire dans Picadilly.[53]
L’entreprise s’agrandit, proposant durant les années 20 des pipes au design spécifique qui étaient marquées « OD » pour « Own Design » (création personnelle),(en voir des exemples ici : A DUNHILL ODA SHAPE CHART). Cette préoccupation des marquages et le fait de toujours avoir des numéros de brevet sur les pipes aide beaucoup dans le processus de datation aujourd’hui. Les marquages durant les années vingt étaient irréguliers et quelque unes des shell les plus précoces manquent totalement de marquages. Dans les années trente on voulut standardiser. On créa une charte des formes (en voir davantage ici : Tableau des formes Dunhill & Dunhill Shapes List) qui attribua des chiffres et des lettres à une forme spécifique. Toute nouvelle pipe devait être marquée afin d’identifier sa taille et sa forme.
Smokingpipes[24]
Alfred qui souffrait de problèmes de santé, prit sa retraite en 1928[12], laissant son frère Herbert Edward Dunhill à la tête de l’entreprise durant quelques mois jusqu’à ce que son fils aîné, Alfred Henry,[23] puisse prendre sa place (le 5 février 1929)[54].Des années après, Richard Dunhill (l’aîné de Vernon) laissera entendre que Herbert demeura à la tête de l’entreprise jusqu’à son décès en 1950[55].Il vivait à Monte-Carlo et collaborait par correspondance à la gestion des affaires –lettres-télégrammes- ainsi que par des visites ponctuelles[55].Alfred Henry, comme son oncle Herbert et son frère Vernon, commença sa carrière dans l’entreprise comme apprenti en 1912, alors qu’il avait 16 ans. En 1914, avec le commencement de la guerre, il quitta les affaires pour entrer dans l’armée - Il reprit son poste dans l’entreprise en 1919. Mary, la plus jeune fille d’Alfred, entra dans l’entreprise en 1924, à l’âge de 18 ans. Alfred Henry et Mary commencèrent à participer plus activement aux affaires en 1929, devant les difficultés d’Oncle Bertie face aux pratiques commerciales modernes. Entre 1923 et le début des années 1970, 95 % des revenus de l’entreprise provenaient de la consommation du tabac, les accessoires comptant pour 5%[55].L’expansion et le changement de stratégie des années 70 changea l’ordre de grandeur de ces chiffres.
La Alfred Dunhill of London Inc. (créée à New York en 1921) soumit une pétition au gouvernement des Etats Unis pour réduire les taxes d'importation le 5 février 1929, afin qu'ils puissent réduire leurs tarifs pour pénétrer le marché américain. Ils espéraient également accroître leur marge, qui était très faible à l'époque. La pétition mentionne une pipe Kaywoodie qui serait plus chère et explique également qu'un coffret à cigarettes et un coffret de jeu de cartes sont pour l'essentiel la même chose, et que par conséquent ils ne devraient pas être taxés à des niveaux différents[56]. C'est un document intéressant au point de vue historique qui dépeint la réalité du marché dans le contexte d'avant la crise de la Grande Dépression, qui débuta aux Etats Unis le 4 septembre 1929. Voir le texte complet de la pétition ici.
La Seconde Guerre Mondiale posa quelques problèmes à Dunhill. (WWII Phase), La boutique Dunhill de Duke Street fut détruite durant le Blitz et on dut l’installer ailleurs[57].L'approvisionnement en bruyère devint plus précaire[58]. . La bruyère italienne était réservée aux pipiers italiens par le gouvernement. La bruyère algérienne était devenue plus difficile à se procurer. La guerre avait aussi laissé l’Europe en pagaille. Avec la dépression financière, il n’y avait pas de place là-bas pour les marchandises de luxe. En conséquence le marché américain s’agrandit et ce fut le goût américain qui détermina l’orientation de la fabrication des pipes Dunhill. La demande se tournait vers de grosses pipes et des formes traditionnelles aussi Dunhill créa une nouvelle ligne de pipes (THE POST WWII “ODA/800” SERIES) appelées sérieS «OD 800 »[59], en reprenant le vieux marquage OD[24].
Dunhill a toujours fait preuve de créativité dans ses concepts et ses finitions. C’est toutefois le principe de Dunhill de qualité absolue, passant par un contrôle de qualité constant qui a classé Dunhill à part.
Son PDG, Richard Dunhill, dira plus tard, en 1981[60]:
“C’est facile de faire une produit meilleur marché, mais la raison pour laquelle nous sommes encore ici aujourd’hui c’est que nous avons résisté à la tentation. La qualité d’abord.”
Les pipes Dunhill, quelles que soient leur forme, taille et finition doivent toujours être de bonnes fumeuses. Ce principe, établi dans les premiers temps de l’entreprise, persiste aujourd’hui. A l’usine Dunhill, juste à la sortie de Londres, les pipes sont réalisées par 15 maîtres- artisans qui travaillent à plein temps et qui peuvent se targuer à eux tous d’une expérience de 260 années. Sachant qu’un produit de grande qualité ne peut- être réalisé qu’avec le meilleur matériau possible, la bruyère utilisée chez Dunhill provient de broussins soigneusement sélectionnés provenant de souches âgées d’une centaine d’années. Même en choisissant seulement la meilleure qualité de bruyère du grain le plus fin, lorsqu’on commence à tailler les broussins certains défauts apparaissent et on doit en écarter un certain nombre. A chaque étape du processus, il existe des contrôles de qualité obligatoires pour vérifier qu’une pipe Dunhill fumera bien du premier bol de tabac au dernier, et ce, quel que soit l’âge de la pipe. Chaque étape du processus de six semaines est réalisée à la main. Plus de 90 étapes différentes sont nécessaires dans un processus qui a très peu changé depuis l’époque d’Alfred Dunhill il y a environ un siècle.
Les pipes Dunhill sont aujourd’hui des pièces recherchées par les collectionneurs et sont les plus célèbres pipes au monde. Alfred voyait les pipes Dunhill comme quelque chose de spécial, une pipe qui serait convoitée pour ses qualités, sa sophistication et son raffinement. Cette conception d'Alfred Dunhill persiste encore aujourd'hui. Fumer une Dunhill c’est faire l’expérience de cette tradition, une tradition d’excellence qui est peut-être la plus grande dans le monde des pipes"[24]
La Boutique de Duke Street dans les années 90 et au début des années 2000
Le comptoir se glorifie d’avoir une clientèle cosmopolite, et vraiment aujourd’hui ne fait manifestement pas exception. Je demande à Burrows si ces différentes nationalités ont des goûts spécifiques en matière de pipes et de tabac. ‘Absolument. Par exemple, les italiens sont les seuls à acheter du Latakia pur. Dans les cas où ils fument un mélange, celui-ci contient beaucoup de Latakia. Quand ils achètent une pipe, c’est en général un petit foyer. Ce qui suppose qu’ils aiment les goûts prononcés mais qu’ils aiment fumer peu à chaque fois. En revanche, dit Burrows, de nombreux japonais choisissent des tabacs très aromatiques. Mais la tendance la plus intéressante ces derniers temps c’est l’apparence des fumeurs plus jeunes. Nous voyons de nombreux jeunes gens d’une vingtaine d’années se mettre à la pipe. Ils entrent ici avec père ou amis et j’essaie de les conseiller. Ainsi, beaucoup de gens qui fument le cigare désirent essayer autre chose parce qu’ils ne veulent plus dépenser autant d’argent en cigares, aussi je leur propose une pipe. Est-ce que ces jeunes fumeurs sont attirés vers un type de pipe particulier ? Oui, ils préfèrent les pipes droites plutôt que les courbes. Les pipes courbes tendent a faire un peu « vieux ». Ils préfèrent les petits foyers avec une tige droite. En matière de tabac, j’aurais imaginé qu’ils se seraient davantage dirigé vers les aromatiques, mais curieusement non. Ils préfèrent un bon mélange anglais avec du Latakia".The Worldwide Pipe Smoker's Magazine (1993).[40]
Dans un article intitulé "La nouvelle boutique Alfred Dunhill", pour le Worldwide Pipe Smokers Magazine (Magazine mondial des fumeurs de pipe) en 1997,Tim Rich nous donne un aperçu de cette nouvelle phase et parle un peu du musée (fermé aujourd'hui).
Quand on modifie quelque chose qui est fortement imprégné de traditions et de caractère, on craint le pire. Quand j'ai appris que la boutique Alfred Dunhill de Londres avait subi un réaménagement spectaculaire, et que le célèbre comptoir des tabacs avait été déplacé 'à l'étage', j'ai prié pour que l'entreprise ait pris le tournant de la modernité sans jeter son histoire par dessus bord. Je me suis rendu dans la trépidante Jermyn Street à Londres pour voir par moi même le résultat des changements.Tim Rich. Voir l'article complet lci.
Depuis la fondation de l'entreprise, les mélanges My Mixture étaient disponibles et leurs recettes étaient conservées dans un livre. Au début des années 2000, Dunhill cessa d'enregistrer ou de conserver les recettes des mélanges dans ses boutiques. En 2005, Dunhill suspendit la vente des produits liés au tabac.
Au début des années 2000, Mr Burrows, (un collaborateur de longue date qui supervisait les mélanges), déclara que le livre existait encore, mais qu'il n'était pas en possession de Dunhill. Il déclara aussi que British American Tobacco (la compagnie qui détenait les droits sur tous les tabacs Dunhill depuis quelques temps du fait de sa fusion avec Rothman's) conservait le livre afin de contrôler la production des tabacs Dunhill actuels (bien que Dunhill ait continué à fabriquer des pipes). BAT ne le communiquait à personne, pas plus que son contenu. Il avait essayé plusieurs fois de convaincre BAT de lui communiquer les recettes, même en conservant la propriété du livre, mais BAT refusa. Mr Burrows était désolé de cette situation.
Addendum: En 1989 Richemont acheta 30 % des parts que Philip Morris détenait dans la société Rothmans International[61]. Le groupe Rothmans International fut formé en octobre 1993 via la réorganisation des sociétés de tabac et produits de luxe Richemont, Rothmans et Dunhill en deux nouveau groupes cotés, Rothmans International et Vendôme. Rothmans International comprenait toutes les entreprises de tabac de Rothman et certaines marques de tabac détenues auparavant par Dunhill et Richemont. Les marques de cigarettes internationales contrôlées par le groupe comprenaient Rothmans, Peter Stuyvesant, Dunhill, Craven A et Golden America. Après sa constitution, le groupe Rothmans International possédait une structure double, dans laquelle les actionnaires détenaient des parts composées d'actions jumelles de Rothmans International Plc, entreprise anglaise and Rothmans International NV , entreprise hollandaise. Rothmans International Plc détenait les affaires implantées en Grande Bretagne et Rothmans International NV détenait celles implantées partout ailleurs. La composition des conseils de direction de chaque compagnie était identique. Après cette réorganisation, Rothmans Tobacco (Holdings) SA, filiale indirecte détenue à 100% par Richemont, possédait 61% des actions de Rothmans International, le solde étant détenu par les anciens actionnaires publics de Rothmans et Dunhill[62]. Vendôme est désormais appelé Richemont (créé en 1988 par l'externalisation des actifs internationaux détenus par Rembrandt Group Limited d'Afrique du Sud) et détient environ 18% des actions de BAT.
En 1995, Richemont racheta les parts des actionnaires minoritaires de Rothmans International. 1996 vit la fusion des parts de Richemont dans le secteur du tabac avec celles détenues en Afrique du Sud par Rembrandt Group Limited. Richemont détient maintenant 67% du groupe ainsi agrandi. En 1999 Rothmans fusionna avec British American Tobacco (Richemont détient maintenant 23,3 % des parts dans le nouveau British Américan Tobacco)[61]. La marque Dunhill une fois propriété de Richemont fut séparée en deux entités distinctes : Dunhill Manufacturing (The White Spot Smoker's Accessory Division - branche d'accessoires pour fumeurs The White Spot- : pipes, briquets, maroquinerie etc..) et Dunhill Luxury Goods (articles de luxe Dunhill) qui comprenait les magasins, les montres, les stylos (Dunhill fit l'acquisition de Mont-Blanc autour de 1977) les vêtements etc[61] (Richard Dunhill gardait la direction de la branche fabrication des pipes). Aujourd'hui, ce n'est plus une entité à part. La branche The White Spot (accessoires pour fumeurs) est une direction produits à l'intérieur d'Alfred Dunhill Limited (tout comme les vêtements pour homme, la maroquinerie ou les produits variés)[31] Les magasins et les autres articles de la marque sont gérés séparément par des gens qui estiment leur base de clientèle potentielle à 95% non fumeurs.[55]
Addendum+: En 1976 Dunhill fit l'acquisition (pour 2 185 000 US$ + 106 000 £ de remboursement des prêts) de Lane Limited qui incluait Charatan (acquise par Lane en 1962), Ben Wade (acquise en 1965) et Grosvenor Pipe (fondé en 1962 par Herman Lane). En 1987 Dunhill céda le contrôle de Lane Ltd à Rothmans (qui plus tard devait fusionner avec BAT).[63]
Dunhill permit à Preben Holm d'utiliser la marque Ben Wade jusqu'à son décès, en 1989. Une décennie environ passa avant que John Louis Duncan n'achète le nom à Dunhill et ne relance la marque en continuant d'utiliser l'usine Dunhill de Walthamstow. La marque Ben Wade fut ensuite vendue à Mr Peter Wilson en 1998 (John Duncan, un petit fils du fondateur John Louis Duncan, vendit l'entreprise à son beau-frère Peter Wilson)[64][65]
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Le groupe Richemont continue à fabriquer et vendre des pipes de la marque Charatan de nos jours (Dunhill et Charatan font toujours partie du même réseau). Parker et Charatan sont pour l'essentiel fabriquées dans l'atelier de Chatham dans le Kent, ou à l'étranger. Seuls le marquage et l'emballage de ces pipes est réalisé dans leur usine mère, à Londres[31].
En 1988 Dunhill céda les droits du nom Charatan, de la marque et des formes (shape chart) - il ne restait guère davantage à vendre –à James B. Russel Inc (Upper Saddle River, NewJersey). Russel fit fabriquer ses Charatan à Saint-Claude, en France. C'est Butz-Choquin qui est censé les avoir fabriquées. Bon, les pipes de Saint-Claude ne sont certainement pas mauvaises par principe, mais ces Charatan étaient de bien piètres contrefaçons des "vraies" Charatan et firent un flop à la vente. Lorsque J.B. Russel cessa ses activités en 2002, Dunhill relança Charatan et demanda à Colin Fromm d'Invicta Briars et des célèbres Castleford de fabriquer désormais pour lui, des Charatan freehands. Depuis Colin Fromm et son contremaître Colin Leeson, qui appartiennent tous deux au petit nombre de pipiers anglais spécialisés dans la réalisation de formes free-hand haut de gamme réalisent depuis quelques années de magnifiques free hand pour Dunhill à Chatham, dans le Kent[66]
L’atelier
Loring déclare dans son livre qu'entre 1907 et mars 1910 (avant d'installer l'atelier de fabrication), Alfred ne faisait pas lui-même ses pipes. Il achetait des pipes entièrement achevées, (très probablement) faites en bruyère algérienne vernie, en 4 formes. Il y avait des tiges épaisses, des tiges fines, des billiards à montage Army et des bulldog. Après cette période, les pipes vinrent de France.
Ces pipes fabriquées par d’autres, proposées à l'origine dans la boutique de Duke Street en 1907 se virent attribuer des numéros de forme qui allaient de 1 à 30, et les formes 1 et 3 furent copiées par Dunhill en 1985 pour son ensemble de pipes commémorant son soixante quinzième anniversaire. Les pipes étaient fournies avec ou sans bague argent et en trois graduation de qualité (de la plus haute à la plus basse : "B", "A" and "popular"). Je ne sais pas à l'heure actuelle quels étaient les marquages de ces pipes, mais si je devais proposer quelque chose, ce serait Dunhill au dessus de DUKE ST.S.W. sur l'un des côtés, avec le numéro de forme soit sur le même côté, soit de l'autre. En 1909 Dunhill lança sa propre affaire de réparation de pipes et un an après, en mars 1910, l'étendit à un atelier de fabrication de pipes de deux personnes, en utilisant tout d'abord des têtes de pipes tournées en France.The Dunhill Briar Pipe[67].
Bob Whiter rejoignit Dunhill en 1909 pour s'occuper de l'atelier de réparations : il venait de chez F. Charatan & Sons Ltd. Il était emballé par l'idée que Dunhill avait en tête de démarrer une usine, et lui présenta Joe Sasieni (de Charatan également) qui travaillait l'ambre et l'écume, et qui rejoignit l'équipe pour 50 shillings par semaine le 7 mars 1910One Hundred Years and More. [68]
Il avait continué à progresser comme 'tobacco blender' (fabricant de mélanges de tabac) bien que, jusqu'en 1910, il n'ait toujours pas la pipe qui rendrait justice à la qualité de ses mélanges. Les calabash et les écumes finement sculptées dans ses vitrines étaient trop fragiles pour tous les jours et les clients se plaignaient depuis longtemps du goût des bruyères algériennes vernies à bon marché qui, comme je l'ai déjà dit, étaient à peu près tout ce que n'importe quel débitant de tabac pouvait offrirMary Dunhill [69]
Alfred n'en parlait à personne, raconte Mary, mais il étudiait le travail des pipiers de bout en bout. Mary Dunhill [69]. Alfred Dunhill débaucha Joel Sasieni de chez Charatan. Les cinq premiers pipiers de Dunhill venaient tous de chez Charatan (y compris Joel Sasieni qui créerait sa propre entreprise prestigieuse de pipes en 1918)-et ouvrit son propre petit atelier au 28 Duke street le 7 mars 1910. Deux pièces à l'étage assurant les débuts. Son objectif était d’utiliser la bruyère de la plus fine qualité et une main-d’oeuvre experte pour réaliser des pipes qui produiraient une qualité de fumage supérieure, et dureraient toute la vie. Leur coût reflèterait ces principes, ce qui allait à l’encontre de la tendance de l’époque aux pipes bon marché et de piètre qualité (la finition Bruyere sera la première proposée).
De Saint Claude, une petite ville des montagnes du Jura, patrie française de l’industrie de la pipe de bruyère, Père pouvait obtenir le bois qu’il souhaitait. Mais depuis qu’il avait commencé à analyser les effets du soleil sur les têtes de pipes neuves dans sa vitrine, il était devenu obsédé par le bois, sa nature et la manière de le traiter. C’est pourquoi il s’était donné trois ans pour élaborer le procédé de traitement à chaud qui est propre aux pipes Dunhill et qui a un effet décisif sur les propriétés de fumage et le fini naturel et permanent qu’il donne à leur grainMary Dunhill. [70]
Loring soutient également qu’à cette époque les pipes Dunhill en bruyère étaient en général finies à partir de têtes tournées en France jusqu’en 1917, où on commença à utiliser de la bruyère calabraise, mais pas entièrement[67]. C’est seulement en 1920 que Dunhill fit des pipes de bout en bout et commença à acquérir et tailler ses propres têtes, annonçant fièrement ensuite « qu’aucune bruyère française n’était utilisée ».
Mr Hener et Mr Tim Rich pensent qu’au début les pipes étaient fournies par des vendeurs en gros anglais.
J'imagine que les pipes vendues à l’époque de l’ouverture du magasin de Duke Street en 1907 jusqu’à l’ouverture de son propre atelier le 7 mars 1910 furent obtenues auprès de vendeurs en gros anglais, peut-être du grossiste Alfred J. Nathan (pour la qualité inférieure faite de bruyère algérienne vernie) et d’ Adolph Posner (pour les Straight Grains plus coûteuses). Quant à l’origine de la fabrication de ces premières pipes, et quant à savoir si elles étaient fabriquées au Royaume Uni, en France ou ailleurs, je n’en ai aucune idéeThe White Spot Division.[31]
Les pipes fabriquées par deux pipiers réputés, Alfred J. Nathan et Adolph Posner, y étaient vendues. La boutique se fit vite une réputation pour ses tabacs et ses cigares, mais Alfred Dunhill gardait dans l'idée que ses pipes n'étaient pas à la hauteur. Aussi en 1910 sa compagnie commença à fabriquer ses propres pipes, débauchant Joe Sasieni de Charatan & Son pour prendre la tête de l'équipe de production. The Worldwide Pipe Smoker's Magazine.[71]
Et après mars, lorsque l’atelier fut prêt à produire, la plupart des pipes Dunhill étaient complètement faites « maison ».
Après l’ouverture de sa propre usine, la plupart des pipes Dunhill étaient complètement faites « maison ». Quelques unes des têtes sélectionnées et gradées dans les débuts du processus de fabrication en 1920 pouvaient venir de St Claude en France. Cependant, peut-être du fait que leur qualité baissait ou qu’elles devenaient trop chères, Alfred Dunhill établit un atelier de tournage de têtes au numéro 20 de St Pancrace Road, près de la gare de King’s Cross".The White Spot Division.[31]
Les premières pipes étaient faites par deux hommes à l’étage du numéro 28 de Duke Street. Vers 1912, quand ses pipes furent bien établies sur le marché, Père employait environ une demi-douzaine d’artisans triés sur le volet dans un atelier de Mason’s yard, à peu de distance de la boutique. Ils travaillaient de huit heure le matin jusqu’à sept heures du soir et même plus tard s’il fallait finir des pipes qui puissent être mises en vente le lendemain. Pas question de semaine de cinq jours ou d’eau pour se laver. Comme tous les employés, ils percevaient une petite commission basée sur les ventes et ils travaillaient dur car avec l’homme roux qu’ils appelaient le Guv’nor(Ndt Alfred Dunhill) et qui bondissait dans l’escalier plusieurs fois par jour, ils ne doutaient pas de l’urgence et de l’importance de leur travailMary Dunhill [72]
Au début, les Dunhill étaient fabriquées à Mason's Yard, à quelques pas de Duke Street, mais au fur et à mesure du développement de l'exploitation, la fabrication se déplaça dans de plus grands locaux, d'abord à Notting Hill et ensuite à Plainstow. Après l'acquisition de Charatan & Sons, l'exploitation fut déplacée en 1982 dans la vieille usine Parker Hardcastle, à Walthamstow, où elle est encore actuellement. "Toutes les Dunhill sont fabriquées dans cette usine" explique Philpott. Une grande partie des Charatan sont également faites ici, mais c'est d'abord une usine Dunhill. Les procédés et le personnel sont formés pour fabriquer des produits de la plus haute qualité. C'est une usine unique en ce qui concerne le nombre de procédés spécifiques nécessaires et du temps que cela prend. En conséquence, une pipe Alfred Dunhill coûte cher à fabriquer.The Worldwide Pipe Smoker's Magazine,[73]
Au début, les pipes Dunhill étaient des grains droits de série limitée, taillée à la main dans des broussins de bruyère centenaire et finies avec des tuyaux d’ébonite faits main " à tenon".
Ces pipes étaient vendues à des prix allant de 10 shillings / 6 pence à plus de 4 livres. Je ne suis pas sûr de la façon dont ces pipes étaient marquées mais très probablement il devait y avoir sur la tige DUNHILL au dessus de DUKE ST. S.W avec soit un « B » soit un « DR » près du fourneau. Le marquage « B » est possible car à cette époque le « B » représentait la meilleure qualité Dunhill. D’un autre côté je pencherais plutôt pour « DR » car ce marquage était utilisé pour désigner les grains droits dès 1915. Alors que ces pipes à un moment donné étaient devenues le haut de gamme des Dunhill ‘Bruyere’ (plus tard Root), à l’origine elles devaient être distinguées car ces pipes à grain droit étaient taillées à la main à Londres à partir de broussins alors que la gamme des Bruyere était en général faite à partir de têtes pré-tournées françaises jusqu’en 1920 (le qualificatif ‘en général’ est employé ici car toutes les Bruyères OD pré 1920, HW ou avec un code de forme étaient également probablement taillées à Londres à partir de broussins)The Dunhill Briar Pipe. [74]
Les informations de Hener corroborent celles de Loring, et les complètent avec d'autres sur la production de pipes de Dunhill Motorities.
En ce qui concerne les toutes premières pipes Dunhill de la période Motorities (1904-1907) il y en avait de 3 qualités : la qualité A ("bruyère de première qualité, tuyau fait main de la plus fine ébonite"), la qualité B, (bruyères spécialement choisies, faites main") et la qualité Popular (populaire), d'un prix et d'une gradation plus basse. Plus tard, après avoir commencé sa propre production, la nomenclature fut similaire: la qualité A, la qualité plus chère B, et la production limitée de pipes Straigh Grain (grain droit) beaucoup plus chèreThe White Spot Division.[31]
Mary raconte également qu'on avait introduit les mesures micrométriques pour connaître tout ce qui était nécessaire en matière de formes et de dessins des têtes.[72]. Chaque Dunhill avait son propre tuyau spécialement dessiné, taillé main dans la plus fine ébonite.
Un article de Fumeurs de Pipe.net[75] intitulé "Genèse et histoire de la société Adolph Frankau & Co Ltd" mentionne que Dunhill a également utilisé des bruyères provenant de grossistes anglais pour ses Magnums.
Richard Esserman pense que Dunhill a sous-traité la fabrication des têtes de ses Bent Magnum à BBB jusqu'en 1923. En fait, lorsque les compagnies de la CIL (Cadogan Investments Ltd) arrêtèrent de se faire la guerre, toutes les têtes furent tournées dans une nouvelle usine à Stratford, Carpenters Road. Il fit également l'acquisition de machines Zuckerman, plus efficaces. On ferma les ateliers de finition, et les pipes furent finies à Aldershot et parfois à Shoeburyness. A cette époque, il était courant dans le commerce de proposer à d'autres entreprises les têtes en surplus à des prix convenus à l'avance. Cadogan avait l'habitude de vendre des grades A à Duhill, et de lui acheter des têtes de grade II, III et IV. Mais ils ne finissaient pas les têtes pour les autres entreprises : vendre à Dunhill des têtes de grade A était plus intéressant que de leur fabriquer des pipes !
L'atelier de nos jours
L’usine est localisée dans un quartier du Nord-est de Londres, Walthamstow, depuis 1982. La marque a fait peau neuve, et les pipes ont reçu de nouveaux marquages en mars 2012. Elles sont désormais connues comme " Alfred Dunhill's - The White Spot".
- Voir les photos et la vidéo ici: Dunhill Factory.
Nous avons récemment consulté Mr Hener pour avoir davantage d'informations sur la bruyère utilisée aujourd'hui et voici sa réponse :
Nous essayons d'obtenir la meilleure bruyère que l'on puisse acheter auprès de nombreuses sources. Parfois nous connaissons l'origine exacte du bois, et parfois nous ne pouvons en être entièrement sûrs (particulièrement lorsqu'on s'approvisionne auprès de grossistes), mais plus importante que l'origine est la qualité réelle du bois qu'on achète et par conséquent la qualité des pipes que l'on peut en tirer. Tous les bois proviennent de la région Méditerranéenne, et des pays bordant la Méditerranée, à savoir le Sud de la France, la Corse, l'Italie, la Grèce, le Maroc, l'Algérie etc…En ce qui concerne l'âge du bois, pour la qualité de nos pipes il faut un âge minimum, sachant qu'une bruyère convenable (Erica Arborea) met entre 50 et 100 ans à pousser pour obtenir des tailles qui conviennent et un beau grain, mais de temps en temps nous pouvons obtenir de la bruyère nettement plus âgée
The White Spot Division.[31]
De temps en temps, des rumeurs de sous-traitance ont été répandues comme quoi les pipes seraient fabriquées en France – même aujourd'hui. Mr Hener assure que la production est faite "Maison", qu'il s'agit juste de rumeurs infondées, ainsi qu'on peut le voir dans un article de Stephen A. Ross dans Pipes & Tobaccos Magazine.
Alors que Hener et Wilson insistent tous deux sur le fait qu'il y a peu de choses en commun entre les Parker, les Charatan et les Dunhill, ils contestent beaucoup plus vigoureusement les déclarations selon lesquelles les Dunhill seraient fabriquées n'importe où ailleurs que dans l'usine de St Andrews Road...…Les rumeurs qui voudraient que nos Dunhill soient fabriquées en France à Saint-Claude sont complètement fausses, déclare Hener sans ambages. Tout en nous faisant faire le tour de l'usine, Wilson nous montre deux employés travaillant sur des scies à ruban, taillant des blocs et tournant les foyers bruts, et il ajoute "je pense que ces rumeurs proviennent d'autres entreprises jalouses de notre position". Elles envient notre réputation et notre position sur le marché et veulent nous démolir un peuPipes & Tobaccos. [76]
Afin d'avoir une meilleure compréhension de la production actuelle, nous avons contacté Chris Felts.Il est le distributeur pour les Etats Unis depuis 2003 et il a eu à gérer tous les aspects de l'importation des produits Dunhill pour fumeurs. Il choisit lui-même chaque année les pipes destinées au marché US, effectuant dans ce but de nombreux voyages à Londres;
Les pipes actuelles sont d'une qualité supérieure à celles des décennies précédentes, bien que de nombreuses années auparavant il y ait eu différents grades de bruyère pour lesquelles on utilisait une lettre code, par exemple A/B etc. De nos jours on utilise uniquement des plateaux de bruyère, pour chaque sorte de pipe, aussi vous pouvez être sûr que chaque pipe est de la même excellente qualité que celle d'à-côté. Le contrôle qualité est plus poussé que dans les décennies précédentes. Du fait du personnel en petit nombre dans l'usine, chaque pipe est examinée au microscope afin d'assurer la meilleure qualité.. July 8, 2020.[77]
L'usine de Londres fabrique chaque tuyau à partir d'un barreau d'ébonite massif, taillé auparavant au tour, le white spot est installé en perçant le trou et en insérant le white spot taillé dans une tige massive, le tuyau est ensuite courbé à la main (on le met en entier dans une sorte d'étuve, puis on le courbe), ensuite les multiples étapes se succèdent pour arriver à la finition de chaque tuyau, y compris le polissage final (pas entièrement à la main, on peut utiliser un tour pour donner la forme initiale, de même qu'une scie à ruban est utilisée dans les étapes initiales de la taille de la bruyère avant de façonner sa forme définitive en utilisant un plateau abrasif. Chacun des tuyaux est taillé pour chacune des pipes. Vous pouvez avoir deux pipes identiques, même forme, même taille, mais vous ne pourrez pas échanger les tuyaux de ces pipes. Chacun des tuyaux est différent de l'autre)
Une chose encore
La cave à cigares de la boutique Alfred Dunhill
Vue intérieure de la cave à cigares de la boutique Alfred Dunhill dans le Building International du Rockefeller Center, New York, milieu ou fin de 1941. Les murs sont tapissés de caisses et de boîtes de cigares. (Photo de Bernard Hoffman/The LIFE Picture Collection).
La boutique Dunhill, 136 S. Rodeo Dr, à Beverly Hills au début des années 1950.
Rodeo Drive est une rue longue de 2 miles (3,2 km) dans Beverly Hills, Californie, dont la partie sud se trouve dans la ville de Los Angeles. Sa partie sud prend fin à S. Beverly Drive, et sa partie nord se termine au croisement avec Sunset Boulevard dans Beverly Hills, qui est connu pour ses magasins de luxe. La période d'activité et la date de fermeture ne sont pas connues.
Nouvelles et anciennes pipes
Parmi les amoureux de la marque, il y a toujours eu des doutes sur la qualité des pipes en fonction de la période à laquelle elles ont été fabriquées. On dit souvent que Dunhill a fabriqué de bonnes pipes jusqu' au milieu de 1968 et qu'ensuite la qualité s'est dégradée. L'époque des "patent" (pipes avec numéro de brevet) a cessé en 1954, mais on dit que de bonnes pipes ont été fabriquées jusqu'au milieu de 1968.
Au départ, à l'époque vers la fin des années 70 – quand on a établi une prétendue date de bascule entre les grandes Dunhill et la production plus courante-, on fixait cette date à 1962. Puis ce fut 1964 pour devenir 1968 actuellement. A mon sens, les seuls changements furent esthétiques.Esserman[78].
Dans un article de Pipesmoking, intitulé "le Mythe de la Marque et du fabricant", le Dr Fred Hanna met en lumière ce qui pourrait justifier ce sentiment.
Dunhill est célèbre pour ses techniques de traitement à l'huile et elles sont censées apporter un goût et une saveur proprement particulière. En apparence, ça semble propre et net. Mais avec un peu de réflexion, ce genre de revendication apparait vite suspect. Toutes les Dunhill ont- elles les mêmes caractéristiques? Je n'en ai pas trouvé la preuve avec les Dunhill que j'ai goûtées. Une question de première importance quand une Dunhill particulière était crée. Bill Taylor des célèbres pipes Ashton a remarqué que durant plus d'une vingtaine d'années qu'il a travaillé chez Dunhill, il n'a jamais vu qu'on ait appliqué de l'huile sur les têtes de pipe. David Field m'a dit en deux occasions qu'il était convaincu que le traitement à l'huile a été arrêté après 1968 et qu'après ça les Dunhill étaient devenues nettement différentes. Ainsi, après le milieu des années 60, les Dunhill ne semblent plus du tout avoir été traitées à l'huile et, pour couronner le tout, les têtes semblent être venues de fournisseurs différents.Dr Fred Hanna. [79]
En 1967, Carreras Ltd (Rothmans International à l'époque – puis en 1999 Rothmans fut acheté par British American Tobacco)[80] acheta 50 % du capital de l'entreprise aux membres de la famille et trois de leurs directeurs rejoignirent la direction de Dunhill.[81].Est-il envisageable que le nouveau Conseil de Direction ait défini des mesures administratives qui auraient pu avoir une influence sur la fabrication des productions à venir? Il y a des signes de changement à cette époque, nous ne savons pas si c'est pour cette raison, mais on ne peut pas en évacuer la possibilité. C'est également l'époque à laquelle la compagnie commença à revoir son positionnement sur le marché en développant les accessoires masculins, laissant à l'arrière plan les produits liés au tabac.
NB : Mr Richard Dunhill mentionne également ces changements dans une interview au Jack Webster's Show en 1984[24].
Robin Philpott (Directeur général pour le Royaume Uni et l'Irlande) raconta quelque chose d'à peu près similaire au début des années 90, dans un article pour le Worldwide Pipe Smoker's Magazine
Les produits de luxe représentent aujourd'hui environ 95% des ventes d'Alfred Dunhill. Mais le commerce des pipes demeure toutefois crucial pour l'image et le patrimoine de l'entreprise. Alors que Robin Philpott n'imagine pas une forte croissance des activités de Dunhill dans le domaine de la pipe, il est optimiste quant à l'avenir de la branche pipes et enthousiaste quant aux marchés potentiels.The Worldwide Pipe Smoker's Magazine.[82]
Au début des années 60, le gouvernement italien réserva l'utilisation de la bruyère italienne aux pipiers italiens et la bruyère algérienne se raréfia (du fait de la guerre d'indépendance algérienne 1954-1962), ce qui obligea Dunhill à utiliser la bruyère grecque ainsi que le relate R.D.Field dans The Art of Sandblasting, "durant les années 60 et 70, Dunhill ne pouvait plus se procurer de bruyère algérienne. Par conséquent le sablage des pipes de l'entreprise était plus superficiel et moins net, et, comme le raconte R.D. Field dans un autre article Les caractères de la bruyère l'âge de la bruyère utilisée dans les années 60 était en moyenne de 60 à 100 ans puis changea radicalement pour une bruyère moins âgée, de 50 à 80 ans. Ces éléments participèrent à cette notion de perte de qualité. Mais comme le relève le Dr Hanna dans son article "la bruyère a des qualités physiques différentes selon les régions, mais ceci ne paraît pas avoir d'effet sur le goût et les qualités de fumage". Mr Esserman, Loring et David Webb ont également mentionné ces changements.
Dunhill autour de 1970 ne pouvait pas se procurer de bois distinct pour ses variétés de pipes sablées – sarde pour les Tanshell, Algérienne pour les Shell et dut se reporter à ce qu'on m'a dit sur de la bruyère grecque qu'on ne peut pas sabler aussi profondément. Dunhill durant une courte période utilisa une teinture de fond noire sur les shell – Dunhill essaya également des tuyaux pré formés au lieu des tuyaux fait main. Aussi, vers le milieu des années 70, la réputation de Dunhill en pâtit. Mais Dunhill rebondit vers 1975 et 1978 fut l'une des plus grandes années de Dunhill.Esserman[78].
Depuis le début des années 60 la bruyère algérienne était en grande partie inaccessible pour Dunhill et on dut utiliser une bruyère bien plus dure (essentiellement grecque) pour cette finition (sablée). Par conséquent depuis le milieu des années 60, on trouve des pipes shell avec un sablage nettement plus superficiel le plus souvent.The Dunhill Briar Pipe. [83]
D'après David Webb, les Dunhill ont connu des problèmes au milieu des années 70, pas tant sur leur qualité même que sur leurs les signes extérieurs de cette qualité. Ceux qui étaient en charge du marketing à l'époque décidèrent que les "shell" devaient être complètement noires et brillantes – une teinture bleu-noire fut utilisée, qui supprimait tous les saillants rougeâtres. Dans le même temps on éclaircit la finition “Bruyere” par rapport à sa couleur prune d'origine. Ces deux changements ont joué sur la réputation des pipes et peuvent être cause de certaines critiques que j'ai entendu : mais, même avec ces pipes, la qualité sous-jacente est encore là. Depuis ce temps, bien sûr, on est revenu à la finition “Bruyere” originale, et la nouvelle ‘Deepshell’ a atteint nos rivages en quantité limitée[84]
Les indicateurs utilisés pour définir ce concept de "baisse de qualité" semble relever de mauvaises perceptions des changements et de valeurs esthétiques subjectives. Dans ces conditions, toute conclusion définitive serait prématurée et injuste. Même le traitement à l'huile, qui était considéré comme décisif pour la qualité, ne l'est plus autant en définitive, comme nous pouvons le voir dans une autre réflexion du Dr Hanna :
"Plusieurs collectionneurs de Dunhill m'ont dit en des termes sans équivoque que les vieilles Dunhill patent (d'avant 1955) fumaient décidément mieux que les nouveaux modèles. Ainsi, quel cadre temporel détermine le caractère particulier des Dunhill ? Ceci ajoute une ambiguïté importante au goût exceptionnel d'une Dunhill. Le traitement à l'huile fait-il la différence? Probablement pas si les pipes Dunhill n'ont pas été traitées à l'huile pendant peut-être 33 ans, et Bill Taylor sous-entend qu'après un moment le traitement à l'huile ne se ressent plus du tout. Taylor, qui traite à l'huile ses propres Ashton, a établi qu'on ne discerne plus l'effet du traitement à l'huile sur une pipe après une trentaine de bols de tabac. En d'autres termes, lorsqu'un culot suffisant s'est formé et que la pipe est bien culottée, l'influence du traitement à l'huile sur le fourneau devient négligeable. Alors, où donc, et je pose la question, se trouve ce caractère unique de la Dunhill ? Le culot et le bois par eux-mêmes ont probablement plus d'influence sur le goût que la méthode de traitement, passés de nombreux fumages.Dr Fred Hanna. [79]
On trouve des pipes de différentes périodes qui, du fait des procédés de fabrication, présentent quelques défauts mineurs, tels que le mauvais centrage du perçage du foyer, du Point Blanc ou de l'ouverture en entonnoir du tuyau, particulièrement dans les années 90. Mais ça ne veut pas dire que ce ne sont pas de bonnes pipes. Certaines critiques semblent relever de la nostalgie- la marque continue à fabriquer de bonnes pipes de nos jours, qu'on appelle maintenant "Alfred Dunhill's - The White Spot".
Je connais de nombreux collectionneurs qui m'ont dit que certaines de leurs Dunhill étaient de grandes fumeuses, tandis que certaines autres ne fumaient pas si bien que cela. Je possède personnellement quelques Dunhill qui sont de mauvaises fumeuses tandis que d'autres sont fantastiques.Dr Fred Hanna. [79]
Je peux dire que j'ai fumé des centaines de Dunhill – de toutes les périodes et j'ai trouvé que leurs qualité de fumage était exceptionnelle – qu'importe leur date de fabrication. Je possède le plus grand éventail de Roots des années 70 – des magnum du début des années 2000- je viens juste d'acheter une Magnum Ring Grain de 2019, et je possède plusieurs superbes magnum des années 1920 et 1930. Aussi cette date de 1968 n'a pas de sens.Esserman[78].
Pour percevoir la qualité d'une pipe, il suffit de regarder quelques points (bien sûr l'essentiel du jugement se fera sur le fumage). Le tournage et le forage de la tête, l'alésage de la tige ; la jonction floc/mortaise; la lentille; l'aspect et la perception de la finition. J'affirme que Dunhill a encore les standards de qualité qu'il a toujours eus. Ce qui ne veut pas dire que chacune des Dunhill proposée à la vente, aujourd'hui, soit une pipe parfaite, certaines ne le sont pas! Ce que cela veut dire c'est que le pourcentage de Dunhill imparfaites n'est pas plus grand aujourd'hui que disons, en 1924. J'ai découvert deux pipes avec des imperfections dans ma collection de 1920-1927.R.D. Fields. [84]
Dunhill de nos jours
Alfred Dunhill est une marque du groupe Richemont, et nous, le département White Spot, sommes l’un des départements Produits d’Alfred Dunhill Limited (comme Menswear, Leather Goods, Hard products, etc). Les pipes sont marquées Alfred Dunhill's THE WHITE SPOT. Toutes les participations dans les tabacs Dunhill (cigarettes, cigares (Dunhill Cigars), tabac pour pipe) ont été vendues il y a longtemps (en 1981) à Rothmans (qui, des années plus tard, a fusionné avec BAT – British American Tobacco- pour plus d'informations voir l'addendum à la fin de Une nouvelle Phase – L'époque de Duke Street). Elles appartiennent toujours à BAT à ce jour.The White Spot Division.[31]
Dans le magazine Pipes and Tobaccos de l'automne 2010,,il y a un article de Stephen A.Ross intitulé : "Un siècle d'excellence" qui parle du passé, du présent et du futur de la marque. Il parle aussi de l'actuelle usine de pipes de Dunhill Dunhill Factory, et un peu de Mr Kalmon Henner, un de nos contributeurs et Responsable ligne produit du département The White Spot
Un siècle après qu'Alfred Dunhill ait ouvert son premier atelier de fabrication de pipes, les pipes Dunhill continuent d'être le synonyme de l'excellence anglaise. Les gardiens de la flamme, un siècle après qu'Alfred Dunhill ait jeté les bases, sont Kalmon S.Hener, le directeur général du département accessoires de fumeurs d'Alfred Dunhill Ltd, aujourd'hui connu comme la Division White Spot; Stephen Wilson, le directeur de la production, qui est chez Dunhill depuis plus de 40 ans; et environ 20 employés qui font des pipes et des objets en cuir dans l'usine légendaire de St. Andrew’s Road dans Walthamstow, dans le Nord-Est de Londres, pas très loin du White Hart Lane, le stade du premier club de la ligue d'Angleterre, le Tottenham Hotspur Football Club. Dunhill a une position éminente tout en haut du marché de la pipe. D'après Hener, les ventes de 2009 rien qu'aux Etats-Unis ont augmenté de plus de 60 %, en en faisant le principal marché des pipes Dunhill.Pipes & Tobaccos. [76]
- Voir l'article complet ici, from page 8 à 11.
Vidéo de l’interview de Richard Dunhill
La vidéo qui suit est une formidable interview de Richard Dunhill le 14 novembre 1984. Richard s’y qualifie de « Petit fils du Vieil Alfred »
NB: Richard Dunhill, petit fils du fondateur d’Alfred Dunhill Ltd, est mort le 26 août 2016, à l’âge de 89 ans, après avoir travaillé dans l’entreprise pendant 68 ans. Fils de Vernon Dunhill et petit fils d'Alfred Dunhill, Mr Richard, ainsi que l'appelle respectueusement la plupart de son personnel, est entré dans l'entreprise en mars 1948. Il a été nommé directeur exécutif en 1958, directeur en 1961, Chairman du groupe en 1975 et Président en 1989. Il a fêté ses 50 ans dans l'entreprise en 1998 et a entamé ensuite sa vie de Président honoraire[85].
- Voir l’article complet ici: En souvenir de Richard Dunhill By Ben Rapaport.
- En voir plus sur Richard Dunhill ""For London's Richard Dunhill, Life's a Lovely Pipe Dream" - People.com (04/13/1981)ici
Dunhill et le marketing
Depuis le jour où Bill Carter laissa par accident une pipe tomber sur le tapis de couleur verte, et qu’on remarqua à quel point cette couleur mettait le grain en valeur, les pipes furent toujours présentées sur un plateau vert sous un éclairage fort, par des vendeurs portant des gants de coton blanc. Ceci afin que chaque vendeur accorde toute son attention à son client, ses collègues – y compris Père lui-même – nettoyaient le comptoir pour lui, rangeant les pipes non choisies dans les tiroirs de leurs armoires.Mary Dunhill. [86]
La video qui suit est une vidéo commerciale qui nous montre un peu de chez Dunhill en 1981.
Le Point Blanc et le tuyau
Bien qu’Alfred Dunhill ait été génial, il n’aurait certainement pas imaginé que cette indication puisse devenir sa marque de fabrique. En mars 1920, Dunhill dut aller devant les tribunaux pour défendre son invention, étant en litige avec les Frères Wolf au sujet du White Spot[47], qui était copié par VAUEN (avant cela, en 1917, Dunhill entra en conflit avec Barling qui utilisait un point, mais l'affaire n'alla pas loin. L'action en justice fut officiellement abandonnée en 1918[87]). Dans les publicités de leurs documentations ils attiraient l'attention sur le point en ces termes "notre point brillant" (c'était un point en argent). Dunhill fut vainqueur, puisque Vauen dut en restreindre l’utilisation aux frontières allemandes et autrichiennes. La marque White Spot fut déposée pour la première fois en 1923, onze ans après son introduction.
"(...)un petit problème survint, cependant, les clients ne sachant de quel côté entrer le tuyau d’ébonite taillé main dans la tige des pipes droites. Alfred Dunhill par conséquent commanda qu’on place un point blanc sur le bon côté du tuyau, et c’est ainsi que fut créée une marque célèbre
D’après Bill Carter, le White Spot fut introduit peu après que l’atelier de fabrication de pipes ait été déplacé en 1912 du 28 Duke Street au 6 Mason’s Yard, environ 40 yards (36 mètres) sur la gauche en descendant Duke Street. Mason’s yard est une enclave ancienne et intéressante. Appelée à l’origine St Alban’s Mews (Allée St Alban) d’après le Comte de St Albans, dont les administrateurs se virent accorder la pleine propriété de l’ensemble par la Couronne en 1665, elle fut probablement rebaptisée d’après Richard Mason qui, en 1730, se vit accorder une patente de restaurateur pour la maison, qui devint the Mason’s Arms. One Hundred Years and More. [68]
Dès les années 20 le White Spot fut associé à Dunhill et un brevet fut obtenu en 1922. En 1923 l’entreprise réussit à faire prévaloir sa marque contre un autre pipier qui utilisait le point blanc (Wolf) et à peu près à la même époque en Amérique (mais pas en Europe) contre le point bleu utilisé par le nouveau venu d’alors, Sasieni. Sur certains tuyaux, cependant, fait le plus souvent d’ambre ou d’ivoire, Le White Spot DUNHILL est en réalité un petit cercle noir qui affecte les apparences d’un White Spot. The Dunhill Briar Pipe.The Dunhill Briar Pipe.[88].
Au tout début, cette marque ronde était plus fine et faite en celluloïde, une sorte de prédécesseur de l’acrylique, qui fut utilisé jusqu’au milieu des années 40, pour être remplacé par de l’acrylique de grande qualité. A cause de son aspect, beaucoup ont soutenu pendant des années que ce point était fait en ivoire. Toutefois il s’agit d’une légende très répandue qui a durée des années .Nous avons pour preuve la description du White Spot dans une action en justice par laquelle Dunhill revendiquait l'usage exclusif du White Spot en 1922.
Pour preuve nous pouvons voir que le white Spot (qui consiste en une imitation d'ivoire insérée dans l'ébonite) était placé sur la pipe dans un double but, à savoir d'une part indiquer la partie supérieure du tuyau et d'autre part reconnaître facilement la pipe[87].
Note: chaque pipe est fournie avec un tuyau coûteux d'ébonite noire taillé sur mesure (qui est connue en général sous le nom de caoutchouc durci et qui est obtenue par la vulcanisation de caoutchouc naturel sur de longues durées). L'ébonite contient de 25% à 80 % de soufre et de l'huile de lin. Ce matériau peu également être appelé vulcanite, bien que ce nom se réfère de manière formelle au minéral du même nom.
Cette version de point apparaît uniquement sur les tuyaux blancs, pour d'évidentes raisons. Le tuyau est fait d'Erinoid (encore une fois, ce n'est pas de l'ivoire, comme beaucoup le pensent) et le white spot ressort à l'intérieur d'un délicat anneau noir. Dans le tuyau est inséré un tenon d'ébonite qu'on pousse en tournant dans la mortaise de la tige. Nous avons pris contact avec l'usine Dunhill et avons reçu la réponse suivante :
Quelques informations à propos de ce matériau, tiré de la BBC "A History of the World"[89].):
La caséine a été fabriquée sous le nom commercial d'Erinoid à Lightpill Mills à Stroud durant environ 70 ans depuis 1912. Contrairement aux autres matières plastiques plus tardives comme la Bakelite, la Caséine pouvait être teintée de nombreuses couleurs vives. Elle pouvait supporter le choc des lavages, du fer, des solvants etc… et fut très utilisée pour fabriquer des boutons et autres articles ménagers. Elle fut finalement remplacée par les matières plastiques issues du pétrole pour la plupart des utilisations mais demeure encore à petite échelle pour des produits de qualité supérieure
Note: Le véritable ivoire a toujours du grain. Ce grain est caractérisé par des lignes d'espacement aléatoire et d'épaisseur irrégulière.
Note+: Tous les tuyaux ont été fait main jusqu’en 1976. Depuis ils sont faits en machine à cause du coût de la main d’œuvre. On utilise un foret de 3,7 mm à la fois pour le perçage de la lentille et du tuyau (4 mm pour le perçage des pipes)[31].
Au milieu des années 20, toutes les Dunhill pouvaient être fournies avec un tuyau d'ambre, d'écaille de tortue ou d'ivoire avec un supplément[90].
Addendum: Apparemment, c'était une pratique courante de mettre toute sorte de point sur le tuyau à l'époque. Par exemple en 1912 quelque 200 grosses d'une pipe du nom de "The Durbar" avec un point blanc sur le côté du tuyau furent fabriquées et lancées sur le marché anglais. Cependant cette pipe disparut du marché sept années après. Il semble qu'il y a eu d'autres marques, comme Frankel, Wolf Brothers et même Charatan & son qui à une certaine époque portaient un point sur le tuyau. Le 22 septembre 1921, Alfred Dunhill intenta une action en justice contre Bartlett & Bickley, représentées par le propriétaire, Mr Charles Davis Jonas. L'affaire qui avait pour raison sociale Bartlett & Bickley appartenait à Mr Charles Davis Jonas depuis 1901, et s'était installée à Vigo Street en 1910. Jusqu'aux années 20, Mr Jonas avait vendu des pipes fabriquées par d'autres, mais en 1921, il commercialisa une pipe spécialement fabriquée pour lui avec un point rouge sur le tuyau, placé comme le White Spot sur les pipes Dunhill. Ces pipes étaient marquées sur la tige de la marque commerciale de Mr Jonas "Barbie" qui avait été déposée en mai 1920. Elles étaient également marquées du nom et de l'adresse de d'entreprise de Mr Jonas. Alfred l'avait mis en demeure de cesser d'utiliser un point sur ses pipes, mais Mr Jonas avait refusé. Mr Jonas déclarait également qu'il entendait continuer à fabriquer et vendre des pipes avec un point sur le tuyau à moins que la justice ne le lui interdise. L'affaire fut jugée le 29 juin 1922. Il est important de remarquer dans le déroulé de l'affaire que Mr Alfred Dunhill essaya de dissocier le spot de son but le plus connu, c.a.d. d'être un outil pratique pour permettre au client de replacer le tuyau dans le bon sens, et suggéra qu'à l'origine, il avait été ajouté au tuyau dans un but essentiellement décoratif. En dépit de la jurisprudence Wolf brother, la décision lui fut défavorable et il perdit le procès et fut condamné aux dépens. Apparemment, Alfred devait s'habituer à voir sur le marché des points d'autre couleur, en face de ses très estimés points blancs.[87]
L’Inner Tube
Au début du 20ème siècle, de nombreuses pipes étaient abandonnées après une longue période d’usage à cause du conduit d’air qui s’obstruait par manque de nettoyage. En 1911 Alfred Dunhill résolut ce problème en insérant un tube d’aluminium, qui pouvait être remplacé aussi souvent qu’il y avait des signes d’obstruction. De cette manière on prolongeait la durée de vie de la pipe. L’Inner Tube fut produit à grande échelle jusqu’aux années 30. L’arrivée des « écouvillons » ou nettoie-pipes entraîna peu à peu l’abandon des InnerTubes.
Dunhill commença par adapter certaines de ses pipes avec un tuyau d'aluminium, l'Inner Tube" qui traversait la tige afin de faciliter le nettoyage et la rendait plus hygiénique. Alors qu'aujourd'hui le premier geste d'un nouveau propriétaire de Dunhill est de mettre ce tube de côté lorsqu'il prend un nettoie-pipe, il y a eu une époque où il n'existait pas de nettoie-pipe et à cette époque, le nettoyage des pipes était une corvée particulièrement rebutante. The Dunhill Briar Pipe.The Dunhill Briar Pipe.[91]
- Le premier numéro de brevet enregistré fut le 5861/12. Cependant, il existe d’autres numéros de brevets pour les mêmes tubes, avec l’enregistrement des brevets dans différents pays. Par exemple: 1130806/15 - 158709/14 - 116989/17 - 1343253/20 - 197365/20 - 491232/19.
Les tubes d'aluminium des pipes Dunhill furent brevetés en mars 1912, mais ils avaient été mis au point environ dix-huit mois auparavant. Ils étaient vendus pour un shilling le paquet de six.One Hundred Years and More. [68]
Alfred Dunhill déclara ceci en mars 1912 lorsqu'il déposa le brevet de l'Inner Tube : le but de cette invention est de fournir un moyen peu coûteux qui assure de conserver une pipe toujours propre et douce. Lorsqu'un tube s'est encrassé à l'intérieur, on peut le jeter le le remplacer par un nouveau tube ou bien le nettoyer à l'eau bouillante The Dunhill Briar Pipe.The Dunhill Briar Pipe.[91]
NB:les tubes d'aluminium sont encore fabriqués (uniquement pour les pipes droites) et on peut se les procurer partout dans le monde chez les détaillants autorisés de White Spot. La référence du produit est PA3104 ou maintenant DUPA3104. The White Spot Division.
The White Spot Division.[31].
Ensembles – Coffrets à pipes
Le premier ensemble (à gauche) contient 7 pièces pour une rotation hebdomadaire, avec les jours correspondants à chacune des pipes
"Lorsque Dunhill débuta dans le commerce des pipes, celles-ci étaient souvent vendues dans des écrins adaptés et les pipes ou les ensembles de pipes Dunhill furent bientôt proposées dans en écrins sur mesure, recouverts de cuir et doublés de soie. Ces présentations restèrent disponibles bien après-guerre. Les écrins étaient proposés en plusieurs configurations, le plus souvent c'était des ensemble de deux pipes, une Bruyere et une Shell, il y avait également des ensemble 'day' de trois pipes et des ensembles comportant sept pipes "week". Pendant au moins les deux premières décennies, les ensembles en écrin multi-pipes de Buyeres étaient également disponibles dans une configuration où chacune des pipes de l'écrin provenait du même bloc de bruyère. En 1919 Dunhill conçut un écrin ventilé "Ventage" pour lequel il obtint un brevet en 1920 et qu'il utilisa par la suite comme écrin standard avec le numéro de brevet imprimé sur l'avant de l'écrin près de la fermeture (voir exemple du brevet US). Les trous d'aération (Ventage vents) consistaient en de petits canaux partant du dessus des découpes de pipes préformées jusqu'au bord de l'écrin de façon à permettre aux restes de fumée et d'odeur de se dissiper lorsque l'écrin est fermé.
Les écrins traditionnels Dunhill en cuir proposés jusqu'il y a quelques années peuvent en général être datés par eux-mêmes. C'est souvent pratique, particulièrement pour déterminer si les pipes d'un écrin trouvé actuellement sont en cohérence avec l'écrin. Jusqu'en 1919/1920 les découpes de pipes préformées dans le fond de l'écrin ne disposaient pas d'évents allant du fond jusqu'au bord de l'écrin et l'impression sur la soie à l'intérieur du couvercle ne comportait pas le Mandat Royal (Royal Warrant). Pour les quelques années suivantes, on peut voir les "évents" mais pas de Mandat Royal imprimé sur la soie à l'intérieur du couvercle. En 1921 Dunhill reçut son premier Mandat Royal anglais et à partir de là, la soie à l'intérieur du couvercle le portait toujours et on peut en général dater l'écrin à partir de là". En voir plus sur le Mandat Royal ici. The Dunhill Briar Pipe [92]
La Fabrication
La carcasse des coffrets est pré-fabriquée, aussi quand on choisit la pipe il faut être sûr que pour chaque pipe la longueur totale et la profondeur du fourneau convient pour se loger dans l'espace disponible. D'ordinaire il n'y a aucun problème pour adapter la plupart des pipes de groupe 3 ou de groupe 4 dans ces coffrets (c'est pourquoi nous avons adapté les carcasses pour ces tailles quand nous les avons créés). Une fois les pipes sélectionnées, nous fabriquons les aménagements intérieurs sur mesure de façon à ce que chaque pipe, quelle que soit sa forme, s'adapte parfaitement.The White Spot Division.[31]
Dans les illustrations suivantes (publiées à l’origine dans le United States Tobacco Journal -journal du tabac des Etats –Unis) le plus important journal de l’industrie du tabac, on voit l’ensemble présenté par Alfred au 29ème président des Etats-Unis en 1921[93].Warren G. Harding était éditeur et propriétaire d’un important journal de l’Ohio, le «Marion Star», il était également membre du Sénat avant d’occuper le poste de Président.
Ensuite, un ensemble survivant de l’époque d’Alfred. C’est un ensemble de 3 pièces en coffret, fait d’un seul bloc de la meilleure bruyère disponible à l’époque. Formes :Billiard-60; Billiard-35; Dublin-42. Ao Series (Bruyère) introduit en 1910. C’était la meilleure gamme de qualité, destinée à l'aristocratie britannique. Sur l’un des côtés de la tige est marqué "Dunhill London", de l’autre côté "Inner Tube" Pat. No. 5861/12 5 (ce numéro de brevet fut utilisé entre 1913 et 1926). 5 [1925]. Sur le tuyau Reg. N °: 654638 et dans le coffret : Pat .N °: 141486/19.
Note: Avant la guerre, l'arrière des tuyaux Dunhill en ébonite noire portant un numéro d'enregistrement "REG. No 654638" gravé (sans couleur) sur l'arrière, près du point de jonction avec la tige. Du fait du manque d'information, il est impossible de déterminer à quoi ce chiffre fait référence[94].
Les formes
Exemple d'un catalogue de pipes Dunhill de 1930. Ecrit en 6 langues(Anglais, Français, Allemand, Espagnol, Néerlandais et Italien):
L'une des plus grandes contributions d'Alfred Dunhill à la fabrication des pipes est le dessin des formes classiques. Pour ceux qui apprécient les formes traditionnelles dans leur dessin le plus pur, Les célèbres pipes White Spot de Dunhill sont le maître étalon, et à juste titre. Pour une véritable forme Billiard, voyez le White Spot. Pour une lovat, une lumberman, une canadienne, une dublin, et tous les types de forme classique, référez vous au White Spot pour des proportions correctes et reconnues, des courbures, des effilages, des liaisons, des bords et chacun des autres éléments d'une forme qui peuvent facilement se transformer en quelque chose d'autre si rien qu'un de ces détails est erroné.
Chuck Stanion[95].
Il existe actuellement 35 formes. Parfois une pièce de bruyère demande uniquement à être taillée dans une forme différente:
- Ici on peut voir quelques formes : Formes Dunhill
- Pour voir les finitions, cliquer ici
- Pour voir les catalogues, cliquer ici
Le système de codes et d'acronymes fut introduit au début des années 20 et a duré jusqu'à nos jours, cependant des modifications sont intervenues par moments. Nous avons eu la possibilité de parler à Mr Hener, qui est responsable ligne produit du département The White Spot (la "partie pipes" de la compagnie Dunhill) qui a aimablement clarifié quelques points
- En voir davantage sur ce sujet ici: Dunhill Shape Chart
Dunhill en France
Dunhill a dû diversifier son offre pour entrer sur le marché français, du fait du monopole de l’industrie française des tabacs. Alfred contourna ce problème de façon très intelligente, en diversifiant son offre (quelque chose qu’il avait déjà pratiqué auparavant avec Dunhill's Motorities). Dunhill positionna son offre de tabacs à l’arrière plan de ses publicités, mettant en avant-plan des accessoires masculins (valises, parapluies, costumes etc.)[96]. Ainsi débuta la nouvelle étape des accessoires Dunhill, et sa réussite dans la pénétration du marché français. Le magasin est situé au 15 rue de la Paix, une rue commerçante très chic du centre de Paris. Située dans le 2ème arrondissement de Paris, débutant au Nord Place Vendôme et se terminant à l'Opéra Garnier, elle est davantage connue pour ses bijoutiers, tel le magasin ouvert par Cartier en 1898[97]. Quelques prospectus français:
Ceci [le monopole des tabacs en France] impliquait que le nouveau magasin de la Rue de La Paix soit obligé de se spécialiser dans d'autres produits, tels que la maroquinerie de luxe, les montres, les bronzes les étuis à cigarettes et les coffrets en lapis et en jade et, louons l'initiative de celui qui alla en Extrême Orient pour acquérir les droits sur les techniques de laque des artisans japonais. Des marchandises de cette sorte, de qualité exceptionnelle, qui furent vendues avec le plus grand succès rue de La Paix, furent ensuite exportées à Londres et New-York.Mary Dunhill[96].
- Note: De novembre 1918 jusqu'en 1939, si une pipe était destine au marché français, la première (ou unique) ligne était marquée FABRICATION ANGLAISE. Lorsqu'une pipe était destinée à un autre pays que la France ou si elle n'était pas équipée d'un Inner Tube, la première (ou unique) ligne était marquée "MADE IN ENGLAND". Le marquage FABRICATION ANGLAISE fut abandonné lors de la Seconde Guerre Mondiale et par la suite toutes les pipes y compris celles exportées en France furent marquées MADE IN ENGLAND.[98].
Note+: DUNHILL PARIS
. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, Dunhill à Londres était dans l’incapacité de fournir la boutique de Paris. Par conséquent il semble que la boutique parisienne se soit approvisionnée en pipes durant cette période de guerre auprès de pipiers français, marquant la tige d’un DUNHILL au-dessus de PARIS et marquant le tuyau d’un “D“ à l’intérieur d’un losange (très semblable au marquage de tuyau Parker qui est un “P” à l’intérieur d’un losange).[99].
La Seconde Guerre Mondiale
Le 17 avril 1941, durant le tristement célèbre bombardement de Londres par la Luftwaffe, appelé Blitz, le magasin d'Alfred Dunhill, et de nombreux autres aux alentours furent bombardés et presque entièrement détruits. La restauration ne fut entièrement terminée qu'en 1953. La tradition populaire retient qu'à ce moment là les employés de Dunhill appelèrent Sir Winston Churchill à 4h du matin pour lui confirmer que sa collection privée de cigares (Dunhill Cigars) conservées dans la cave du magasin avait été mise en sécurité.[100]
La Seconde Guerre Mondiale fut une période difficile. Le rationnement imposé par la guerre était si draconien que Dunhill souffrit d'une pénurie de matière première jusque dans la période d'après-guerre, au début des années 50.
D'après John Loring, Dunhill produisit peu de pipes (et pour la plupart sans intérêt), au cours des années 1940. La bruyère italienne des pipes lisses était extrêmement rare, et la bruyère algérienne (utilisée pour les sablées) était à peine plus disponible. De même l'ébonite des tuyaux était soit rationnée, soit interdite, aussi beaucoup si ce n'est la plupart des pipes produites durant la guerre furent équipées de tuyaux de corne[101].
- En savoir plus sur cette époque (y compris les marquages) ici: WWII Phase
" Les pipes de guerre de Dunhill sont faites à partir de têtes de bonne qualité, qui néanmoins ne sont pas le premier choix réservé pour les Dunhill de qualité plus coûteuse. En matière de finition, d'aspect et de qualités de fumage, elles sont nettement supérieures aux pipes ordinaires à bas prix."
Le Tabac à pipes
Lorsqu'Alfred Dunhill ouvrit sa boutique de Duke Street en 1907 c'était une boutique de tabacs. Il était débitant de tabac, ou, ainsi qu'il l'écrivit dans son premier catalogue, un "spécialiste des mélanges (mixtures)", affichant ostensiblement un écriteau dans sa vitrine sur lequel on lisait "spécialiste en tabacs". Mais d'abord et surtout Alfred Dunhill était un commerçant et lorsqu'il ouvrit son débit de tabac, il savait exactement où il voulait aller. Très vite, cependant, il reconnut qu'il avait mis la barre trop bas, et ceci fait partie de cette histoire[37].
Au début, Dunhill a vendu une grande variété de tabac en boite sous vide d'un grand nombre de fabricants. Alfred obtenait les tabacs pour ses mélanges (prudemment transcrits dans son manuel My mixture depuis 1907) de George Dobie & Son of Paisley (un fabricant de mélanges situé à Paisley, dans l'ouest de la vallée des Midland en Ecosse) et du Tobacco Supply Syndicate (syndicat des débitants de tabac)[37][102]
Le #965 Mixture fut lance au milieu des années 1910 (et continue à être fabriqué de nos jours). En 1912 Alfred Dunhill lança les premiers mélanges préemballés à son nom : “Royal Yacht”, “Cuba” et “Durbar”( même si les mélanges sur mesure demeuraient en arrière-plan). Deux mélanges supplémentaires pré-emballés furent introduits Durant la Première Guerre Mondiale, le Ye Old Sign en 1915 et un oriental, l'Harmony en 1917.
"Les trois Standard Mixture (mild, medium and full), Prince of Wales, Three Year Matured et Super furent lancés au début des années 20. Le London Mixture fur introduit en 1928, le Throgmorton, Old Colonial et Twist (connu deux ans auparavant comme Negro Head Twist) en 1936. A la fin des années 30, Dunhill introduisit le Baby's Bottom et le Savory's Mixture. Au début des années 40 sortit l'American Mixture (il ne fut jamais commercialisé en dehors des USA). “Harmony”, “Throgmorton” “Twist”/“Negro Head Twist”, “Old Colonial” et “Super” furent abandonnés entre la fin des années 40 et le début des années 50. En 1951 furent lance Apéritif, Early Morning Pipe et Nightcap. A la fin des années 50 sortirent les “Flake” (plus tard “Light Flake”), “Negrohead” et “Shell”. A la fin des années 60 le “Rough Cut Virginia” (qui, comme les “Negrohead” et “Shell” ,ne fut proposé à la vente que quelques années ) et“My Lady’s Dunhill Mixture” furent lancés. Dans les années 60 également, les “Prince of Wales”, “Savory’s Mixture” Three Year Matured” et “Cuba” furent abandonnés. De la fin de années 60 au début des années 70 on lança les “Mr Alfred’s Own”, “Aromatic”, “Baby’s Bottom Virginia”, “Baby’s Bottom Flake” et “Dark Flake”, “Elizabethan”, “Golden Hours” et “Virginia Ready Rubbed”.
Dans les années 80 les “American Mixture”, “Aperitif”, tous les Baby’s Bottom mixtures, “Dark Flake”, “Durbar” (ou “1066”), “Mr Alfred’s Own” et “Ye Olde Signe” furent abandonnés. Tous ces mélanges étaient fabriqués sur place. [37][39].
- Première Transition
Le 9 janvier 1981, la division de fabrication des tabacs fut transférée à Murray Sons & Co en Irlande du Nord (au cours de son existence, Murray fabriqua de nombreuses marques de tabac y compris les tabacs à pipe Craven, Erinmore, Yachtsman, cigarettes Navy Cut etc.) et les parts de la Société 'Alfred Dunhill dans la Dunhill Tobacco Ltd furent vendues à Rothmans International Limited, pour un gain de 500 000 £. La seule exception au transfert vers Murray fut les Mélanges My Mixture (autres que le 965), uniquement disponibles dans la boutique de Duke Street de Londres.[37][103].
- Seconde Transition:
En juin 1999, Rothmans International fut racheté par British American Tobacco. En 2004, BAT annonça la fermeture de Murray, Sons and Company Ltd en 2005. Murray conserva la fabrication des tabacs jusqu'en 2005, puis celle-ci fut déplacée au Danemark et les tabacs furent produits depuis lors sous la houlette de Scandinavian Tobacco Group (STG) et Orlik[37].
- Chapitre final :
En 2005 Dunhill a suspendu la vente de produits liés au tabac dans ses magasins.
En 2018 Dunhill a annoncé qu'il ne vendra ou ne commercialisera désormais ni cigares ni tabac pour pipes[104].
En 2019 STG acquiert les droits afin de réintroduire les vieux mélanges Dunhill sous la marque institutionnelle de Peterson, STG-Lane Ltd[105].
- En voir davantage sur cette histoire ici: DUNHILL PIPE TOBACCO: 1907 – 1990
- En voir davantage sur les tabacs en boite ici: On Dunhill Tinned Tobacco
- En voir davantage sur la datation des boites de tabac ici: DATING ENGLISH TINNED TOBACCO
- Voir notre galerie de boites de tabac ici: Dunhill Tins Gallery
Addendum: Ainsi qu'Arno Van Goor le raconte dans son article "De Graaff tobacconist" (publié en 2018), à un certain moment, Dunhill fabriqua aussi des blends pour d'autres. En Hollande il y avait un fabrique de tabac du nom de "De Graaf". Ils fabriquaient d'excellents mélanges maisons mais ils furent abandonnés à la fin des années 90 ou au début des années 2000. Ces mixtures De Graaf furent fabriquées par Dunhill dans le magasin de Duke Street. Après la première transition, le magasin Dunhill de Duke Street continua à offrir des mélanges personnalisés. Durant les deux décennies suivantes, et dans le prolongement, un petit blender de Londres continuait à produire un certain nombre de mélanges My Mixture, disponibles uniquement dans la boutique de Duke Street.[106]
Addendum+: En 1953 Carreras fit l'acquisition des actifs de R & J Hill Limited de Londres ainsi que de la totalité des parts du capital de Murray, Sons & Company Ltd de Belfast qui fabriquait une gamme raffinée de tabacs à pipe appréciés y compris l'Erinmore Mixture et l'Erinmore Flake. En 1954 la Rembrandt Tobacco Company fit l'acquisition d'une participation majoritaire dans Rothmans. Rembrandt se développa et en 1958 fit l'acquisition de Carreras (la Compagnie Carreras était indépendante jusqu'en novembre 1958, date à laquelle elle fusionna avec Rembrandt).En 1961 les affaires s'étaient étendues jusqu'à ce que Carreras fassent l'acquisition de l'affaire de cigarettes et tabac de Rothmans pour la Grande Bretagne et une partie de l'outre-mer. Le résultat fut que le plus grand actionnaire dans cette vaste opération devint Rothmans Tobacco (Holdings).[107] Le groupe Carreras fit l'acquisition de 50% du capital de Dunhill en 1967.[81]. Carreras Rothmans Ltd fut créée en 1972 lorsque Carreras Ltd servit de tremplin aux différents intérêts européens dans le tabac pour créer Rothmans International. En 1988, le groupe Rembrandt créa la compagnie suisse Richemont, spécialisée dans les produits de luxe, qui à son tour fit l'acquisition des parts de Rembrandt dans le capital de Rothmans.
Curiosités
En 1921, quatorze années seulement après qu'Alfred Dunhill ait ouvert ses portes, son entreprise reçut son premier mandat royal (Royal Warrant) en tant que fournisseur de tabac d'Edouard, Prince de Galles. Afin de marquer cet évènement heureux et précieux au plan commercial, Alfred commanda une nouvelle forme de Shell Briar, la forme 314. Elle avait une tête de forme Apple et un tuyau légèrement courbé. Il l'appela naturellement "Prince".[51].
L'Association des détenteurs du Mandat Royal a été fondée en 1840.Son principal objectif est de veiller à la continuité de l'existence du Mandat Royal en tant qu'institution précieuse et respectée. Un Mandat Royal (Royal Warrant of Appointment) est une marque de reconnaissance pour ceux qui fournissent en biens ou services les maisons de Sa Majesté la Reine, Son Altesse Royale le Duc d'Edimbourg ou son Altesse Royale le Prince de Galles depuis au moins cinq ans, et qui ont un contrat commercial en cours". The Royal Warrant Holders Association.
"Le premier client important de Dunhill fut Edouard, Prince de Galles, et Dunhill conservait un "tiroir royal" dans la boutique de Duke Street afin d'avoir toujours sous la main de quoi répondre aux demandes habituelles du Prince. En 1921 Edouard accorda à Dunhill son premier Mandat Royal et Dunhill l'afficha fièrement dans ses catalogues "About Smoke" et sur ses nombreux accessoires pour pipes et ses emballages jusqu'en 1936, quand après avoir brièvement accédé au trône, Edouard abdiqua. Edouard continua toute sa vie à être client mais après l'abdication se fournit auprès des boutiques de Paris et New York.
En l'honneur du Mandat Royal de 1921 et avec l'autorisation du Prince, Dunhill dessina et nomma une pipe en son honneur, la "Prince" (shape 314, une apple trapue, avec un tuyau fin et légèrement courbe). Il créa aussi un nouveau mélange pré-emballé en son honneur, le "Prince of Wales". De plus, sur la demande d'Edouard, Dunhill réalisa une pipe spéciale 'Ol)' pour lui avec la forme de son profil et un tuyau triangulaire. Bien que la pipe Prince et le mélange Prince de Galles se soient révélées assez populaires, en particulier chez les américains, Edouard lui-même à la fin des années 20 préférait la forme 302 car elle acceptait les cartouches de tabac pour pipe Dunhill. The Dunhill Briar Pipe [50].
"Nul doute que le parrainage royal, obtenu d'abord en 1921 essentiellement grâce à la clientèle d'Edward, Prince de Galles, fumeur de pipe passionné, attira leur attention (des Américains) tout comme elle avait attiré celle des autres familles royales. Acteurs, hommes politiques, écrivains, juristes et n'importe quelle autre profession devinrent des clients réguliers.Mary Dunhill [49]
- NB: Dunhill a reçu son premier Mandat Royal d'Edouard, Prince de Galles, en 1921. Par la suite dans les années 1990, le Mandat Royal fut fréquemment affiché avec les pipes et leurs accessoires (principalement les coffrets de pipes et les boites de tabac) et représente souvent un outil de datation pratique.[109].
Addendum: Les quatre Dunhill les plus maltraitées et leur râtelier (datés par Sotheby's du milieu des années 50) furent celles du Duc de Windsor. Le lot 3248 (estimé entre 400 et 600$) était parmi les derniers lots proposés dans la seizième session de vente qui s'est tenue ici à New-York dans l'après midi du 18 septembre 1997 et il a atteint un prix impressionnant de 4887 $ (vraiment une affaire en comparaison avec le lot suivant, un humidor à cigares à quatre tiroirs estimé au même prix et qui s'est vendu pour 31 000 $)[108]
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- En voir davantage à ce sujet ici: Curiosités de chez Dunhill
Marquages additionnels
L’un des nombreux points qui suscite la curiosité c’est la nombreuse nomenclature utilisée au fil du temps. Tout au long de l’histoire de la marque on a lancé de nombreux produits et avec eux, de nouveaux marquages. Certains demeurent inexplicables, restant seulement du domaine de l’hypothèse. D’autres, cependant, font ressortir des informations utiles. En règle générale, ils servent pour le contrôle interne de la production, le stockage et la manipulation, et aussi d’aide aux détaillants. En voici quelques exemples intéressants et particuliers.
- En voir plus à ce propos ici: Marquages additionnels Dunhill
Objets Rares
C'est une forme très inhabituelle pour une Dunhill, bien sûr. C'est une Amber Flames gradée à 3 flammes. C'est l'un des 4 prototypes qui fut fabriqué pour un ensemble de 3 pipes réalisé à l'occasion du Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne par Dunhill. Cet ensemble fut vendu à Paris au début des années 2000 pour 96 000 $. L'une des trois pipes de l'ensemble était une volcano extra large identique à la mienne que vous voyez ici. En d'autres termes, ma pipe était l'une des "perdantes". Sur la Dunhill Volcano qui fut finalement choisie pour l'ensemble, des coulées d'or 24 carats dégringolaient le long des parois du fourneau pour figurer la lave coulant du volcan comme dans le roman".
Fred J. Hanna.
- Voir plus d'images ici: Galerie d'objets rares
Séries Spéciales
La White Spot Tour Eiffel.
Le 15 mars 2007, Kalmon.S.Hener commença à esquisser une pipe à l'image de la Tour Eiffel. Ce projet mit six ans pour être achevé. Le département fumeurs de Alfred Dunhill Ltd, le magasin londonien de produits de luxe, visait à créer une pipe qui représenterait la vie élégante, l'art à son plus haut niveau et le plus délicat savoir-faire. Kalmon Hener, le responsable de la ligne produits, conçut un objet singulier basé sur la Tour Eiffel, et comme sa structure elle-même, c'est une merveille de complexité et de mécanique. Le projet fut achevé en 2013, lorsque Dunhill renomma son département fumeurs le White Spot[25].
La tête est taillée dans une seule pièce de bruyère sans défauts et la tour taillée main dans des feuilles d'or 18 carats et embellie avec 492 diamants, 140 saphirs, 20 rubis et un saphir de Ceylan de 3,75 carats en couronnement. Elle est contenue dans un coffret décoré d'une image incrustée représentant des ouvriers travaillant à la construction, qui contient également cinq livres rares sur le symbole de Paris y compris des volumes commandés par Gustave Eiffel en 1900.La pièce dans son ensemble est évaluée à 3,5 millions de dollars. "Ceci n'est pas une pipe" dit Hener, dans une allusion involontaire à la peinture surréaliste de René Magritte La Trahison des Images. "C'est un symbole". Richard Carleton Hacker dans Robb Report du 1er novembre 2013 [26]
- Voir davantage d'exemples ici: Dunhill séries spéciales
- NB:
La première pipe marquée “Alfred Dunhill's THE WHITE SPOT”(au lieu du logo Dunhill à longue queue dans un ovale) était la désormais célèbre pipe Tour Eiffel (avec les trois lignes horizontales et parallèles). Pour les pipes qui ont suivi on a fait un nouveau marquage, dans lequel “Alfred” et “Dunhill's” sont en arc et le “THE WHITE SPOT” est droit. Ce marquage est d'usage continu depuis mars 2012". Kalmon S. Hener, Responsable ligne produit du département The White Spot Smoker's Accessory et du site de Walthamstow.
La Pipe de Noël
C'est en 1980 qu'est apparue la première Dunhill de Noël. Au cours des années 80, les collectionneurs mirent leur point d'honneur à se les procurer. Elles étaient disponibles en une petite centaine et la fourniture ne suivait pas la demande. Peu de distributeurs pouvaient en disposer pour leurs clients. Depuis 1982 les pipes ont été accompagnées d'un coffret en cuir en forme de livre. Jusqu'en 1992 chaque pipe était exclusivement dédiée au Noël de l'année. Depuis l'édition 1993, les pipes sont en plus incluses dans une série sur 12 années, dédiée aux contes de fées de la tradition anglaise et accompagnées par un tasse-braises en argent (qui fait écho au thème du conte de fée), ainsi que le certificat et le coffret de cuir (…). La série a connu différentes phases et sa production continue.
"Dès le début des années 1970 Dunhill à l'occasion a proposé des pipes en édition limitées, la plupart du temps avec un ornement métal, bien que pas forcément précieux, et souvent présenté depuis 1983 dans un coffret en forme de livre relié en cuir. Davantage peut-être que ces éditions limitées, on connait la pipe de Noël qui sort chaque année depuis 1981 ." The Dunhill Briar Pipe.[110]
- En voir davantage ici: Les Pipes de Noël Dunhill
Finitions
Dead Root
Ensuite, il y a la dénomination straight grain (grain droit) peut-être le nec plus ultra en matière de collection de pipe. Avec Alfred Dunhill, cette catégorie a gagné une nouvelle aura d'excellence. Les straight grain les plus rares sont marqués DR (pour "Dead Root", qui se réfère au bulbe souterrain de la bruyère arborescente duquel on tire la plus vieille et en général la meilleure bruyère). A l'heure actuelle, les séries DR vont de une à 6 étoiles ; plus il y a d'étoiles, plus le grain est serré et uniforme. Au delà, la désignation DR s'aventure dans la stratosphère de la rareté avec les lettres alphabétiques, débutant par DRG, et même la très rare DRH".Richard Carleton Hacker - SMOKE - Spring 2002
La Dead-Root fut imaginée à la fin des années 1920 et réalisée au début des années 30. La Dead-Root présente un bien meilleur type de grain que la "Bruyere" déjà bien connue (à partir de 1932 elles recevaient la même finition). Les D-R sont parfaites. Elles sont faites de la meilleure bruyère et sont-obligatoirement- de Grain Droit (Straight Grain). Ce sont des modèles rares, de grande valeur, qui varie en fonction de la gradation du grain.
En 2000, une nouvelle série D.R. fut lancée avec une finition ambrée contrastée et un grain plus marqué, appelée "Amber Flame". C'est également une série limitée qui répond aux mêmes critères, mais classée avec des "flammes" plutôt que des étoiles. Comme pour sa soeur, on sélectionne uniquement le meilleur grain pour fabriquer une Amber Flame qui est finie avec une teinture couleur d'ambre et un tuyau d'ébonite noire.
- Davantage d'informations ici: La Dunhill Dead Root
- Davantage d'exemples ici : Dunhill Dead Root
Bruyere
La finition d'origine, qui a permis une bonne part de l'expansion et des ventes de la marque. C’était l’unique finition existante de 1910 à 1917. Une teinture foncée brun-rouge. Avant les années 50, il existait trois finitions possibles pour les pipes Dunhill. La finition « Bruyere » était lisse et d’un rouge profond, obtenu par deux teintures successives, un fond brun suivi d’un rouge profond.
- En voir davantage ici: La Dunhill Bruyere
Shell
Un sablage profond et raviné, fini avec une teinture noire (la couleur de la teinture a varié au cours des ans). Bien qu'il subsiste quelques doutes quant à savoir qui a été le premier à sabler les pipes, les Shell de Dunhill et les techniques de sablage qu'il a développé pour les fabriquer sont considérés comme l'un des apports les plus grands et les plus durables dans l'art de la fabrication des pipes.
Les documents retraçant la création de la Shell par Dunhill sont dans une large mesure limités aux demandes de brevets –il n'y a aucune page de catalogue ni de publicité faisant la promotion des pipes sablées à l'époque. Les travaux préparatoires du brevet anglais (numéro 1484/17) furent déposés le 13 octobre 1917. La demande de brevet fut complétée 6 mois après, le 12 avril 1918, suivi par l'octroi du brevet le 14 octobre 1918. C'était moins d'un mois après la fin de la Grande Guerre le 11 novembre.
En 1986 Dunhill lança une série de pipes Shell haut de gamme – "les RING GRAIN". Ce sont des pipes à grain droit de grande qualité qui sont sablées. A l'origine il y avait uniquement la Ring Grain, mais maintenant elle existe en deux différentes finitions. En 1995 la "Shilling" fut introduite avec une finition Cumberland. C'est une série extrêmement rare. Ces pipes montrent un sablage plus profond caractéristique de celui des années 1930 jusqu'au milieu des années 60 (et les rares pipes "deep blast" du début des années 80) et montrent un dessin de grain très fin. Elles sont considérées comme les meilleures nouvelles Dunhill par de nombreux amateurs d'aujourd'hui et sont très rares. Cette finition est souvent décrite comme ayant un goût de vanille au départ, ensuite le goût devient plus normal au fur et à mesure que la pipe se culotte.
- Voir davantage d'exemples ici: Dunhill Shell
- En lire davantage ici sur cette pipe incroyable: L'histoire de la Shell de Dunhill
- En lire davantage sur les brevets utilisés ici: Shellbriar&Tanshell, Brevets (Patents) 1917-1954
Root Briar
Introduite en 1931 et très prisée car le grain est plus marqué dans cette finition. Elle était d'ordinaire – et même exclusivement dans les années 60 faite de bruyère corse. La finition Root Briar nécessite une tête absolument nette et d’un grain parfait. Par conséquent, c’est la plus chère des Dunhill. La plupart du temps on utilisait la bruyère corse pour la finition Root, car elle était généralement d’un grain plus fin. C’est une finition rare, du fait de la rareté de la bruyère nécessaire pour la réaliser. Ces pipes ne sont en général disponibles que dans les magasins de l’Entreprise, ou chez les principaux revendeurs. Les pipes au grain droit étaient auparavant graduées de A jusqu’à H, mais sont maintenant marquées uniquement 'DR' et graduées de une à six étoiles, les lettres G et H restant utilisées pour les pièces les plus fines.
Dunhill introduisit sa troisième finition importante, la finition Root, en 1931. La bruyère des montagnes de Corse est caractérisée par son très beau grain et la Root était faite exclusivement de cette sorte de bruyère jusque dans les années 1960. La pipe était finie avec une légère teinture de couleur claire afin que la beauté du grain se révèle. Bien que toujours disponible avec le traditionnel tuyau d'ébonite noire, la Root, introduite soit en 1930, soit plutôt en 1931 était équipée d'un tuyau marbré marron foncé connu depuis comme le tuyau "boule de bowling" à cause de l'apparence identique entre la finition du tuyau et certaines boules de bowling de l'époque. Avec la guerre, cependant, on abandonna la fabrication du tuyau boule de bowling. Jusqu'en 1954 (et après), la nomenclature des pipes Root (y compris les numéros de forme) était la même que celle des Bruyere, excepté qu'au lieu du "A" qui caractérisait la Bruyere, la Root était marquée d'un "R". En 1952, lorsque la finition fut indiquée sous DUNHILL à la place de LONDON, on utilisa ROOT BRIAR au lieu de BRUYERE pour la finition Root". J.C. Loring The Dunhill Briar Pipe, The Patent Years and After (self-published, Chicago, 1998).Loring, J. C., The Dunhill Briar Pipe, The Patent Years and After (self-published, Chicago, 1998).
- Voir plus d'exemples ici: Dunhill Root Briar
Tanshell
Le premier lot fut fabriqué en 1952.Le prototype, fabriqué en 1951, fut appelé "Root Shell". La Tanshell correspond à un sablage brun-roux clair. On utilise la bruyère de Sardaigne pour ce sablage. Il existe une nette différence entre le sablage d’une bruyère sarde et celui d’une bruyère algérienne. La bruyère sarde est plus dense et plus dure. Le résultat obtenu, après sablage, est nettement plus équilibré et régulier qu’il s’agisse de la texture de surface mais aussi de la finition.
La Tanshell futt le quatrième type de finition de Dunhill et sa première grande innovation d'après-guerre. Introduite en 1951/1952 la Tanshell était une pipe sablée de teinte naturelle faite exclusivement de bruyère sarde durant les années 1960. Apparemment la Tanshell n'était pas simplement une shell de teinte claire mais plutôt le résultat "de certains procédés [non diffusés] jamais employés auparavant". A l'origine, il semble que cette pipe devait être nommée "Root Shell" et à cette fin une griffe fut commandée et réceptionnée par Dunhill en mai 1951. Finalement cependant, le nom de Tanshell fut retenu mais la griffe Tanshell ne fut pas reçue chez Dunhill avant le début du mois de décembre. Et bien que la Tanshell ait été mise en production en 1951, il apparaît que la majeure partie des Tanshell fabriquées cette année là, sinon toutes, ne furent pas mises en vente avant 1952 et reçurent un code date de 1952.Loring, J. C., The Dunhill Briar Pipe, The Patent Years and After (self-published, Chicago, 1998).
- Voir davantage d'exemples ici: Dunhill Tanshell
- En lire davantage sur les brevets utilisés ici: Shellbriar&Tanshell, Brevets (Patents) 1917-1954
Red Bark & Ruby Bark
Red Bark:Introduite en 1972, la Redbark possède un sablage d’une teinte rougeâtre, et c’est la plus célèbre des finitions Dunhill abandonnées. A l’origine, la teinture était d’un rouge moyen. Quelques années après, la teinture fut changée pour un rouge plus brillant, d’une couleur tirant sur le rose. Cette couleur presque rose fit dégringoler les ventes. En 1976, on retourna à la teinture d’origine, d’un rouge plus foncé. La finition Redbark a été officiellement en 1987. Les finitions County et Russet ont été abandonnées également.
- Davantage d'exemples ici: Dunhill Red Bark
Ruby Bark: La Ruby Bark est teintée d'un rouge profond qui rehausse le fini sablé. Cette finition avait disparu, mais a été réintroduite il y a quelques années et actuellement est une des finitions les plus populaires. Chaque pipe est ornée d'une bague d'argent de 6 mm sans supplément. Le tuyau est en ébonite taillé à la main.
Black Briar & Dress
Black Briar c'est une finition foncée avec le veinage du bois contrasté en noir .Introduite en 1973 et rebaptisée DRESS en 1979.
Dress - Introduite en 1979, la Dress a une finition noire lisse, conçue pour être élégant en smoking ou autre tenue de soirée – raffinée et sophistiquée. Une teinture lisse et noire comme le jais et un tuyau noir confèrent à cette ligne de pipes l’élégance caractéristique qu'on a coutume d’associer au nom de Dunhill.
Cumberland
Introduit en 1979, le fini Cumberland est un autre sablage avec une teinture marron et un tuyau « brindle » (bringé ou tavelé NdT), ce matériau est plus communément appelé ‘Cumberland’ de nos jours, merci à l’influence de Dunhill et au succès de cette finition au cours du dernier quart de siècle. A l’origine, la finition Cumberland présentait un bord de foyer lisse, mais dans la production actuelle le bord est tantôt lisse, tantôt sablé. A l’occasion, une pipe à grain droit sablée reçoit une finition Cumberland et il en résulte une nouvelle variation du sablage traditionnel, une « Shilling Grain », similaire à la pipe « Ring Grain ». La série Shilling est dénommée d’après la pièce britannique : le sablage ressemble à une pile de shillings. Le nom provient de l’entrepôt de Cumberland Road. Les vieilles pipes qui ont inspiré cette finition y ont été trouvées.
Chestnut
Une teinte riche et profonde couleur noyer, complétée par un tuyau en cumberland - Finition introduite en 1983 pour commémorer la fermeture de l’entrepôt de Cumberland House. On utilise la même teinture et le même matériau de tuyau que pour la finition Cumberland, mais sur une tête lisse. Comme pour la finition Bruyere, la finition est douce au toucher et s'éclaircit par moments pour révéler le grain, qui est en général un grain croisé (cross-grain) sur le haut et le bas du fourneau avec des yeux de perdrix (birds – eyes) sur les côtés. Quelles que soient la forme, la taille ou la finition, toutes les Dunhill sont d'une seule qualité de bois – la plus fine.
Note: Elles ont toujours été munies d'un tuyau en cumberland. Parfois, on peut rencontrer un tuyau noir, toutefois il s'agit soit d'une commande spéciale soit d'un tuyau de remplacement.[31]
County
Sablage marron-roux avec un tuyau en Cumberland. Introduite en 1986, cette finition a été abandonnée à la fin de 1987. Une réédition limitée à 150 exemplaires est sortie en 2006. A la suite de quoi on a repris la production, qui est dorénavant disponible. Beaucoup de passionnés considèrent que la County garantit une qualité de fumage exceptionnelle.
Russet
Elle a été introduite en décembre 1988 et retirée à un moment donné de 2000. Une teinture brun-rouge moyen et une finition lisse qui a été abandonnée depuis.
"La finition Russet a été introduite en 1988 et d'après nos archives, nous avons utilisé la griffe pour la dernière fois en 2000.La finition Russet fut abandonnée car ce n'était pas un succès commercial comme les autres finitions de l'époque, on a donc décidé de rationnaliser". Kalmon S. Hener, Responsable ligne produit du département The White Spot Smoker's Accessory et du site de Walthamstow."
Amber Root
Introduite en 1995, d’une chaude couleur jaune orange, rappelant la finition Root Briar d’origine. On les équipait des tuyaux en Cumberland, bien que récemment, on ait vu paraître des Amber Root avec des tuyaux noirs. Il s’agit également d’une production limitée, disponible avant tout dans les magasins Dunhill et les principaux revendeurs. Les pipes à Grain droit sont disponibles dans cette finition sous le nom d’Amberflame, et sont graduées de une à trois flammes.
Note: A un moment les pipes Amber Root ont existé dans le passé soit avec un tuyau cumberland, soit avec un tuyau d'ébonite noire (maintenant on les trouve seulement avec un tuyau d'ébonite noire)[31].
Guide des périodes (1910 - 2014)
Bruyere | 1910 - Actuellement |
DR/DRR | 1910 - 1930/1931 - Actuellement |
Shell | 1917/1918 - Actuellement |
Root | 1930/1931 - Actuellement |
Tanshell | 1952 - Actuellement |
Redbark / Rubybark | 1972/73 - 1987 Devenue Ruby - Actuellement |
Collector | 1978 - Actuellement |
Richard Dunhill | 1979 - Actuellement |
Black / Dress | 1973-1978 / 1979 - Actuellement |
Cumberland | 1979 - Actuellement |
Chestnut | 1982 - Actuellement |
County | 1986-1988 / 2006 - Actuellement |
Ring Grain / Shilling | 1986-1994 / 1995 - Actuellement |
Russet | 1988 - 2000 (abandonné). |
Amber Root | 1995 - Actuellement |
Amber Flame | 2000 - Actuellement |
- NB: Table tirée du livre de J.C. Loring avec des changements mineurs.
LJ. C Loring, The Dunhill Briar Pipe, The Patent Years and After (publication à compte d'auteur, Chicago, 1998). Utilisé avec l' autorisation de l'auteur.
Quelques autres
La ligne Collector fut introduite en 1978. Il s'agissait de pipes "free-hand" taillées dans un plateau avec différentes finitions.
.Il existe une gamme à très beau grain, presque de qualité "DR" en finition 'root', marquée "Collector". Les pipes de cette série sont en général grandes, et habituellement davantage que les "DR" typiques. On les trouve souvent dans des formes "Danoises" non traditionnelles et même quand la forme est traditionnelle on trouve fréquemment une touche non traditionnelle. Les plus grandes Collectors sont souvent marquées XL".Loring, J. C., The Dunhill Briar Pipe, The Patent Years and After (self-published, Chicago, 1998).
- Voir d'autres exemples ici: Dunhill Collector
Dunhill a commencé à fabriquer des Gourd Calabash des années 1970 jusqu'à la fin des années 1990.
"Nous avons fait des Gourd Calabash des années 1970 jusqu'à la fin des années 1990. Comme les dernières années nous ne pouvions plus obtenir des courges adaptées de la qualité souhaitée, nous n'en avons plus fabriqué depuis". The White Spot Division."[31]
- davantage d'exemples ici: Dunhill Gourd Calabash
Apparemment Dunhill a fabriqué des pipes d'écume à la fin des années 60, ou en a fait fabriquer pour son compte. Richard Esserman raconte que le magasin de New York en proposait (comme nous le verrons plus loin, elles étaient déjà fabriquées en 1933).
Pipes doublées d'écume
Une pipe doublée d'écume combine les qualités de fumage de l'écume, telles qu'une fumée fraîche et un goût neutre, avec l'aspect, le toucher et le caractère durable du bois. Il s'agit d'une pipe extrêmement rare, difficile à trouver (spécialement celles des années 60). Beaucoup ne connaissent ^même pas leur existence, pour les autres, il s'agit d'un mythe. Depuis que le gouvernement turc a proscrit l'exportation de l'écume de mer, il est difficile d'en fabriquer. Nous en avons trouvé quelques unes des années 60, 80, 90 et du début des années 2000.
Note: on trouve une référence précoce à ce modèle ainsi qu'a d'autres écumes dans un catalogue de 1933, ainsi que Mr Hener l'explique ici :
- Voir davantage d'exemples ici: Dunhill Meerschaum
Note: certaines rumeurs circulent à propos d'écume reconstituée utilisée pour les pipes de grande taille. Nous avons contacté certains sculpteurs de pipes d'écume, MM. Sadik Yanik et Adem (de Calabash Pipes World). Tous deux ont confirmé qu'il était possible et faisable de les réaliser dans un bloc d'écume. Mr Hener (de la division White Spot) l'a également confirmé et a déclaré: " d'aussi loin que je me souvienne, nous avons toujours utilisé des blocs d'écume et jamais d'écume reconstituée.
Pipes à Systèmes
"Dans quelques uns de ses catalogues des années soixante et soixante dix, Dunhill mit en avant la « DriWay. » Il s’agissait pour l’essentiel d’un filtre en terre incorporé à la pipe appelé « Kaoloid ». Le système DriWay fut uniquement incorporé aux séries Shell. Si vous collectionnez les pipes Dunhill à «Gadget», c'est une innovation importante à ne pas manquer. C’est ahurissant comme la tête en bruyère se dévisse et comme le filtre de céramique est en très bon état.
- En voir davantage ici: Dunhill Driway
Voici une pipe munie d'un système d'alésage pour ôter l'excès de carbone (Reg. N°: 759163). Il fonctionnait par le fond du fourneau (une de ces pipes appartenait au roi Georges VI) et était connue comme la "M.C" [100]. Après avoir fumé, le disque circulaire denté d'alésage restait au fond du fourneau et la petite clé (toujours fixée au disque) se repliait sous la tige.[111].
La pipe "carburetor" (nommée plus tard "Airstream").avait un petit dispositif en forme de champignon fixé au fond et à l'intérieur du fourneau qui agissait comme un puits de chaleur.
Note: Le système d'alésage se règle par un outil spécialement adapté (ainsi qu'illustré sur l'image de droite). L'Airstream ne peut pas se régler. Selon Loring, les premiers dispositifs Airstream sont apparus dans les années 30[111] furent vraisemblablement en usage jusqu'à la fin des années 70. Le dispositif d'alésage fut vraisemblablement utilisé uniquement au cours des années 30.[111].
Guide Pipedia de datation des pipes Dunhill
La pipe Dunhill est la seule pipe industrielle qu'on puisse précisément dater. Ceci participe à sa popularité chez les collectionneurs, mais il peut s'avérer difficile de dater précisément une pipe donnée et c'est pourquoi nous avons développé un guide da datation plus exhaustif et facile d'accès. Basé sur le livre de Loring et le guide de R.D. Field, c'est une combinaison des deux ainsi que de tous les renseignements que nous avons pu récolter au cours du temps. Nous espérons que ce guide soit utile à la fois aux amateurs éclairés et aux débutants.
Pipedia Dunhill Dating Guide
Dunhill Patents - Archives
- Alfred Dunhill - Windshield Pipe (1904). Pat. No. App 25261;
- Vernon Dunhill - Vernon Fitment (1932). US. Pat. No. 1861910
(British record as 10225/31 on 7 April '31. Applied right after with provisional patent protection,
(Prov. Prot.) N°:10225/31 and granted with final Nº: 363582 on 24 December 1931).
Canadian record as 325090 applied on August 16, 1932; - Alfred Dunhill - Inner Tube, CA (1914). Patented 1914 or 158709 [27];
- Alfred Dunhill - Inner Tube w Flange, CA (1920). Pat. No. 197365 [28];
- Alfred Dunhill - Tobacco Pipe, Cigar Holder and The Like (1920). Pat. No. 1343253;
- Alfred Dunhill - Tobacco Pipe (1915). "Patented Mar. 9, 1915." No. 1130806;
- Alfred Dunhill - Tobacco Pipe (1920). Pat. No. 1341418;
- Alfred Dunhill - Advertising Device (1906). Pat. No. 812191;
- Alfred Dunhill - Apparatus for Seasoning and Finishing Tobacco Pipes (1921). Pat. No. 1383193;
- Alfred Dunhill - Tobacco Pipe (1923). Pat. No. 1463684;
- Alfred Dunhill - Means for Charging Smoking Pipes (1924). Pat. No. 1490808;
- Alfred Dunhill - Case for Pipes and for Cigars and Cigarettes Holders (1924). Pat. No. 1503354.
Catalogues et articles Dunhill
- The White Spot - Product News, Autumn / Winter 2005/6 here.
- The White Spot - Product News, July 2017 (2017-1) here.
- The White Spot - Product News, February 2020 (2020-1) here.
- The White Spot - Product News, November 2020 (2020-2) here.
- Quelques catalogues montrant de belles photos de pipes, cigares (Dunhill Cigars), caves à cigares, briquets, porte-cigarettes, pendules, et autres accessoires.
File:00.jpg | |||
About Smoke 1927 | About Smoke Catalog années 30 (sans doute). | Dunhill Catalog 1951 | Dunhill Catalog 1959' |
Dunhill Catalog 1967 | Dunhill Catalog 1969 | Dunhill Catalog 1970 | Dunhill Catalogs - Mélanges |
Les caractères de la bruyère (A Tale of Two Briars)
Extrait : R.D.Fields écrit : en tant que collectionneur de pipes, passionné de pipes, et principal revendeur de Dunhill, j’ entends tant et plus de commentaires sur les mérites comparés des anciennes pipes par rapport aux plus récentes. La plupart des discussions sont centrées sur la qualité de la bruyère et la douceur de la fumée. J’entends des commentaires du genre : « j’adore mes vieilles Dunhill, mais ces nouvelles…je ne sais pas. »
Des gens que je considère comme des connaisseurs en matière de bruyère du 20ème siècle jurent que, de très loin, ce sont ces Dunhill qui portent un numéro de brevet (pré-1955) qui produisent la fumée la plus douce. Ils ne fumeront même pas celles faites après 1968, considérant qu’elles sont d’un standard de qualité inférieur.
Le commerce des estates a suivi la même tendance, les Dunhill à numéro de brevet s'imposent à un prix plus élevé que celles faites entre 1955 et 1968, et un prix encore plus grand que celles fabriquées après 1968.
Du fait de la mystique entourant les vieilles Dunhill, il y a vraiment besoin d’examiner les faits derrière le “mythe”. Ceci, lecteur, est l’objet de cet article. Lis Les caractères de la bruyère, de R.D. Fields. The Art of Sandblasting (L'art du Sablage), est un autre excellent article de R.D. Fields qui rend parfaitement justice à la plus grande contribution d'Alfred Dunhill au monde des pipes.
Articles de John C. Loring
John C. Loring,qui a maintenant « cassé sa pipe » faisait autorité en matière de Dunhill. Son livre formidable, "The Dunhill Briar Pipe - the patent years and after" est un complément indispensable à la bibliothèque de tout collectionneur de Dunhill. Par malheur, le site de John Loring est fermé. Son fils, Michael Loring, avait espéré remettre le site d'aplomb, mais cela semble peu probable à ce stade. Outre "The Dunhill Briar Pipe", Loring a écrit plusieurs articles d'importance, qu'il a aimablement permis à Pipedia de publier. Quelques uns l'avaient été ici avant la disparition de son site. Par chance, plusieurs autres ont été fournis par Jean-Christophe Bienfait, qui les a également traduits en français, et le reste a également été ajouté par Yang Forcióri, qui a également toutes les photos. Nous pensons qu'à présent nous les avons tous ici; Si vous voyez quelque chose que nous avons oublié, et que vous l'avez, merci de l'ajouter ici ou de l'envoyer à sethile.pipes@gmail.com, nous l'ajouterons pour vous.
- Loring's Pipe Collection
- Dunhill Retail Price List
- UPDATE PAGE - Errata et nouveaux élements - The Dunhill Briar Pipe
- A DUNHILL ERRATA SHEET FOR R. C. HACKER'S "RARE SMOKE"
- THE DUNHILL WHITE SPOT GUARANTEE - La garantie Dunhill est en général considérée comme étant l'impulsion qui a généré les codes de date, en même temps qu'elle a établi la réputation de la marque. L'expert en Dunhill, John C. Loring a écrit un excellent article sur sa mise en place et ses améliorations
- Musing On Bits: "Bien que les tuyaux à tenons (ou floc) des pipes Dunhill n'aient pas été inventés par Dunhill, ils ont peut-être été l'une des raisons de leur succès précoce"
- The Earliest Dunhill?
- THE POST WWII “ODA/800” SERIES
- Dunhill Carved Heads
- DATING ENGLISH TINNED TOBACCO
- A DUNHILL ODA SHAPE CHART
- A DUNHILL DATING CORRECTION
- DUNHILL PIPE TOBACCO: 1907 – 1990
- A Hypothetical WWII Pipe
- In Search of the First Shell
- Grading the Pre World War II Dunhill Bruyere DR
- Some 1979 Dunhill:A propos du malheureux épisode de la "vente" de pipes de 1979.
- The Early Dunhill OD
- Two Early Dunhills
- The 1980s Fake Dunhill
- Dunhill's Blends
- On Dunhill Tinned Tobacco
- The Dunhill 482 Billiard
- Dunhill Large Billiard Variations
- Deciphering an ODB 831
- The Extra Long Shank Dunill Canadian
- An eBay ES
- A Duke Street 'DR'
- La Dunhill Mini-Magnum du pauvre - La Jumbo 1976 (De John Loring avec Richard Esserman)
- The Atypical LC (in PDF), Traduction française , par Jean-Christophe Bienfait
- Dunhill Blends Appearing in its Catalogs from 1910 - 1990 (in PDF)
- The Pre-'25 Dunhill Pipe (In PDF, written 9/1997), Traduction française ,par Jean-Christophe Bienfait
Divers
Mr Ian Mc Omish, l'archiviste de Dunhill, a pris sa retraite il y a longtemps et n'est malheureusement plus ce ce monde. C'était quelqu'un de très agréable et de très compétent.
La Manhattan Briar Pipe Co. fut constituée en octobre 1902 par l' American Tobacco Company, dans le cadre d'un accord avec les propriétaires de la Brunswick Briar Pipe Company, en tant que société New-yorkaise. Son adresse d'orignine était 111 5th Avenue, New York City, et sa valeur était estimée à 350 000 $ en 1902. L'American Tobacco Company avait elle-même été fondée en 1890 par J.B. Duke via une fusion entre un certain nombre de compagnies américaines de tabacs, et a été l'une des douze membres originaires de l'indice Dow Jones (Dow Jones Industrial Average) en 1896. . Elle était habituellement appelée le "Tobacco Trust".En 1922 Manhattan Briar fut rachetée par S.M. Frank et fut incorporée à cette compagnie [113].
La Rhodesian courbe en finition Root a été fabriquée en 1984 et bien sûr elle porte le point blanc sur son tuyau d’ébonite. Elle a 7 mm (!) de long et pèse 0,005 grammes (!) mais en théorie elle fonctionne parfaitement. En exposition au showroom de Dunhill à Londres, la Space Shuttle ( navette spatiale) fut inspirée par les navette spatiales qui transitaient sur le dos d’un Boeing 747 retournant en Floride à partir de la base aérienne d’Edwards.
Dunhill dans le monde
Collections de Dunhill
John C. Loring - Peut-être la plus grande collection qui ait jamais existé. Souvenir de la Collection de pipes de Loring
G.L. Pease a une très belle collection de Dunhill: The Mystery of the White Spot - Pipes from Dunhill (sur Pipedia). Du Greg's Website
Foggymountain a une collection de 100 bouffardes du 21ème siècle. On peut le joindre via pipesmagazine.com (Nov 2014).
- Ici des Collections de Dunhill nous avons une liste de collectionneurs et leurs collections autour du monde.
Galerie
Sélection de "bouffardes" (à gauche)
Rangée du dessus
1998 Amber Root 4 1993 Shell 5108 1984 Cumberland 3103 1972 Bruyere 57 Date effacée. Shell Pat. très estompé Rangée du dessous 1979 Red Bark 31031 1999 Shell 4103 1958 ES Tanshell sans date ES Shell Pat.No.1341418/20 Date effacée Bruyere EC 4A 1957 Root 713
D'autres "bouffardes" (à droite)
Rangée du dessus
1963 Root 40 1937 Root Pat.1343253/20 472 1971 Bruyere EO 4A 1988 Russet 5112 Rangée du milieu 1990 Tanshell 4103 1992 Shell 5124 1956 Shell 252 1964 Shell 6 LBS 1979 Cumberland 41022 1988 Russet 4114 En bas à gauche Date? Root 48 4A
1990 Shell 5601 Church Warden 1964 Shell 519 Feather Bone 1935 Shell Feather Bone 1986 4107 Dress 1967 Shell Cavalier (à gauche)
Dunhill dans la Presse
Le Telegraph, du 16 Août 2003ici | QP Magazine 805, 2007 ici | Magazine Partners, 1993 ici | Pipes & Tobaccos, automne 2010 ici | The worldwide Pipe Smoker's Magazine,1997 (Vol.6)ici |
People, 1981 ici |
Journaux
Chronologie rapide
Genèse d’une affaire familiale.: Les ancêtres de Dunhill étaient de petits fermiers et boutiquiers du Nottinghamshire, Thomas Dunhill fut le premier à s’éloigner cet endroit. Il quitta Newark–on–Trent au début du XIXème siècle, à peu près au moment de Waterloo, en amenant sa jeune épouse à Londres, où, dans Oxford Street, sur le site à présent occupé par Debenham’s, il ouvrit une boutique de drapier. Il dut vite réaliser que l’abondance de chevaux dans les rues de Londres lui offrirait de meilleurs moyens d’existence que le commerce du linge : peut-être qu’avec son enfance campagnarde, les chevaux étaient un domaine qu’il connaissait. En tout cas, il mit toute son énergie à bâtir une entreprise de fabrication de harnais dans Euston Road, qui, avant qu’une plaque dans l’église d’Islington ne vint commémorer son entreprise de longue haleine, lui permit de subvenir aux besoins d’une maisonnée Victorienne, avec sept fils et cinq filles. Ce fut la première entreprise Dunhill d’importance. Frederick Dunhill en hérita, puis la transmit à Henry Dunhill.
1861: Frederick Dunhill (1807-1876) était fabriquant de sacs, son plus jeune fils (il en avait 5), Henry (1842-1901) était agent commercial. En 1870, à la mort de Frederick, Henry reprit les affaires comme vendeur de sacs, et il ajouta un nouveau pan à son activité en vendant des bâches de toile et des stores de magasins. Il devint également plus tard vendeur de pianos et de musique. Le commerce de sacs était situé à Euston Road, et fabriquait aussi, entre autres choses, des accessoires pour les véhicules à chevaux. Et c’est là qu’Alfred Dunhill débuta son parcours historique:
1887: le troisième fils d’Henry, Alfred, est apprenti dans la fabrique de harnais de son père.
1893: à l’âge de 21 ans, Alfred Dunhill commence à diriger l’affaire avec son père.
1895: Alfred Dunhill épouse Alice-Mary Stapleton.
1896: naissance d’Alfred Henry Dunhill. Promulgation de la La loi de Circulation Automobile (Locomotives on Highways Act).
1897: retraite d’Henry Dunhill. Alfred Dunhill reprend l’affaire de son père. Il ouvre une affaire de harnais et d’accessoires automobiles au 145-147 Euston Road. Naissance de Vernon Dunhill.
1899: naissance de John ("Jack") Dunhill.
1900: La Discount Motor Car Company (qui vendait des accessoires automobiles par correspondance) s’installe au 145-147 Euston Road, puis s’agrandit au 108 Euston Road à Londres.
1901: Décès d’Henry, le père d’Alfred Dunhill. L’Agence Motor Mart Employment, qui entretenait et réparait les véhicules automobiles devenue alors "MotorMart Ltd" s’installe au 108 Euston Road, à Londres.
1902: En juillet, la première boutique Dunhill d’accessoires automobiles (Dunhill’s Motorities) ouvre au 2, Conduit Street à Londres.
1902-6:Alfred Dunhill dessine et fait construire des maisons à Great Missenden, dans le Buckinghamshire.
1903: Alfred Dunhill Ltd ("l’entreprise d’origine”) est fusionnée.
1904: Une boutique d’accessoires automobiles Dunhill’s Motorities ouvre au 5, Conduit Street. Le Siège Social, les départements Vente en Gros et Export s’installent dans un nouvel immeuble au 359-361 Euston Road à Londres. Dépôt du brevet de la pipe « pare-vent » (“Windshield Pipe”).
1905: La Compagnie pour l’élaboration des brevets Alfred Dunhill (Alfred Dunhill's Patent Development Company) s’établit au 8 Argyll Place, à Londres. Des boutiques d’accessoires automobiles Dunhill s’ouvrent à Edinburgh, Manchester et à l’intérieur de l’Hôtel Cecil à Londres.
1906: naissance de Mary Dunhill.
1907: la première boutique de tabacs Dunhill s’ouvre (le 7 juillet ou plus probablement le 9 ou le 10 septembre) au 31a Duke Street. Plus tard dans la même année, la boutique commence à tenir le Registre des Mélanges Personnels (My Mixture Book).
1908: Ouverture d’une boutique Dunhill Motorities à Glasgow. Début des cigarettes fabriquées main.
1909: Dunhill débute une affaire de réparations de pipes à domicile.
1907-1910: Dunhill importe ses pipes de France en gros. Mécontent de leur qualité, il achète également des pipes à Charatan (1909/10) à des prix exorbitants selon certaines sources, afin d'être sûr qu’il vende les pipes parmi les meilleures d’Angleterre.
1910: élaboration du premier catalogue Dunhill connu ; Alfred Dunhill débauche Joe Sasieni de chez Charatan et ouvre son propre petit atelier de pipes au 28 Duke Street- deux pièces en étage pour des débuts modestes. L’objectif est d’utiliser de la bruyère de la meilleure qualité et une main d’œuvre experte pour fabriquer des pipes qui fourniraient une qualité de fumage supérieure et dureraient toute la vie. Le coût serait à la hauteur de ces principes, qui allaient à l’encontre de la tendance de l’époque aux pipes bon marché de qualité minime. La finition Bruyere est la première introduite.
1912: Alfred Dunhill devient Alfred Dunhill Ltd. Herbert Edward Dunhill (1884 -1950), rejoint son frère dans l’affaire. Le “White Spot” fait sa première apparition sur les pipes. Le célèbre point planc fut introduit de façon que les clients sachent de quel côté insérer le tuyau d’ébonite fait main dans les pipes droites (le point en haut). La fabrication des pipes se déplace à Mason’s Yard, à Londres.
1913: Vernon Dunhill (le père de Richard Dunhill) rejoint l’affaire.
1914: début de la Première Guerre Mondiale : Alfred Henry Dunhill quitte les affaires et s’engage pour la guerre.
1916: l’adresse de la boutique devient le 30 Duke Street. L’usine et les bureaux s’installent dans des locaux achetés à Notting Hill Gate (la fabrication des pipes y est transférée);
1917: dépôt du brevet de la Shell Briar. Alfred Dunhill crée sa pipe sablée, et introduit le premier la finition « Shell ». Dunhill développe le procédé de traitement à l’huile (oil curing process) à cette époque, dont beaucoup considèrent qu’il a contribué de façon significative aux excellentes qualités de fumage des Dunhill.
1918: Alfred Henry gagne la Military Cross (MC) à la Bataille de la Somme à Frégicourt le 1er septembre 1918 ( 31158/1 Feb 1919), 7th Bn Royal West Surrey Regiment - World War I.
1919: Alfred Henry Dunhill rejoint l’affaire, une usine et des bureaux sont achetés au 20 Pancras Road à Londres ; incendie à l’usine de pipes de Notting Hill Gate ; Dunhill et Sasieni se séparent après de sérieuses divergences. Dunhill cesse d’acheter des têtes de pipes tournées en France au profit de celles tournées à Londres dans l’usine de Notting Hill Gate.
1920: Les départements Ventes en Gros et Export se déplacent à Notting Hill Gate.
1921: Etablissement d’’Alfred Dunhill of London Inc à New York; premier dépôt de la signature “Alfred Dunhill” en tant que marque déposée. Obtention du premier mandat royal en tant que fournisseur de tabac d’Edouard, Prince de Galles. On vend 2 760 000 pipes dans la boutique de Duke Street. Dunhill met officiellement en place une garantie d'un an sur ses pipes ("White Dot Guarantee") et en même temps que cette garantie un système de codage pour marquer l'année de la vente de chaque pipe.
1922: Etablissement d' Alfred Dunhill of London Inc à Toronto. Ouverture de la première boutique New Yorkaise. Création de la Parker Pipe Company Limited, en tant que filiale d'Alfred Dunhill Limited.
1923: Création d’Alfred Dunhill limited, avec un capital de départ autorisé de 300 000 £ (Alfred et son frère Herbert étant directeurs). Enregistrement de la marque « White Spot »; ouverture d’une boutique à Londres au 27b Throgmorton Street.
1924: Mary Dunhill rejoint l’entreprise; création de la Société Anonyme Française Alfred Dunhill (SAFAD), ouverture d’une boutique au 15 rue de la Paix, à Paris. Publication du Pipe Book d’Alfred Dunhill. Sortie du briquet Unique.
1926: ouverture d’une boutique à Toronto. Création de Mary Dunhill Limited (ouverture d’une boutique dans Bayswater) ; ouverture d’une nouvelle cave à cigares ; introduction du briquet montre ; naissance de Richard Dunhill.
1927: Herbert E Dunhill assiste à son dernier Conseil d’Administration; mais il restera Directeur Général jusqu’en 1950. Alfred Dunhill lance un briquet révolutionnaire, l'Unique, le premier qu'on puisse utiliser d'une seule main.
1928: Alfred Dunhill prend sa retraite ; Alfred Henry Dunhill lui succède en tant que président ; sortie de la première pendule Dunhill. Sortie de la montre « La Captive » (Captive watch) et de la montre-boucle de ceinture (Belt watch). Alfred Dunhill commence à distribuer les stylos en laque Namiki, de la compagnie du même nom.
1930: Introduction de la finition Root. D.R. « Dead Root » désigne les Dunhill au grain droit. On utilisait la finition Bruyere pour ces pipes jusqu’en 1929 ; La finition Root sera utilisée ensuite. Marquage "D.R." sur la tige. Une usine de maroquinerie s’ouvre à Notting Hill Gate. Accord signé avec Namiki pour l’introduction d’outils d’écriture.
1931: Achat des entreprises Dunhill française et canadienne. Introduction de la finition Root Briar.
1932:Achat de H.L. Savory & Co Ltd
1933: Introduction des articles de papeterie aux USA.
1934: Le siège social passe du 137 Notting Hill Gate au 30, Duke Street à St James.
1935: Début de l’agrandissement du magasin de Duke Street à St James.
1936: Importante prise de participation dans Hardcastle Pipes Ltd, acheté après un partenariat de dix ans ; l’usine se trouvait à Walthamstow. La célèbre montre Facet, dessinée d'après les phares de la voiture d'Alfred Dunhill est lancée.
1938: Mandat Royal reçu de Georges VI. Décès de Vernon Dunhill, le père de Richard Dunhill. Dunhill rachète Savory's.
1941: Le magasin de Duke Street est bombardé. Il sera agrandi et rebâti en 1950. Il a été récemment rénové.
1943: Mary Dunhill devient directrice.
1944: Achat de Mary Dunhill Limited par Alfred Dunhill Limited; achat de l’affaire de Wise & Greenwood.
1946: Achat de “Parker Pipe”, Masta Patent Pipe Company, nouvelle fabrique de pipes, ouvre à Plaistow.
1948: Richard Dunhill entre dans l’entreprise.
1949: Les Dead Root sont gradées de façon croissante de "A" à "J".
1950: décès de Herbert. E. Dunhill. Mary Dunhill lui succède en tant que Directeur Général. Les D.R. commencent à être associées à la finition Root Briar et sont marquées DRR.
1951: Ouverture d’une boutique à Beverly Hills, en Californie
1952: Introduction de la finition Tanshell. Le code de shape (forme) alphanumérique est introduit.
1953: le magasin de Duke Street est enfin complètement reconstruit après son bombardement en 1941.
1954: Publication du “Gentle Art of Smoking “d’Alfred H. Dunhill.
1955: Alfred H. Dunhill est élu Maître de la Worshipful Company of Tobacco, Pipe Makers, and Tobacco Blenders (Compagnie pour la Célébration du Tabac, des Fabricants de pipes et des Fabricants de tabac).
1956: Introduction du briquet Dunhill Rollagas
1957: Ouverture des nouveaux Siège social et magasin dans Duke Street, à St James, 50 ans après l’ouverture de la première boutique. « Bill » Carter y achève ses 50 ans de service.
1959: Décès d’Alfred Dunhill, le fondateur d’Alfred Dunhill Limited, le 2 janvier. Bill Taylor est engagé comme apprenti chez Dunhill.
1960: Ouverture d’une boutique à Philadelphie.
1961: Alfred Henry Dunhill abandonne la présidence du Conseil d’Administration, est nommé président directeur général et Mary Dunhill lui succède. Richard Dunhill est nommé directeur ; ouverture d’un magasin à San Francisco ; création d’Alfred Dunhill Tobacco Ltd (usine à Plaistow).
1963: Création de Dunhill Toiletries Ltd, avec Mandat Royal de la Reine Elizabeth.
1965: Carreras Ltd prend des parts dans l’entreprise. Introduction des cravates en soie.
1966: Ouverture d’une boutique à Hong Kong. Obtention d’une Queen’sAward for Industry (Récompense de la Reine pour l’Industrie) pour la réussite à l’exportation.
1967: Hardcastle fusionne avec Parker et devient Parker-Hardcastle Ltd; achat d’ Alfred Dunhill of London Inc., New York par Dunhill International Inc. Carreras Ltd (à présent Rothmans International) rachète à l'entreprise et aux membres de la famille 50% du capital de Dunhill et trois de ses directeurs rejoignent le Conseil d'Administration.
1968: Création de la Hong Kong Company ; ouverture d’une boutique à Sidney ; achat d’une participation majoritaire dans Molyneux (revendue en 1970) ; ouverture d’une boutique à Düsseldorf, en Allemagne de l’Ouest.
1970: Ouverture d’une boutique à Kuala Lumpur.
1971: Décès d’Alfred Henry Dunhill; ouverture d’une boutique à Singapour.
1972: Carreras devient Rothmans International. Introduction de la finition Redbark (note de l’AS de Pipedia: selon certaines sources, la finition Redbark fut introduite en 1973 tandis que d’autres indiquent qu’elle fut introduite en 1972 voir exemple).
1973: prise de participation majoritaire dans Richards & Appleby Ltd ; tenue à Londres de la première Conférence Internationale Dunhill.
1974: Mary Dunhill fête ses cinquante ans de service dans l’entreprise; ouverture d’une boutique à Dallas, Texas. Obtention d’une Queen’s Award for Industry (Récompense de la Reine pour l’Industrie) pour la réussite à l’exportation. Anthony Greener nommé directeur général. De premières étoiles apparaissent sur les DR, mais pour indiquer la taille.
1975: Mary Dunhill abandonne la présidence du Conseil d’Administration ; Richard Dunhill lui succède; Mary Dunhill est nommée PDG.
1976:Achat de H. Simmons Ltd, London, ouverture d’un département de vêtements pour hommes au sous-sol du magasin de Duke Street ; ouverture du Brentford Distribution Centre. Achat de Lane, Ltd., New York, en même temps que ses filiales F Charatan, Ben Wade,et Grosvenor Pipe. Dunhill permit à Holm, Preben d'utiliser le nom Ben Wade jusqu'à son décès en 1989. Une décennie s'écoula presque avant que John-Louis Duncan rachète le nom à Dunhill et relance la marque tout en continuant à utiliser l'usine Dunhill de Walthamstow. La marque Ben Wade fut ensuite vendue à M. Peter Wilson, en 1998 (John Duncan, petit fils du fondateur John Louis Duncan, vendit la firme à son beau-frère Peter Wilson). La Lane Ltd a été vendue à Scandinavian Tobacco Group en 1987. Le Groupe Richemont continue de fabriquer et de commercialiser des pipes de marque Charatan de nos jours (Dunhill et Charatan sont toujours propriété du groupe). Le code de marquage avec nombre et lettres fut abandonné et remplacé par un code à 4 ou 5 chiffres.
1977: Ouverture d’une boutique à Houston, Texas. Prise de contrôle majoritaire dans Montblanc Simplon GmbH en Allemagne de l’Ouest. Création de Dunhill pipes Ltd ; Bill Taylor est administrateur et superviseur de l’usine Dunhill.
1978: Ouverture d’une boutique à Atlanta, en Georgie. Prise de participation majoritaire pour un temps dans Collingwood of Conduit ltd. Mary Dunhill se retire du Conseil d’Administration de Dunhill Toiletries Ltd. Introduction des séries Collector (nomenclature 001). Dernière année d'utilisation des étoiles pour indiquer le groupe de taille et des lettres pour la gradation. Dunhill recommence à tailler des têtes à la main (Hand-turn / HT) mais seulement pour les séries DR et Collector.
1979: Publication de : Our Family Business (Notre Affaire de Famille) de Mary Dunhill. Ouverture d’une boutique à Washington D.C. Les séries Collector étaient marquées « 002 » et après 1979 ce marquage spécifique est abandonné. Les séries DR sont gradées avec des étoiles et un "XL" est ajouté.
1980: Première Conférence Mondiale des vendeurs de pipes Dunhill à Londres. Introduction de la finition Cumberland. Ouverture d’une boutique à Dubaï. Début du parrainage du tournoi de Polo Alfred Dunhill Queen's Cup.
1981: Ouverture de boutiques à l’intérieur des magasins Selfridges et Harrods à Londres. Ouverture d’une boutique à Munich. La fabrication de tabac se déplace de Sewell Street jusque chez Murray Sons & Co. Ltd, à Belfast; vente de Dunhill Tobacco Ltd. Introduction des lunettes Alfred Dunhill.
1982: Dunhill Holdings plc acquiert Alfred Dunhill Limited au terme d’un projet d’accord, Rothmans International plc contrôlant la nouvelle compagnie de holdings. La fabrication des pipes est transférée à Walthamstow, ouverture d’une boutique à Melbourne ; lancement du whisky Alfred Dunhill, ouverture d’une boutique au 14, Poultry à Londres.
1983: Ouverture d’une boutique à Vancouver.
1984:Lancement d'une ligne de produits de toilette pour hommes. Bill Taylor quitte Dunhill pour devenir Bill Ashton Taylor. Abandon du code de numérotation à 5 chiffres[29].
1985: Inauguration du tournoi de golf de la Coupe Alfred Dunhill (Alfred DunhillCup), achat de la Dunhill Tailored Clothes à New York.
1986: Ouverture d'une boutique à Montréal.
1987: la finition Redbark est officiellement abandonnée. Ouverture d'une boutique à QE2 dans Sloane Street, à Londres. Ouverture de la nouvelle boutique de Duke Street réaménagée.
1988: Décès de Mary Dunhill; Exposition à Londres: The Englishman's Companion: Alfred Dunhill.
1989: Richard Dunhill nommé Président ; Michael Nicholson nommé directeur général; ouverture de boutiques à Costa Mesa, Honolulu, Tokyo, Osaka, et Wall Street.
1990: la boutique de New York réinstallée au 450 Park Avenue; ouverture d'une boutique à Hambourg; le Musée Alfred Dunhill est ouvert dans Burlington Arcade à Londres.
1991: Lord Douro nommé président de la Dunhill Holdings plc, succédant ainsi à Edmund Skepper; ouverture de boutiques à Boston et Seattle.
1992: Ouverture de boutiques à Genève, Madrid et San Diego; l'affaire d'Alfred Dunhill achève un cycle de cent ans de commerce.
1993: En 1993, Alfred Dunhill célèbra son centenaire partout dans le monde. Le groupe de luxe Vendôme fut crée avec Alfred Dunhill Ltd et Montblanc-Simplo GmbH en tant que deux principales filiales; tous les intérêts dans le tabac furent vendus à Rothmans International plc; la ligne des montres du centenaire fut lancée, inspirée par les montres Dunhill des années 30. Alfred Dunhill ouvrit sa première boutique en Chine; La Saison de Tir Alfred Dunhill se tint dans quelques- uns des endroits les plus prestigieux d'Europe; l'Open de Golf Alfred Dunhill eut lieu à Knokke-Le-Zoute, en Belgique. François Poirel fut nommé Directeur Exécutif.
1994: Ouverture de nouveaux magasins en Europe et en Asie portant le nombre total des boutiques Alfred Dunhill à 96. Lancement de la collection de caves à cigares Dunhill.
1995: De nouveaux points de vente furent établis à Taiwan et la distribution se renforça dans tout le reste de la région Pacifique; les outils d'écriture en laque Namiki, qui étaient apparus à l'origine dans les années 20, furent réintroduits en série limitée pour le plus grand intérêt des collectionneurs. Changement du logo avec « Dunhill à l’intérieur d’une ellipse ».
1996: Le premier point de vente Dunhill ouvrit en Russie et un nouveau magasin ouvrit dans la City, à Londres. Le Siège Social Alfred DUNHILL fut relocalisé au 27 Knightsbridge à Londres.
1997:La boutique phare de Duke Street, à Londres, fut rénovée et relancée au 48 Jermyn Street, y compris le Musée Alfred Dunhill qui est ouvert au public pour la première fois; partenariat avec Aston Martin pour dessiner l'édition limitée de la voiture de sport Alfred Dunhill DB7; Callum Barton nommé directeur général.
1998: Richard Dunhill célébra ses cinquante ans dans l'entreprise. Le Musée Alfred Dunhill fit l'acquisition de la dernière automobile Alfred Dunhill existante, la "Tweenie", vendue pour la première fois en 1914 par Dunhill Motorities; Dunhill ouvrit des magasins en République Tchèque, à Prague et Carlsbad.Ouverture du 14ème magasin Dunhill en Chine; le plus grand magasin Dunhill d'Asie s'ouvrit à Osaka, au Japon. De nouveaux magasins furent ouverts à Bombay et New Delhi, et Kuala Lumpur en Malaisie; le nombre de magasins fut porté à 160 dans 26 pays. Sortie de l'Aston Martin DB7 – 78 Série Alfred Dunhill (150 de prévues) avec cave à cigares incorporée.
2005: Dunhill arrête la vente de produits ayant trait au tabac dans ses boutiques. Le tailleur de Savile Row Richard James, le vendeur concepteur de montres Tom Bolt, le concepteur de vêtements de loisirs Nick Ashley et le Maroquinier Bill Amberg sont engagés pour revitaliser la marque.
2007: Première "Maison Alfred Dunhill" ouverte à Tokyo, Japon.
2008: Alfred Dunhill annonce le recrutement du concepteur de vêtements pour hommes Kim Jones en tant que directeur de la création, un poste que la maison Alfred Dunhill n'avait jamais proposé auparavant. Une seconde Maison Alfred Dunhill est ouverte à Londres, Royaume Uni, dans Bourdon House. La troisième Maison Alfred Dunhill est ouverte à Shanghai, en Chine dans les Twin Villas.
2010: La quatrième Maison Alfred Dunhill est ouverte à Hong Kong, en Chine, dans Prince's Landmark.
2011: Dunhill lance sa première campagne de mailing vocal.
2012: Changement de logo pour "Alfred Dunhill's The White Spot". La collection Automne-hiver Trafalgar est présentée à Shanghai, en Chine. Réalisation du film For The Love.
2016: décès de Richard Dunhill le 26 août 2016 à l'âge de 89 ans, il avait travaillé pour Dunhill durant 68 ans.
2018: Dunhill annonce qu'il ne vendra ni ne concevra plus désormais de cigares ou de tabac à pipe.
2019: STG acquiert les droits afin de réintroduire les anciens mélanges Dunhill sous la marque Peterson, STG-Lane Ltd.
Note: une partie de ces informations a été tirée de One Hundred Years and More. [81]
Pipedia dans la presse
Le Nordic Smoker's Guild (NSG) dans son dernier numéro de l'année (décembre 2019 – c'est une publication trimestrielle), ainsi qu'un magazine danois, le"Piper & Tobak " numéro 165 on mentionné le travail ci-dessus.
<Nombreux sont ceux qui connaissent Pipedia.org, où on peut trouver toutes sortes d'information sur les pipes. Certaines d'entre elles doivent être prises avec précaution, mais la grande majorité offre une excellente source de connaissances. Si vous êtes intéressés par Dunhill, un bon nombre de nouvelles informations sont parues grâce à un jeune passionné brésilien du nom de Yang Forcióri. Parmi celles-ci, il a mis à disposition de nombreux articles du défunt John C. Loring, qui était considéré comme l'expert en matière de Dunhill.
Nos félicitations à l'éditeur, Mr. Carsten Andersen. "Relax with your pipe!" Tak!
Contacts:
Si vous avez quelque chose à ajouter ou suggérer, merci de nous contacter :
S.E.THILE Handmade Pipes E-mail: mailto:sethile.pipes@gmail.com
Yang Forcióri Brasília, Distrito Federal - Brazil E-mail: mailto:yang@forciori.com.br
Alfred Dunhill Manufacturing Limited Official site: http://www.whitespot.co.uk/ 32 St Andrews Road, London E17 6BQ; Telephone: +44 (0)20 8498 4000; Fax: +44 (020) 8498 4077; Email: mailto:adpl@dunhill.com
Nos contributeurs
Antony Cook. Arno van Goor. Ben Rapaport. Bruno de Figueiredo. Carsten Andersen. Doug Valitchka. Fawzi Bakeer. Fred Hanna. Guy Lesser. Jean-Christophe Bienfait. Jonathan Guss. Kalmon S. Hener. Leslie Wood. Luiz Leal. Scott Thile. Steve Snyder. Radek Jůza. Richard Esserman. Victor Naddeo.
Liens hors site
- Dunhill markings : Stampings pics from 1918 to now.
Liens hors site
Merci à Ben Rapaport, de nous avoir envoyé le point de départ de cette bibliographie de Dunhill qu'il a intitulé The Dunhill Legacy (l'héritage Dunhill). Ben est une excellente source en ce qui concerne les ouvrages rares et épuisés relatifs au tabac et on peut le joindre par e-mail : ben70gray@gmail.com
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- Blei, Davide, and Bottoni, Luciano, The Dunhill Petrol Lighter: A Unique Story (2004)
- Dunhill, Alfred
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- The Gentle Art of Smoking (1954, 1961 New Edition, 1968 and later reprints)
- The Story of Dunhill's, 1907-1957
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- Dunhill Ltd., Pleasures of the Pipe (1967)
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- Dunhill, Mary, Our Family Business (1979)
- Foulkes, Nick, Dunhill by Design: A Very English Story (Flammarion, Paris, 2005)
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- Loring, J. C.,
- The Dunhill Briar Pipe, The Patent Years and After (self-published, Chicago, 1998)
- Dunhill Catalogs.
- Vol. I. The Early Years, 1910–1926
- Vol. II. The Elegant Years, 1927–1935
- Vol. III. The Later Years, 1936–1962
- Vol. IV. Dunhill Catalogs & Patents. An Addendum (self-published, Chicago, 1999)
NB: Si vous connaissez des publications qui parlent de Dunhill et qui auraient leur place ici, n'hésitez pas à les ajouter, on envoyez les à sethile.pipes@gmail.com,et nous le ferons pour vous.
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