Loewe & Co./fr: Difference between revisions

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''This is an article written by Martin Farrent March 2003''
Article rédigé par Martin Farrent en mars 2003
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[[File:Loewe birmingham.jpg|thumb|300px|Loewe Birmingham, courtesy Wikipedia Commons]]
[[File:Loewe birmingham.jpg|thumb|300px|Loewe Birmingham, courtesy Wikipedia Commons]]
== '''History''' ==
== Histoire ==
Loewe is one of the haunting old names of British pipe-making, characteristic of an almost vanished "upper middle class" of the trade, which also incorporated makes such as BBB, Orlik, Comoy's and GBD. Along with these brands, Loewe has long dwindled into pseudo-existence, becoming little more than a logo occasionally used by the Cadogan factory in Southend-on-Sea. But owners of older Loewes treasure them as superb, featherweight smokers, excellently crafted and with grain characteristics superior to those of many contemporary Dunhills.
Loewé est l’un de ces vieux noms obsédants de la fabrication des pipes anglaises, caractéristique d’une production « bourgeoise» quasiment disparue, qui comprenait également des marques comme BBB, Orlik, Comoy’s et GBD. A côté de ces marques, Loewé s’est depuis longtemps réduite à une pseudo-existence, devenant un peu moins qu’un logo qu’utilise de temps en temps l’usine Cadogan à Southend- on-Sea. Mais les possesseurs des plus vieilles Loewé les chérissent comme de superbes fumeuses poids-plume, parfaitement réalisées et d’un grain aux caractéristiques supérieures à celui de beaucoup de Dunhill d’aujourd’hui.


[[File:Loewe 1928.jpg|thumb|1928 Ad, courtesy Doug Valitchka]][[File:Loewe-1.jpg|thumb|Ad, courtesy Doug Valitchka]][[File:Loewe Ripple Grain 1938-9.jpg|thumb|Circa 1938-39 Loewe Ripple Grain Brochure, courtesy Doug Valitchka]]
[[File:Loewe 1928.jpg|thumb|1928 Ad, courtesy Doug Valitchka]][[File:Loewe-1.jpg|thumb|Ad, courtesy Doug Valitchka]][[File:Loewe Ripple Grain 1938-9.jpg|thumb|Circa 1938-39 Loewe Ripple Grain Brochure, courtesy Doug Valitchka]]
The Frenchman Emil Loewe founded the company, both shop and workshop, in 1856 at the Haymarket 62, London. He is said to have been the first to make briar pipes in England. Richard Hacker maintains that theatre people from the West End were among the shop's heyday aficionados. Loewe's spigots are especially well regarded by lovers of elegance today - they were originally introduced for practical reasons, to facilitate the production of replacement stems for customers abroad.  
Le français Emil Loewé a fondé la compagnie, magasin et atelier, en 1856 au 62, Haymarket à Londres. Il aurait été le premier à fabriquer des pipes en bruyère en  Angleterre. Richard Hacker soutient que les gens de théâtre du West End faisaient partie des passionnés de la boutique à son apogée. Les montages spigots de Loewé sont aujourd’hui particulièrement prisés par les amoureux de l’élégance -ils furent introduits à l’origine pour des raisons pratiques, pour faciliter la fabrication  de tuyaux de remplacement pour les clients à l’étranger.  


The firm and its facilities were later taken over by Civic, well before becoming a fully integrated part of the Cadogan group sometime in the final quarter of the twentieth century. As with other brands belonging to this group, it is not easy to pinpoint a date marking the end of Loewe's independence and singularity. This is partly due to Cadogan's own development from a cooperative to a monolithic entity.
La firme et ses installations furent plus tard reprises par Civic, bien avant d’être complètement  intégrée au groupe Cadogan, quelque part dans le dernier quart du XXe siècle. Comme pour les autres marques de ce groupe, il n’est pas facile de déterminer la date qui marque la fin de l’indépendance de Loewé et de sa singularité. Ceci est dû pour une part au développement propre de Cadogan, passé d’une coopérative à une entité monolithique.


In 1979, a German paperback said that the Loewe brand had been discontinued two years
En 1979, on pouvait lire dans un livre de poche allemand  que la marque Loewé avait été abandonnée deux ans auparavant, afin que ces mêmes pipes puissent réapparaître comme des GBD haut de gamme. Curieusement, l’année de publication coïncidait avec l’année où la marque Loewé devint une marque du groupe Cadogan’s, qui à cette époque possédait déjà GBD. Avec ce qu’on sait aujourd’hui, l’auteur semble avoir travaillé à partir d’une information brouillée mais partiellement vraie. S’il y avait vraiment eu un projet de fusionner pleinement les deux lignes de production, celui-ci avait été abandonné. Aussi, une rupture de deux ans à cette époque semble impossible, puisqu’on trouve des poinçons prouvant que des Loewé furent fabriquées en 1978 et 1979. Toutefois, il existe des indices nets  que des modèles Loewé furent plus tard commercialisés en tant que Comoy’s (une autre marque de Cadogan).
previously, but that the pipes themselves were due to reappear as high-end GBDs. Interestingly,
the year of publication coincided with the year in which the Loewe trademark became
Cadogan's, who by this time already owned GBD. From today's point of view, the author appears
to have been working on confused, but partly true information. If there were ever really plans to
fully amalgamate the two lines, they were dropped. Also, a two-year break at this time seems
impossible, since we have hallmark evidence of Loewes made in 1978 and 1979. However, there
are firm indications that Loewe shapes were later marketed as Comoy's (another Cadogan brand).
There may also have been a phase of dissolution regarding location. The reported appearance of
French Loewes in the early 1980s is a sign that Loewes were being produced in more than one
place at some stage before the Cadogan-era proper.


[[File:Loewes.jpg|thumb|Courtesy Doug Valitchka]]
[[File:Loewes.jpg|thumb|Courtesy Doug Valitchka]]
From what I can gather, Cardogan's various brands continued to be made in separate facilities
A ce que j’en sais, les différentes marques de Cadogan continuèrent à être fabriquées dans des établissements séparés tout au long des années 70. Ce fut l’achat d’Orlik en 1980 qui permit à Cadogan de regrouper  toute la fabrication dans cette nouvelle usine de Southend-on-Sea. Quoi qu’il en soit ce transfert fut progressif et la façon dont il impacta Loewé n’est pas claire. On dit que, en tant qu’entreprise, Loewé ne fut pas officiellement liquidé par Cadogan (le successeur de Civic) avant la fin des années 80. Bien sûr, les « Loewé » d’aujourd’hui sont fabriquées dorénavant à Southend, bien que, d’après Cadogan, la marque ne soit plus guère utilisée.
throughout the1970s. It was the purchase of Orlik in 1980 that enabled the Cadogan group to
consolidate all manufacturing in that company's new factory in Southend-on-Sea. Whether or not
this transferral was a gradual process and when it affected Loewe is unclear. We hear that, as a
company, Loewe was not formally wound up by Cadogan (the successor to Civic) until the late
1980s. Of course, today's 'Loewes' are definitely made in Southend - though, according to
Cardogan, the trademark is no longer used very much.


== Collectibility ==
== Collection ==


As with most brands now owned by Cadogan, the collector's emphasis is on finding pieces made
Comme pour la plupart des marques possédées aujourd’hui par Cadogan, l’important pour le collectionneur est de trouver des pièces d’avant le regroupement des productions dans l’usine de Southend. On admet, par exemple, que la perte d’une identité propre a sonné la fin de l’excellence de GBD. De même, le nom d’Orlik, célèbre autrefois, ne dit plus grand chose à l’acheteur de pipes neuves d’aujourd’hui.
before the consolidation of the group's production in the Southend factory. It is generally agreed,
Mais trouver une « Original » sur le marché de l’estate implique souvent de vouer une confiance aveugle à la parole d’un vendeur, ou à  sa propre aptitude à apprécier la qualité d’une pipe à partir de deux photos sur Ebay.
for example, that the loss of a separate identity spelled the end of GBD's excellence. Likewise,
the once celebrated name Orlik means little to the buyer of new pipes today. But finding an
'original' on the estate market often involves blind trust in a vendor's word — or in one's own
ability to assess a pipe's quality from a couple of photos on Ebay.


Mounted Loewes are thus the most valued, since the hallmarks on their silver bands offer an
Les Loewés avec un montage  en argent sont ainsi les plus recherchées, puisque les poinçons sur les bagues d’argent permettent de déterminer leur âge. Il n’est pas possible de dater les autres pipes portant le logo « L&Co » aussi précisément que les Dunhill ou même les Charatan, dont les fréquents changements  de marquage sont bien documentés. En revanche, les différents propriétaires de la marque Loewé semblent avoir observé  une certaine constance dans les marquages d’origine.
indication of age. Other pipes bearing the 'L&Co' logo are impossible to date as exactly as older
Dunhills or even Charatans, where frequent changes to stamping patterns have been well
documented. By contrast, the various owners of the Loewe trademark appear to have adhered to
the original patterns rather consistently.


With help from members of the pipe-smokers' newsgroups ASP and DAFT (Germany), I have
Avec l’aide de membres des newsgroups de fumeurs de pipe ASP et DAFT (Allemagne), j’ai cherché des moyens de corriger cette situation. Nous avons un peu avancé dans la datation des pipes Loewé - ou au minimum dans l’attribution à une époque, mais il y a des trous. Une des méthodes consiste à rapprocher les marquages des pipes avec ceux des poinçons des bagues, ce qui permet d’avoir une idée des marquages utilisés à une période donnée. Cependant, pour établir un guide complet de datation, il faudrait disposer d’exemplaires indiquant clairement le début ou la fin d’un certain marquage- et aussi davantage d’informations sur l’attribution ou la localisation.
looked into ways of rectifying this situation. We have come a little closer to dating Loewe pipes
— or at least assigning them to a period, but there are gaps. One method is to correlate stamps
with the hallmark information on pipes with bands, giving an idea of the exact stamp used in a
given period. However, for a complete dating guide we would need to have examples from years
clearly marking the beginning or end of a certain stamping policy — and also more insights into
ownership and location issues.


To an extent, Cadogan have been helpful with information, but they have not answered historical
Dans une certaine mesure, Cadogan nous a aidé par ses informations, mais n’a pas répondu aux questions historiques. Mais aussi, leur philosophie du marquage ajoute vraiment à la confusion. Par exemple, ils utilisent encore un marquage « London », bien que la fabrication soit faite sur la côte de l’Essex depuis plus d’une décennie, voire deux. Les résultats de notre recherche commune ne sont pas encore complets et il reste l’espoir que quelqu’un apporte les informations nécessaires pour combler les blancs.
questions. Also, their stamping philosophy really adds to the confusion. For example, they still
use a London stamp, though production has been on the Essex coast for well over a decade,
possibly two. The results of our collected research are still not comprehensive and the hope
remains that someone will provide the information necessary to fill in the blanks.


== Aspects of Dating ==
== Eléments de datation ==


The period of transitions — and therefore of interest, here — begins some time after 1960.
La période de transition – et donc celle qui nous intéresse ici – débute quelques temps après 1960. Durant cette période, les pipes étaient encore fabriquées dans l’immeuble de Haymarket, mais  bien sûr, plus par le défunt Emil. Civic dirigeait les affaires, et avait apparemment  pris le contrôle  avec le consentement du fondateur ou de ses successeurs bien des années auparavant. Il n’y a aucun indice que les pipes fabriquées sous le contrôle de Civic aient été de moindre valeur que les toutes premières Loewé.
Around that year, the pipes were still being made in the Haymarket building, though - of course -
no longer by the late Emil himself. Civic was running the business, apparently having taken over
from the founder or his successors under a mutual agreement many years previously. There is no
indication that the pipes made under Civic ownership at this time were any less highly regarded
than earlier Loewes.


Based on information rendered by owners of hallmarked Loewe pipes, the stamping from 1920
D’après les informations fournies par les propriétaires de pipes Loewé munies de bagues d’argent poinçonnées, les marquages de 1920 (ou plus anciens) jusqu’à 1967 (ou légèrement avant) apparaissent comme suit :
(or earlier) to 1967 (or slightly earlier) appears as follows:


===== Right side of shank (seen from the smoker's perspective): =====
===== Côté droit de la tige (vu côté fumeur) =====


'LOEWE', 'LONDON W.'
'LOEWE', 'LONDON W.'


===== Left side of shank: =====
===== Côté gauche de la tige =====


Logo 'L&Co'. A series or grade stamp appears underneath this on later pipes. According to catalogue
Logo 'L&Co'. Un marquage de gradation ou de série apparaît sous la tige sur les pipes plus tardives. D’après les indices fournis par les catalogues, les gradations ont été introduites quelque part entre 1956 et 1964. Les premiers noms de série à être utilisés semblent être « CENTURION », « ORIGINAL « et «  OLD ENGLISH ». D’après les catalogues, les séries CENTURION étaient censées être faites de bruyère d’au moins cent ans. Ces gradations ne furent pas introduites avant une période située entre 1956 et 1964, selon les informations fournies par un Danois  qui détient des catalogues Loewé. Sans doute un peu plus  tard, de nouvelles séries furent introduites, notamment « MOUNTED », « SPIGOT », « STANDARD » et « STRAIGHT GRAIN ». Il n’y a sûrement pas de marquages de série sur les pipes fabriquées jusqu’en 1920. Il n’y en avait aucun non plus sur les pipes sablées proposées en 1950 comme « Ripple Grains ». Le catalogue de cette année là montre aussi une pipe appelée « Process », au fini naturel et avec  un fourneau spécialement traité ne nécessitant pas de culottage. Toutes deux avaient disparu en 1956.
evidence, grades were introduced at some stage between 1956 and 1964. The first series names to be used appear to be 'CENTURION' and 'ORIGINAL' and 'OLD ENGLISH'. According to catalogues, they denote grades. Centurions were allegedly made of wood over 100 years old. Grading was not introduced until some time between 1956 and 1964, as one Danish owner of Loewe catalogues reports. Additional, probably later, grade stamps include 'MOUNTED', 'SPIGOT', 'STANDARD' and 'STRAIGHT GRAIN'. There are certainly no grade stamps on pipes made up to 1920. There were also none on the sandblast pipes advertised as Ripple Grains in 1950. That year's catalogue also lists a pipe called the "Process", with a natural finish and a processed bowl requiring no breaking- in. Both the Process and the blasts were missing in 1956.


(There is also a case of 'Great Britain' being stamped here in place of a series name, though
On trouve aussi le cas d’un marquage « Great Britain » en place du nom de série, mais toutefois  sur une pipe impossible à dater achetée vers 1980.
on an undateable pipe bought around 1980.)


===== Bottom of shank: =====
===== Dessous de la tige ======
Shape name, e.g. 'INVERNESS' (= Lovat), sometimes also a 'Made in England' stamp, probably only on pipes exported to the USA.
Nom de la forme (p.ex. « INVERNESS » (=LOVAT)), quelquefois aussi un marquage « Made in England » sans doute seulement sur les pipes vendues aux U.S.A.




During the 1960s, still under the Civic regime, the original premises were lost to development
Au cours des années 60, encore dans la période Civic, les locaux originaux furent abandonnés en raison  d’autres projets de développement, et les pipes Loewé furent fabriquées, peut-être de façon successive, dans différents endroits de Londres (Hammersmith semblant être l’un d’entre eux).
schemes, and Loewe pipes were made in various, (possibly successive) locations all over London
(Hammersmith appearing to be one of them).


Also, at some stage before 1968, shape names were replaced by shape numbers, apparently all
De plus, à un moment quelconque avant 1968, les noms de forme furent remplacés par des numéros, qui tous apparemment comprenaient trois chiffres et commençaient par un 9. Par exemple une 910 était une billiard. Nous savons que ces nombres, marqués sur le côté droit de la tige (sous le « LONDON.W. ») étaient encore utilisés en 1983, bien qu’il y ait quelques incertitudes sur ce point. Nous ne savons pas exactement à quel moment on passa des noms aux nombres. Cela a pu se passer au plus tard en 1967, mais peut aussi avoir eu lieu quelques années (assez peu) auparavant. Un nom de forme apparaît sur une pipe neuve achetée aux USA en 1967, alors qu’une autre pipe portant le poinçon de cette année là sur sa bague argent affiche déjà un nombre plutôt qu’un nom de forme. Il convient aussi de  mentionner les souvenirs d’un fumeur de pipe danois, qui rappelle que seul W.O. Larsen importait des Loewé au Danemark jusqu’en 1968.
incorporating three digits and beginning with a 9. For example, a 910 was a billiard. We know
that these numbers, stamped on the right side of the shank (under 'LONDON W.'), were still used
in 1983, though there is some confusion about this. We do not know exactly when the switch
from names to numbers took place. It could have been as late as 1967, but may have occurred a
few (not many) years earlier. A shape name appeared on a new pipe bought in the USA in 1967,
yet a pipe bearing that year's hallmark on its band already displays a number, rather than a name.
It's also worth noting the recollections of one Danish smoker, who remembers that W.O. Larsen
only imported Loewes to Denmark until 1968.


Manfred W. Resag has a page on 9xx numbered pipes, with photos of pieces made from 1978 to
Manfred W. Resag affiche une page de pipes toutes numérotées 9xxx, avec des photos de pièces fabriquées de 1978 à 1982 (avec peut-être une exception une sans bague et par conséquent  non-datable).
1982 (with one possible exception — an unbanded and therefore undateable pipe):


http://perso.wanadoo.fr/nautor/Loewe.htm
http://perso.wanadoo.fr/nautor/Loewe.htm


By studying the website of one UK dealer I was able to deduce that the present shape numbers
En examinant le site web d’un vendeur du Royaume Uni, j’ai pu déduire que les numéros de forme actuels (début 2003) diffèrent  pour l’essentiel (et sans doute pour tous) de ceux utilisés depuis 1967. Par exemple une Billiard est maintenant un 28, une Lovat un 834, une canadienne un 296. Quelques numéros de forme comportent maintenant 4 chiffres. Mais même aujourd’hui, Cadogan marque encore à l’occasion une pipe avec un nom de forme plutôt qu’un nombre, mais seulement sur demande.
(early 2003) mostly (probably all) differ from those used from 1967. For example, a Billiard is
now a 28, a Lovat an 834, a Canadian a 296. Some shape numbers now have 4 digits. But even
today, Cadogan will occasionally still stamp a pipe with a shape name instead of a number,
though only on request.


It would appear that both older pipes with shape names and pipes using the 9xx numbers were
Il semble qu’aussi bien les plus vieilles pipes portant  des noms de forme que celles utilisant les marquages en 9xx aient été fabriquées à Londres, avant le déménagement  à Southend. A mon avis, seules les pipes fabriquées avant l’introduction des marquages numériques ont été  taillées dans les locaux d’origine à Haymarket, et parmi elles les tiges marquées d’un nom de série indiquant sans doute les pièces fabriquées après 1956.
made in London, before the move to Southend. My guess is that only the pipes made prior to the
introduction of numbers were carved on the original Haymarket premises, with the graded
shanks (series names) probably indicating pieces carved after 1956.


== Murky issues ==
== Questions obscures ==


To go some way towards verifying this theory, we would need to know the exact year of the
Pour chercher à confirmer cette théorie, nous avons besoin de connaître l’année exacte du départ de Haymarket, mais aussi d’en savoir plus sur les marquages des pipes fabriquées entre 1960 et 1966/67. Tous les fumeurs de pipes qui ont répondu à la demande de renseignements sur ASP et DAFT et qui ont signalé des pièces datables (avec des bagues argent poinçonnées) possédaient des pipes fabriquées avant ou après ces années, qui presque certainement englobaient la cession de l’atelier de Haymarket.
move from the Haymarket, but also more about the stamps on pipes made between 1960 and
1966/67. All those smokers who followed a call for information in ASP and DAFT and reported
dateable (hallmarked) pipes owned pieces made before or after these years, which almost
certainly encompassed the loss of the Haymarket workshop.


Cadogan has not answered questions concerning this or the later move to Southend. However,
Cadogan n’a pas répondu à ces questions non plus qu’à celles concernant le déménagement ultérieur  à Southend. Cependant, grâce aux preuves fournies par les lecteurs de la première version de cet article, je dirais que cet évènement là s’est produit autour de 1982, l’année au cours de laquelle un collectionneur danois a rapporté avoir acheté une canadienne portant le numéro de forme 296.
from the evidence contributed by readers of the first version of this article, I would say that the
second event occurred by or in 1982, the year in which a Danish collector has reported buying a
Canadian with the new 296 shape number.


This is notwithstanding the fact that several people own Loewes with the 9xx stamps — pipes I
Ceci malgré le fait que plusieurs personnes possèdent des  Loewé avec des marquages 9xx pipes que j’attribuerais aux derniers jours londoniens- mais pourtant avec des poinçons de 1982 ou même 1983. Il y a plusieurs explications envisageables pour cela. La plus évidente, c’est qu’il peut y avoir eu quelques mois de production se chevauchant dans deux ou trois endroits différents. On peut même se poser la question de savoir si les dernières années londoniennes n’ont pas vu du tout de restructuration de la production - ou si quelques (ou toutes) les Loewe ont fait l’objet de commandes à  d’autres firmes. Le collectionneur Danois mentionné plus haut a des documents proposant à la fois des Loewé « London-made » et des Loewé françaises (moins chères) en 1982.
would attribute to the late London days — yet with hallmarks from 1982 or even 1983. There are
several conceivable explanations for this. The most obvious is that there may have been a few
months of overlapping production in two or more locations. One could even raise the question of
whether the later London years saw any consolidated product ion at all — or whether some (or
all) Loewes were being made to order by other firms. The Danish collector mentioned above has
records of being offered both London-made and (cheaper) French Loewes in 1982.


Moreover, it is also reasonable to assume that some pipes began life in London and were
De plus, il est aussi raisonnable d’envisager que certaines pipes aient commencé leur vie à Londres et y aient été marquées, mais seulement achevées à Southend. Dans certains cas, il semble même évident que le temps écoulé entre la fabrication et la finition a été de plusieurs années. Par exemple, un fumeur allemand possède une 908 avec un poinçon de 1983. Elle faisait partie d’un drôle de lot de « spigots » proposé par un marchand allemand à la fin des années 1990, avec des tiges dont les bagues d’argent portaient des poinçons du début des années 80 et des tuyaux fabriquées une douzaine d’années plus tard voire plus. Le marchand se souvenait que c’était les dernières Loewé qu’on lui ait jamais proposées.
stamped there, but only completed in Southend. In a few cases, it even seems clear that the lapse
between conception and completion was several years. For instance, one German smoker owns a
908 with a 1983 hallmark. It was from a strange batch of spigots offered by a German dealer in
the late 1990s, with shank bands hallmarked in the early 1980s and stems made a dozen or so
years later. The dealer remembers that they were the last Loewes ever offered to him.


Curiously, some of the Loewe shapes from the 1970s and early 1980s apparently reappeared as
Curieusement, quelques unes des formes Loewe des années 70 et du début des années 80 semblent être réapparues ultérieurement en tant que Comoy’s (fabriquées aussi par Cadogan aujourd’hui). En fait, les spigots de Comoy faisaient partie des nouvelles séries introduites après la pleine intégration de Comoy’s à Cadogan. C’était cohérent avec la hiérarchie des marques observée chez  Cadogan, qui place Comoy’s tout en haut de la pyramide, quelque peu au détriment du prestige des autres marques. Ainsi, on peut imaginer que les têtes de ces étranges Loewé aient été fabriquées à Londres, se trouvaient dans les stocks transportés à Southend, et aient été plus tard équipées de tuyaux, lorsque quelqu’un s’en est souvenu ou les a découvertes. Les tuyaux étaient disponibles, puisqu’ils étaient toujours fabriqués pour les nouvelles Comoy.
Comoys (now also made by Cadogan), later on. Indeed, Comoy spigots were among the new
series introduced after Comoy's full integration into Cadogan. This was in line with Cadogan's
branding hierarchy, which put Comoy's at the top of the pyramid at some expense to the prestige
of the other names. So an educated guess says that the bowls of the strange Loewes in question
were made in London, were among the inventory moved to Southend and fitted with stems years
later, when someone remembered or discovered them. The stems were available, because they
were still being produced for the new Comoy pipes.


One final note on the transition period regards the desirability of Loewes made between the
Pour en finir avec  cette période de transition et l’intérêt  des Loewé fabriquées entre la période Haymarket et le déménagement à Southend,  J’attends toujours d’entendre une plainte d’un possesseur de l’une de ces pipes. Je possède moi-même une belle Rhodésian baguée, d’un  très beau grain presque droit. C’est une formidable fumeuse.
Haymarket days and the move to Southend. I have yet to hear a complaint from an owner of one
of these pipes. I have a fine mounted Rhodesian myself with excellent, almost straight grain. It is
a superlative smoker.


== Prices ==
== Prix ==


In 1926, the wholesale price for an unmounted Loewe was 11 shillings and three pence. 24 years
En 1926 le prix en sortie d’usine d’une Loewé sans  montage était de 11 shillings et 3 pence. 24 ans après, il avait doublé et cette pipe se vendait 50 shillings au détail. A cette époque (1950) une once de tabac à pipe ou un pain de 4 livres coûtaient à peu près un shilling à Londres. En 1982 un vendeur proposait des Loewé (London) pour 19,5 livres. Un lot de Loewé à montage spigot 9xx fabriquées au début des années 1980 et vendu vers la fin du siècle coûtait en Allemagne aux alentours de 200 Euros chaque. Début 2003 un site web anglais proposait des Loewe-Kaywoodie dans une fourchette de  18,50 à 65 £ (environ 25 à 95 euros/$). C’étaient des pipes Cadogan bien sûr. Dans le même temps, certaines pièces « anciennes » atteignaient les 175 Euros ou US$.
later, it had doubled and such a pipe retailed for 50 shillings. At this time (1950) an ounce of
pipe tobacco or a 4lb loaf of bread cost an average of a shilling in London. In 1982, o ne dealer
was offering Loewes (London) for 19.50 pounds. A batch of 9xx Loewe spigots made in the
early 1980s and sold towards the end of the century cost around 200 Euros each in Germany. In
early 2003, one British website advertised Loewe-Kaywoodies for 18.50 to 65.00 pounds sterling
(about 27 to 95 Euro/$). These were Cadogan pipes, of course. At the same time, some 'antique'
pieces were fetching up to 175 Euro or US $.


A 1946 catalog details the "Process" line of pipes; "Every bowl is chosen for some unique character in its grain.The interior is treated by the inimitable LOEWE PROCESS which renders breaking in unnecessary. The briar will colour beautifully and become richer in tone as the pipe is smoked."
Un catalogue de 1946 détaille les pipes de la ligne “Process”; « chaque tête est sélectionnée pour son grain unique. L’intérieur est traité avec l’inimitable procédé de Loewé qui rend le culottage inutile. La bruyère prendra une belle couleur et cette teinte s’enrichira au fur et à mesure des fumages». Le prix de détail pour les pipes Process étaient de 57 shillings et 6 pence (sans montage) et de 75 shillings et 9 pence (avec montage).
Retail price for Process pipes were 57/6 (unmounted) and 75/9 (mounted).


Early Loewes were available with a variety of options, such as amber stems and solid silver or
Les premières Loewé étaient disponibles avec de nombreuses options, comme des tuyaux d’ambre, ou des montages en argent massif ou en or en supplément. De façon intéressante, le catalogue de 1926 indiquait le prix des pipes avec un « fini naturel », mais ajoutait qu’une attrayante finition foncée était disponible sans supplément !
gold mounts at a surcharge. Interestingly, the 1926 catalogue prizes the pipes' "natural finish",
but adds that an attractive dark tan was available at no extra charge (!).


== Acknowledgements and note ==
== Remerciements et note ==




This article grew in the making, following requests for information on Usenet and the
Cet article s’est étoffé au fur et à mesure, en fonction des recherches d’informations sur Internet et la publication d’une première version, qui presque aussitôt a suscité de nouveaux envois des lecteurs.
publication of a first version, which almost immediately hastened new input from readers.


My thanks to Asp'ers Kevyn Winkless, Stephen Bozle. Greg Pease, Chris Keene, Manfred
Mes remerciements vont à Asp'ers Kevyn Winkless, Stephen Bozle. Greg Pease, Chris Keene, Manfred Resag, Sonam Dasara, Jorgen Jensen et  Jesper de  Danpipes pour leurs informations et leur contribution à cet article. Des détails importants ont également été signalés par les membres du DAFT (DE.ALT.FAN.TABAK- newsgroup Allemand) tels que Klaus J. Pfeifer, Manfred Arenz, HaJo Oestermann, Jörg Eichelberger, Rainer Duesmann, Joachim Acker and Michael Karrengarn.
Resag, Sonam Dasara, Jorgen Jensen and Jesper of Danpipes for contributing information and
ideas to this article. Valuable details were also reported by DAFT (German newsgroup) members
such as Klaus J. Pfeifer, Manfred Arenz, HaJo Oestermann, Jörg Eichelberger, Rainer
Duesmann, Joachim Acker and Michael Karrengarn.


Finally, though I include my e-mail address here, it is not really intended for queries, since I lack
En définitive, bien que j’ai indiqué  mon adresse e-mail ici, ce n’est pas vraiment pour recevoir des questions, puisque je manque des connaissances nécessaires pour y répondre. Je ne suis pas un expert, mais seulement un admirateur des pipes Loewé, et j’ai mis dans cet article jusqu’au plus infime indice que j’ai pu rassembler. Aussi, dans l’idéal, cette adresse est destinée à ceux qui pourraient un jour apporter des informations supplémentaires, de façon à rendre ce texte plus satisfaisant.
the knowledge to answer them. I am simply an admirer, but no expert on Loewe pipes and have
included every last scrap of evidence I have accumulated in this article. So ideally, the address is
for those able to contribute additional information in order to make this text more satisfactory,
some day.


<center><gallery widths=250 heights=185 caption="Examples and details, courtesy Doug Valitchka">
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Latest revision as of 22:33, 8 January 2019

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Article rédigé par Martin Farrent en mars 2003


Loewe Birmingham, courtesy Wikipedia Commons

Histoire

Loewé est l’un de ces vieux noms obsédants de la fabrication des pipes anglaises, caractéristique d’une production « bourgeoise» quasiment disparue, qui comprenait également des marques comme BBB, Orlik, Comoy’s et GBD. A côté de ces marques, Loewé s’est depuis longtemps réduite à une pseudo-existence, devenant un peu moins qu’un logo qu’utilise de temps en temps l’usine Cadogan à Southend- on-Sea. Mais les possesseurs des plus vieilles Loewé les chérissent comme de superbes fumeuses poids-plume, parfaitement réalisées et d’un grain aux caractéristiques supérieures à celui de beaucoup de Dunhill d’aujourd’hui.

1928 Ad, courtesy Doug Valitchka
Ad, courtesy Doug Valitchka
Circa 1938-39 Loewe Ripple Grain Brochure, courtesy Doug Valitchka

Le français Emil Loewé a fondé la compagnie, magasin et atelier, en 1856 au 62, Haymarket à Londres. Il aurait été le premier à fabriquer des pipes en bruyère en Angleterre. Richard Hacker soutient que les gens de théâtre du West End faisaient partie des passionnés de la boutique à son apogée. Les montages spigots de Loewé sont aujourd’hui particulièrement prisés par les amoureux de l’élégance -ils furent introduits à l’origine pour des raisons pratiques, pour faciliter la fabrication de tuyaux de remplacement pour les clients à l’étranger.

La firme et ses installations furent plus tard reprises par Civic, bien avant d’être complètement intégrée au groupe Cadogan, quelque part dans le dernier quart du XXe siècle. Comme pour les autres marques de ce groupe, il n’est pas facile de déterminer la date qui marque la fin de l’indépendance de Loewé et de sa singularité. Ceci est dû pour une part au développement propre de Cadogan, passé d’une coopérative à une entité monolithique.

En 1979, on pouvait lire dans un livre de poche allemand que la marque Loewé avait été abandonnée deux ans auparavant, afin que ces mêmes pipes puissent réapparaître comme des GBD haut de gamme. Curieusement, l’année de publication coïncidait avec l’année où la marque Loewé devint une marque du groupe Cadogan’s, qui à cette époque possédait déjà GBD. Avec ce qu’on sait aujourd’hui, l’auteur semble avoir travaillé à partir d’une information brouillée mais partiellement vraie. S’il y avait vraiment eu un projet de fusionner pleinement les deux lignes de production, celui-ci avait été abandonné. Aussi, une rupture de deux ans à cette époque semble impossible, puisqu’on trouve des poinçons prouvant que des Loewé furent fabriquées en 1978 et 1979. Toutefois, il existe des indices nets que des modèles Loewé furent plus tard commercialisés en tant que Comoy’s (une autre marque de Cadogan).

Courtesy Doug Valitchka

A ce que j’en sais, les différentes marques de Cadogan continuèrent à être fabriquées dans des établissements séparés tout au long des années 70. Ce fut l’achat d’Orlik en 1980 qui permit à Cadogan de regrouper toute la fabrication dans cette nouvelle usine de Southend-on-Sea. Quoi qu’il en soit ce transfert fut progressif et la façon dont il impacta Loewé n’est pas claire. On dit que, en tant qu’entreprise, Loewé ne fut pas officiellement liquidé par Cadogan (le successeur de Civic) avant la fin des années 80. Bien sûr, les « Loewé » d’aujourd’hui sont fabriquées dorénavant à Southend, bien que, d’après Cadogan, la marque ne soit plus guère utilisée.

Collection

Comme pour la plupart des marques possédées aujourd’hui par Cadogan, l’important pour le collectionneur est de trouver des pièces d’avant le regroupement des productions dans l’usine de Southend. On admet, par exemple, que la perte d’une identité propre a sonné la fin de l’excellence de GBD. De même, le nom d’Orlik, célèbre autrefois, ne dit plus grand chose à l’acheteur de pipes neuves d’aujourd’hui. Mais trouver une « Original » sur le marché de l’estate implique souvent de vouer une confiance aveugle à la parole d’un vendeur, ou à sa propre aptitude à apprécier la qualité d’une pipe à partir de deux photos sur Ebay.

Les Loewés avec un montage en argent sont ainsi les plus recherchées, puisque les poinçons sur les bagues d’argent permettent de déterminer leur âge. Il n’est pas possible de dater les autres pipes portant le logo « L&Co » aussi précisément que les Dunhill ou même les Charatan, dont les fréquents changements de marquage sont bien documentés. En revanche, les différents propriétaires de la marque Loewé semblent avoir observé une certaine constance dans les marquages d’origine.

Avec l’aide de membres des newsgroups de fumeurs de pipe ASP et DAFT (Allemagne), j’ai cherché des moyens de corriger cette situation. Nous avons un peu avancé dans la datation des pipes Loewé - ou au minimum dans l’attribution à une époque, mais il y a des trous. Une des méthodes consiste à rapprocher les marquages des pipes avec ceux des poinçons des bagues, ce qui permet d’avoir une idée des marquages utilisés à une période donnée. Cependant, pour établir un guide complet de datation, il faudrait disposer d’exemplaires indiquant clairement le début ou la fin d’un certain marquage- et aussi davantage d’informations sur l’attribution ou la localisation.

Dans une certaine mesure, Cadogan nous a aidé par ses informations, mais n’a pas répondu aux questions historiques. Mais aussi, leur philosophie du marquage ajoute vraiment à la confusion. Par exemple, ils utilisent encore un marquage « London », bien que la fabrication soit faite sur la côte de l’Essex depuis plus d’une décennie, voire deux. Les résultats de notre recherche commune ne sont pas encore complets et il reste l’espoir que quelqu’un apporte les informations nécessaires pour combler les blancs.

Eléments de datation

La période de transition – et donc celle qui nous intéresse ici – débute quelques temps après 1960. Durant cette période, les pipes étaient encore fabriquées dans l’immeuble de Haymarket, mais bien sûr, plus par le défunt Emil. Civic dirigeait les affaires, et avait apparemment pris le contrôle avec le consentement du fondateur ou de ses successeurs bien des années auparavant. Il n’y a aucun indice que les pipes fabriquées sous le contrôle de Civic aient été de moindre valeur que les toutes premières Loewé.

D’après les informations fournies par les propriétaires de pipes Loewé munies de bagues d’argent poinçonnées, les marquages de 1920 (ou plus anciens) jusqu’à 1967 (ou légèrement avant) apparaissent comme suit :

Côté droit de la tige (vu côté fumeur)

'LOEWE', 'LONDON W.'

Côté gauche de la tige

Logo 'L&Co'. Un marquage de gradation ou de série apparaît sous la tige sur les pipes plus tardives. D’après les indices fournis par les catalogues, les gradations ont été introduites quelque part entre 1956 et 1964. Les premiers noms de série à être utilisés semblent être « CENTURION », « ORIGINAL « et «  OLD ENGLISH ». D’après les catalogues, les séries CENTURION étaient censées être faites de bruyère d’au moins cent ans. Ces gradations ne furent pas introduites avant une période située entre 1956 et 1964, selon les informations fournies par un Danois qui détient des catalogues Loewé. Sans doute un peu plus tard, de nouvelles séries furent introduites, notamment « MOUNTED », « SPIGOT », « STANDARD » et « STRAIGHT GRAIN ». Il n’y a sûrement pas de marquages de série sur les pipes fabriquées jusqu’en 1920. Il n’y en avait aucun non plus sur les pipes sablées proposées en 1950 comme « Ripple Grains ». Le catalogue de cette année là montre aussi une pipe appelée « Process », au fini naturel et avec un fourneau spécialement traité ne nécessitant pas de culottage. Toutes deux avaient disparu en 1956.

On trouve aussi le cas d’un marquage « Great Britain » en place du nom de série, mais toutefois sur une pipe impossible à dater achetée vers 1980.

Dessous de la tige =

Nom de la forme (p.ex. « INVERNESS » (=LOVAT)), quelquefois aussi un marquage « Made in England » sans doute seulement sur les pipes vendues aux U.S.A.


Au cours des années 60, encore dans la période Civic, les locaux originaux furent abandonnés en raison d’autres projets de développement, et les pipes Loewé furent fabriquées, peut-être de façon successive, dans différents endroits de Londres (Hammersmith semblant être l’un d’entre eux).

De plus, à un moment quelconque avant 1968, les noms de forme furent remplacés par des numéros, qui tous apparemment comprenaient trois chiffres et commençaient par un 9. Par exemple une 910 était une billiard. Nous savons que ces nombres, marqués sur le côté droit de la tige (sous le « LONDON.W. ») étaient encore utilisés en 1983, bien qu’il y ait quelques incertitudes sur ce point. Nous ne savons pas exactement à quel moment on passa des noms aux nombres. Cela a pu se passer au plus tard en 1967, mais peut aussi avoir eu lieu quelques années (assez peu) auparavant. Un nom de forme apparaît sur une pipe neuve achetée aux USA en 1967, alors qu’une autre pipe portant le poinçon de cette année là sur sa bague argent affiche déjà un nombre plutôt qu’un nom de forme. Il convient aussi de mentionner les souvenirs d’un fumeur de pipe danois, qui rappelle que seul W.O. Larsen importait des Loewé au Danemark jusqu’en 1968.

Manfred W. Resag affiche une page de pipes toutes numérotées 9xxx, avec des photos de pièces fabriquées de 1978 à 1982 (avec peut-être une exception une sans bague et par conséquent non-datable).

http://perso.wanadoo.fr/nautor/Loewe.htm

En examinant le site web d’un vendeur du Royaume Uni, j’ai pu déduire que les numéros de forme actuels (début 2003) diffèrent pour l’essentiel (et sans doute pour tous) de ceux utilisés depuis 1967. Par exemple une Billiard est maintenant un 28, une Lovat un 834, une canadienne un 296. Quelques numéros de forme comportent maintenant 4 chiffres. Mais même aujourd’hui, Cadogan marque encore à l’occasion une pipe avec un nom de forme plutôt qu’un nombre, mais seulement sur demande.

Il semble qu’aussi bien les plus vieilles pipes portant des noms de forme que celles utilisant les marquages en 9xx aient été fabriquées à Londres, avant le déménagement à Southend. A mon avis, seules les pipes fabriquées avant l’introduction des marquages numériques ont été taillées dans les locaux d’origine à Haymarket, et parmi elles les tiges marquées d’un nom de série indiquant sans doute les pièces fabriquées après 1956.

Questions obscures

Pour chercher à confirmer cette théorie, nous avons besoin de connaître l’année exacte du départ de Haymarket, mais aussi d’en savoir plus sur les marquages des pipes fabriquées entre 1960 et 1966/67. Tous les fumeurs de pipes qui ont répondu à la demande de renseignements sur ASP et DAFT et qui ont signalé des pièces datables (avec des bagues argent poinçonnées) possédaient des pipes fabriquées avant ou après ces années, qui presque certainement englobaient la cession de l’atelier de Haymarket.

Cadogan n’a pas répondu à ces questions non plus qu’à celles concernant le déménagement ultérieur à Southend. Cependant, grâce aux preuves fournies par les lecteurs de la première version de cet article, je dirais que cet évènement là s’est produit autour de 1982, l’année au cours de laquelle un collectionneur danois a rapporté avoir acheté une canadienne portant le numéro de forme 296.

Ceci malgré le fait que plusieurs personnes possèdent des Loewé avec des marquages 9xx – pipes que j’attribuerais aux derniers jours londoniens- mais pourtant avec des poinçons de 1982 ou même 1983. Il y a plusieurs explications envisageables pour cela. La plus évidente, c’est qu’il peut y avoir eu quelques mois de production se chevauchant dans deux ou trois endroits différents. On peut même se poser la question de savoir si les dernières années londoniennes n’ont pas vu du tout de restructuration de la production - ou si quelques (ou toutes) les Loewe ont fait l’objet de commandes à d’autres firmes. Le collectionneur Danois mentionné plus haut a des documents proposant à la fois des Loewé « London-made » et des Loewé françaises (moins chères) en 1982.

De plus, il est aussi raisonnable d’envisager que certaines pipes aient commencé leur vie à Londres et y aient été marquées, mais seulement achevées à Southend. Dans certains cas, il semble même évident que le temps écoulé entre la fabrication et la finition a été de plusieurs années. Par exemple, un fumeur allemand possède une 908 avec un poinçon de 1983. Elle faisait partie d’un drôle de lot de « spigots » proposé par un marchand allemand à la fin des années 1990, avec des tiges dont les bagues d’argent portaient des poinçons du début des années 80 et des tuyaux fabriquées une douzaine d’années plus tard voire plus. Le marchand se souvenait que c’était les dernières Loewé qu’on lui ait jamais proposées.

Curieusement, quelques unes des formes Loewe des années 70 et du début des années 80 semblent être réapparues ultérieurement en tant que Comoy’s (fabriquées aussi par Cadogan aujourd’hui). En fait, les spigots de Comoy faisaient partie des nouvelles séries introduites après la pleine intégration de Comoy’s à Cadogan. C’était cohérent avec la hiérarchie des marques observée chez Cadogan, qui place Comoy’s tout en haut de la pyramide, quelque peu au détriment du prestige des autres marques. Ainsi, on peut imaginer que les têtes de ces étranges Loewé aient été fabriquées à Londres, se trouvaient dans les stocks transportés à Southend, et aient été plus tard équipées de tuyaux, lorsque quelqu’un s’en est souvenu ou les a découvertes. Les tuyaux étaient disponibles, puisqu’ils étaient toujours fabriqués pour les nouvelles Comoy.

Pour en finir avec cette période de transition et l’intérêt des Loewé fabriquées entre la période Haymarket et le déménagement à Southend, J’attends toujours d’entendre une plainte d’un possesseur de l’une de ces pipes. Je possède moi-même une belle Rhodésian baguée, d’un très beau grain presque droit. C’est une formidable fumeuse.

Prix

En 1926 le prix en sortie d’usine d’une Loewé sans montage était de 11 shillings et 3 pence. 24 ans après, il avait doublé et cette pipe se vendait 50 shillings au détail. A cette époque (1950) une once de tabac à pipe ou un pain de 4 livres coûtaient à peu près un shilling à Londres. En 1982 un vendeur proposait des Loewé (London) pour 19,5 livres. Un lot de Loewé à montage spigot 9xx fabriquées au début des années 1980 et vendu vers la fin du siècle coûtait en Allemagne aux alentours de 200 Euros chaque. Début 2003 un site web anglais proposait des Loewe-Kaywoodie dans une fourchette de 18,50 à 65 £ (environ 25 à 95 euros/$). C’étaient des pipes Cadogan bien sûr. Dans le même temps, certaines pièces « anciennes » atteignaient les 175 Euros ou US$.

Un catalogue de 1946 détaille les pipes de la ligne “Process”; « chaque tête est sélectionnée pour son grain unique. L’intérieur est traité avec l’inimitable procédé de Loewé qui rend le culottage inutile. La bruyère prendra une belle couleur et cette teinte s’enrichira au fur et à mesure des fumages». Le prix de détail pour les pipes Process étaient de 57 shillings et 6 pence (sans montage) et de 75 shillings et 9 pence (avec montage).

Les premières Loewé étaient disponibles avec de nombreuses options, comme des tuyaux d’ambre, ou des montages en argent massif ou en or en supplément. De façon intéressante, le catalogue de 1926 indiquait le prix des pipes avec un « fini naturel », mais ajoutait qu’une attrayante finition foncée était disponible sans supplément !

Remerciements et note

Cet article s’est étoffé au fur et à mesure, en fonction des recherches d’informations sur Internet et la publication d’une première version, qui presque aussitôt a suscité de nouveaux envois des lecteurs.

Mes remerciements vont à Asp'ers Kevyn Winkless, Stephen Bozle. Greg Pease, Chris Keene, Manfred Resag, Sonam Dasara, Jorgen Jensen et Jesper de Danpipes pour leurs informations et leur contribution à cet article. Des détails importants ont également été signalés par les membres du DAFT (DE.ALT.FAN.TABAK- newsgroup Allemand) tels que Klaus J. Pfeifer, Manfred Arenz, HaJo Oestermann, Jörg Eichelberger, Rainer Duesmann, Joachim Acker and Michael Karrengarn.

En définitive, bien que j’ai indiqué mon adresse e-mail ici, ce n’est pas vraiment pour recevoir des questions, puisque je manque des connaissances nécessaires pour y répondre. Je ne suis pas un expert, mais seulement un admirateur des pipes Loewé, et j’ai mis dans cet article jusqu’au plus infime indice que j’ai pu rassembler. Aussi, dans l’idéal, cette adresse est destinée à ceux qui pourraient un jour apporter des informations supplémentaires, de façon à rendre ce texte plus satisfaisant.



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