The Art of Sandblasting/fr: Difference between revisions

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''Orignaly Published in Pipes & Tobaccos- Winter 2000, and used by permission by the author. This version is unedited.''
Publiée à l’origine dans Pipes &Tobaccos - Winter 2000 et avec l’aimable autorisation de l’auteur. Cette version est inédite.


'''THE ART OF THE SANDBLAST, Another in an infrequent series of articles concerning THE BRIAR PIPE, by
L’ART DU SABLAGE, Un autre d’une série d’articles occasionnels à propos de LA PIPE DE BRUYERE par R. D. Field.
R. D. Field[http://www.rdfield.com]'''


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  - sand·blast·er noun
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So there it is- sandblasting was meant for engraving stuff or cleaning stuff. If machinery got so dirty, so gunky that it couldn’t be cleaned in any other way it was sandblasted clean. Building façades too. After years of road grime, exhaust fumes, dust turned a building façade black it could look like original after being shot with tiny particles.
C’est ainsi, le sablage a été conçu pour graver ou nettoyer le matériel. Si une machine devenait si sale, si crasseuse qu’on ne pouvait la nettoyer d’une autre façon, on la sablait. Les façades d’immeubles aussi. Après des années de pollution par la circulation et les gaz d’échappements, quand la poussière a noirci les façades des immeubles, on peut retrouver leur couleur d’origine en projetant dessus de minuscules particules.


So how was this applied to wood, specifically wood smoking pipes? Who thought of it? And why?  
Ainsi, comment a t’on appliqué ce procédé au bois, -et plus précisément au bois des pipes ? Qui y a pensé? Et pourquoi ?  


I think we’ve got to look at Alfred Dunhill. This gent was really one hell of an inventor- and marketer. He seemed to constantly try to produce stuff that no one else had thought of, and he certainly had successes. I’m sure he had a lot of failures too, but they’re buried somewhere. And even some of his successes might have really been failures, but no one knew so at the time.
Je crois qu’il faut se tourner vers Alfred Dunhill. Ce Monsieur était vraiment un diable d’inventeur - et un sacré commerçant. Il semble qu’il ait constamment essayé de produire des choses auxquelles personnes n’avait pensé et il a certainement réussi. Je suis certain qu’il a eu également pas mal de ratés, mais ils sont oubliés quelque part. Certaines de ses réussites peuvent même avoir été en fait des échecs mais personne ne le savait à ce moment là


When Dunhill ran an accessories and harness leather shop for coaches, wagons and motor cars he invented a “windshield” pipe- that is a pipe where the bowl was higher in front than in back. The idea was to stop the wind from blowing sparks about from the lighted pipe. I’m sure the pipe worked in a completely open vehicle, but they didn’t have wind-tunnel testing in those days- you know, like on TV where you can see the air as it moves around a car. So I’m betting that it didn’t work all that well once those open cars were made with windshields. I’m only talking from personal experience here, but when I ride in my open car or my H-D police bike (which has a windshield) I get the same effect- the air goes up over the windshield and over the front of me- and curves around to hit me from behind. I’m betting that if I had a lighted pipe in my mouth sparks would fly, but from back to front rather than front to back.   
Lorsque Dunhill reprit une boutique de sellerie, il inventa une pipe “pare-vent”, c’est à dire une pipe dont l’avant du fourneau était plus haut que l’arrière. L’idée était d’empêcher le vent de disperser les braises de la pipe allumée. Je suis certain que la pipe fonctionnait dans un véhicule complètement ouvert, mais il n’y avait pas d’essais en soufflerie à cette époque – vous savez, comme à la TV où on peut voir l’air circuler autour de la voiture. Aussi je parierais que ça n’aurait pas aussi bien marché si ces voitures ouvertes étaient équipées d’un pare-brise. Là, je parle uniquement de mon expérience, mais quand je conduis ma décapotable ou ma Harley de police (qui est équipée d’un pare-brise), j’obtiens le même effet : l’air passe au-dessus du pare-brise et au-dessus de moi, et me tourne autour pour revenir par derrière. Je parie que si j’avais une pipe allumée en bouche, les cendres voleraient, mais d’arrière en avant plutôt que d’avant en arrière.   


What possessed Dunhill to try an engraving and cleaning treatment on wood? I’d love to know- to follow his thought process. An old story goes that some briar was left by the heating boiler for a time and when Dunhill saw it he found that some of the grain had "shrunk" leaving a “relief” pattern on the wood. I don’t buy that story for a second, except that it makes for good marketing. And even if it was true why wouldn’t pipe bowls be left next to little heaters so the grain could be brought into relief. No- that won’t do. I can understand that he didn’t want to say: “I use a powerful industrial process noted for taking crud off metal.” Far better to romance the process as “…a combination of heat and sand”. From nature… sort of like being lulled to sleep by the surf as you lie on a sunny beach.   
Qu’est-ce qui a pris à Dunhill d’essayer un procédé de nettoyage et de gravage sur du bois? Je voudrais bien le savoir- pour suivre son raisonnement. Il circule une vieille histoire selon laquelle on avait oublié un moment de la bruyère près de la chaudière, et lorsque Dunhill la vit, il trouva que le grain s’était ratatiné, laissant un dessin en relief sur le bois. Je ne crois pas un instant à cette histoire, excepté que c’est une bonne trouvaille de marketing. Et même si c’était vrai, pourquoi n’a t’on pas laissé les têtes de pipes auprès de petits radiateurs pour révéler le relief du grain. Non- cela ne se peut pas. Je peux comprendre qu’il n’ait pas voulu dire « j’ai utilisé un puissant procédé industriel conçu pour mettre le métal à nu ». Il valait bien mieux romancer le procédé comme « ...un mélange de chaleur et de sable ». Naturel….quelque chose comme d’être bercé par le ressac quand vous êtes couché sur une plage ensoleillée.   


No matter that the process was industrial- it worked. It left the pipe bowl in beautiful, hard-grained relief. Or is it soft-grained relief? I’ve had arguments with folks- down and out kicking and screaming arguments about what part of the wood is actually left in relief. Dunhill maintained it to be the hard grain- but this may be marketing (who wants to think that they are left with the soft part of the wood to use as a chamber for fire). I think it’s the hard grain because- well, because it’s harder. My opponents swear it’s the soft grain but I don’t remember the reasons they gave- although they were convincing at the time.   
Aucune importance qu’il s’agisse d’un traitement industriel – ça marchait. Ca laissait à la tête de pipe un très beau relief au grain dur. Ou s’agit-il d’un grain doux ? J’ai eu de nombreuses discussions avec des gens, des discussions virulentes, à propos de quelle partie du bois est réellement laissée en relief. Dunhill soutenait que c’était la partie dure – mais ça peut être un argument de vente (qui aimerait penser qu’on lui laisse la partie la plus douce du bois pour en faire une chambre de combustion ?). Je pense que c’est la partie dure parce que – eh bien, parce que c’est plus dur. Mes contradicteurs jurent que c’est le grain tendre mais je ne me souviens pas des raisons qu’ils donnaient- bien qu’ils aient été sûrs d’eux à l’époque.   


As far as I am aware Dunhill was the first to sandblast briar smoking pipes. And I deduced that they (the Dunhill pipe factory at Notting Hill Gate) didn’t really know what the heck they were doing at first. If you look at the old Dunhill catalogs you’ll see page after page of pipe shapes in bruyere (smooth finish) each with its assigned model number or letter i.e. 59 (billiard), 137 (dublin) etc. When you come to the sandblasted (shell) pipes there are no model numbers (or letters)- only “example III” or “example X”. Why? The photos show shapes that look like traditional shapes, but they are so misshapen, so out-of-round that they were not assigned the traditional model designations. Neat, eh? I mean I love this type of pipe. It’s got character. But it doesn’t have real symmetry, and I guess this worried some of the boys who put the pipes on sale. They didn’t want to chance customers coming back to them saying things like “my Shell #59 doesn’t look at all like my Bruyere #59 and I want an exchange”.   
Pour autant que je le sache, Dunhill a été le premier à sabler des pipes de bruyère. Et j’en déduis qu’ils (à l’usine Dunhill de Notting Hill Gate) ne savaient pas au départ ce que diable ils étaient en train de faire. Si vous regardez de vieux catalogues Dunhill, vous verrez page après page des modèles en bruyère (finition lisse) chacun avec un numéro de modèle attribué ou une lettre, p.ex. 59 (billiard) 137 (dublin) etc. Lorsque vous arrivez aux modèles sablés (shell) il n’y a aucun numéro de modèle (ni de lettre) – seulement « exemple III » ou « exemple X ». Pourquoi ? Les photos montrent des formes qui ressemblent aux formes traditionnelles, mais qui sont si déformées, si ovalisées qu’on ne pouvait pas leur appliquer les références habituelles. Amusant ? Eh, je dois dire que j’adore ce genre de pipe. Ca leur donne du caractère. Mais il n’y avait pas vraiment de symétrie, et je pense que ça embêtait quelques uns des gars qui avaient à vendre ces pipes. Ils ne voulaient pas prendre le risque de voir des clients revenir les voir en disant quelque chose comme « ma Shell #59 ne ressemble pas du tout à ma Bruyère #59 et je voudrais l’échanger.«  


In the meantime the geezers who did the sandblasting became more adept at what they were doing; as a result bowls were less misshapen and more identifiable . Lest we forget- these were craftsmen, not folks pulled in off the street and put in front of a machine. They had pride in their work and were eager to deliver what the market desired. So I suppose that if folks really desired radically misshapen bowls they would have delivered such. That they didn’t shows other forces at work.   
Entre temps les vieux de la vieille qui faisaient le sablage maîtrisaient de mieux en mieux ce qu’ils faisaient, et par  conséquent les têtes étaient moins déformées et plus identifiables. Ne l’oublions pas, c’étaient des artisans, pas des types ramassés au coin de la rue et installés devant une machine. Ils étaient fier de leur boulot et désireux de répondre à la demande. Aussi je suppose que si des gens avaient voulu des têtes totalement déformées ils en auraient fournies. Ils mettaient suffisamment de cœur à l'ouvrage pour ça.   


Even in the early 20’s Dunhill was known all over the world. How? Through clever marketing. I tell you the guy was at least as good a marketer as he was an inventor, and here’s a prime example. During the 1st World War Dunhill would give away many many pipes, but only to officers in the British military. He would also post pipes on approval to this same group. Most readers of this article being American would probably ponder something like “well, that’s nice- but hardly relevant”. Wrong! In Great Britain during the 1st World War (and for some time after I believe) all officers came from the aristocracy. They didn’t have to earn commissions but were given them as birthright. So here we have Dunhill handing out his pipes (and his cigarettes) to the folks that will have money to spend once the war comes to an end. And the 1st World War being in fact a world war here we have these rich officers in places like France, Australia, Greece, New Zealand, Turkey, Canada, etc. showing off their fine new Dunhill pipes and establishing the name far and wide.   
Dès le début des années 20 Dunhill était connu partout dans le monde. Comment? Grâce à un marketing habile. Je vous ai dit que ce type était aussi bon commerçant qu'inventeur, et en voici un exemple frappant. Au cours de la Première Guerre Mondiale, Dunhill distribua de nombreuses pipes, mais seulement aux officiers de l'Armée Britannique. Il envoya également des pipes pour essai à ce même groupe de personnes. La plupart des lecteurs de cet article en tant qu'américains penseront probablement quelque chose du genre “Bon, c'est sympa - mais pas très pertinent”. Faux ! En Grande Bretagne durant la Première Guerre Mondiale (et un peu après il me semble) tous les officiers provenaient de l'aristocratie. Ils n'avaient pas à gagner leurs galons mais les obtenaient par droit de naissance. Ainsi nous voyons Dunhill distribuant ses pipes (et ses cigarettes) à ceux qui auraient de l'argent à dépenser dès que la Guerre finirait. Et la Première Guerre Mondiale s'étendant au Monde entier, nous trouvons ces riches officiers dans des endroits comme la France, l'Australie, la Grèce, la Nouvelle-Zélande, la Turquie, le Canada etc… exhibant leurs jolies pipes Dunhill neuves et répandant le nom un peu partout dans le Monde.   


So now we see that Dunhill is known for its pipes, among other things, over most of the civilized world by the early 1920’s. What Dunhill has to do, and does, is to gauge which of its markets like what products, and how each of these products should be made for each individual market. What they found I speculate is that most if not all their markets liked sandblasted pipes with bowls that were not badly out-of-round. I deduced this by having spoken, over the years, to pipe distributors, pipe retailers, and pipe customers all over the world. After many such discussions in shops and offices all over Europe, and parts of Japan and Korea it appears to me that only we Americans , and really only we American Serious Dunhill Collectors prefer what were the early examples of the Dunhill Shell pipe.   
Ainsi nous voyons à présent que Dunhill est connu pour ses pipes, entre autre choses, dans tout le monde civilisé depuis le début des années 20. Tout ce que Dunhill avait à faire, et qu'il fit, était d'estimer lequel de ses marchés appréciait tel produit, et comment ces produits pouvait être fabriqué pour chacun de ces marchés, Je crois que ce qu'ils découvrirent c’est que la plupart si ce n'est la totalité de leurs marchés appréciait les pipes sablées mais avec des têtes pas trop déformées. Je déduis cela de mes discussions, au fil des années, avec les négociants en pipe, les détaillants et les fumeurs de pipe partout dans le monde, Après maintes discussions à ce sujet dans les boutiques et les bureaux de toute l'Europe et d'une partie du Japon et de la Corée, il me semble que seuls, nous les Américains, et parmi nous seulement les Collectionneurs Américains Important de Dunhill préférons ce que furent les premiers exemples de Dunhill Shell.   


Enough of Dunhill- after proper homage is paid. Alfred Dunhill (as far as I am aware) was the first to sandblast pipes, did one hell of a marketing job promoting the process (did you know that early Dunhill Shell pipes cost more than their counterpart Bruyere pipes?), and (in my opinion) made the best sandblasted pipe in the world for a rather long period.   
Assez pour Dunhill- après lui avoir rendu l'hommage qui convient. Alfred Dunhill (pour autant que je le sache) fut le premier à faire des pipes sablées, fit un sacré boulot pour répandre le procédé (savez vous que les toutes premières Dunhill Shell coûtent davantage que les Bruyere correspondantes?), et (à mon avis) réalisa les meilleures pipes sablées au monde pendant une assez longue période.   


Why sandblast a pipe in the first place? There are several reasons, any one of which could be the predominate one depending on the time period in question. There may be a sand spot or small flaw in the bowl and the manufacturer decides it is more economical in terms of time to sandblast instead of re-working the pipe; there may be a discoloration which precludes even staining; there may be an excess of weight which sandblasting can remove. A common misconception is that a sandblasted pipe is a flawed pipe. Up through 1930 almost all smooth pipes were stained burgundy or a dark walnut. These stains can mask most sand spots and the smaller flaws which look like part of the grain pattern. Since most smooth pipes of that era had a mixed or cross grain pattern it was virtually impossible to find a sand spot without stripping the pipe of its stain. I suggest that if we had only burgundy or dark walnut stained smooth pipes today we would indeed have many more smooth pipes. But tastes change and so the naturally stained pipe came into being. Even these at the start had a natural stain of the darker variety than that being used today, but it still proved much harder to conceal sand spots or small flaws- hence the dramatic increase in sandblasting. Today many makers use only the lightest of natural stains; these have a tendency to highlight any flaw or spot at all, no matter how tiny. So, I put forth, it is not that briar quality has decreased but that our standards have changed as to what is acceptable in a smooth pipe.   
Et d'abord, pourquoi sabler une pipe? On peut trouver de nombreuses raisons, chacune pouvant prévaloir selon la période concernée. Il peut un avoir un sandpit ou un petit défaut dans la tête et le fabricant décide que c'est moins coûteux en temps de sabler plutôt que de retravailler la pipe. Il peut y avoir une décoloration qui persistera même après teinture ; il peut y avoir un excès de poids que le sablage peut ôter. Une idée fausse mais répandue voudrait qu'une pipe sablée soit une pipe présentant des défauts. Jusqu'environ 1930 la quasi-totalité des pipes lisses étaient teintées en bordeaux ou en noyer foncé. Ces teintures masquaient la plupart des sandpits et les plus petits défauts qui apparaissaient alors comme fondus dans le motif du grain. Comme la grande majorité des pipes lisses de cette époque avaient un grain mixte ou croisé il était quasiment impossible de découvrir le sandpit à moins de débarrasser la pipe de sa teinture. Je suggère que si aujourd'hui nous n'avions que des pipes lisses teintées bordeaux ou noyer foncé, nous disposerions certainement de beaucoup plus de pipes lisses. Mais les goûts changent et c'est ainsi que la pipe de teinte naturelle est apparue. Cette teinte au début était d'ailleurs d'une variété plus foncée que celles en usage aujourd'hui, mais il s'avère bien plus difficile de dissimuler sandpits ou petits défauts – d'où l'augmentation spectaculaire du sablage. Aujourd'hui de nombreux fabricants utilisent seulement des colorations naturelles parmi les plus légères: elles ont une tendance à souligner le moindre défaut ou sandpit, même minuscule. Aussi j'affirme que ce n'est pas la qualité de la bruyère qui a baissé mais que ce sont nos standards qui ont changé sur ce qu'on peut accepter en matière de pipe lisse.   


There are many sizes of sandblasting machines, but they all do the job in one of two ways. Many of the smaller ones use vacuum as pressure- that is a vacuum is created in one part of the unit and this vacuum is used to force the particles through a nozzle onto the article to be worked. Others, both small and large, use a compressor to build up pressure which is released as the nozzle trigger is pressed. The vacuum type doesn’t produce much pressure- one atmosphere to be exact, while the pressure type can be adjusted to any pressure the compressor can generate and the rest of the equipment can handle. A good analogy is that of espresso machines which operate in some ways like a sandblaster. Here again there are two types- vacuum and pressure. The vacuum type, operating at one atmosphere, delivers a thin, black espresso with no crema, no essential volatile coffee oils. The pressure type can force hot water through the coffee grounds at 12- 15 atmospheres, delivering the essentials that are not possible with the vacuum machine.   
Il existe des sableuses de taille variée, mais elles fonctionnent toutes selon deux principes. Beaucoup des plus petites utilisent le vide, c'est à dire que du vide est créé à un endroit de la machine et que ce vide est utilisé pour projeter les particules à travers une buse sur la pièce à travailler. Les autres, qu'elles soient petites ou grandes, utilisent un compresseur pour créer une pression qui est relâchée quand on presse la gâchette de la buse. Le modèle à vide ne produit pas beaucoup de pression – une atmosphère pour être exact, alors que le modèle à pression peut être modulé en fonction de celle que peut générer le compresseur et que le reste de l'équipement peut supporter. Une analogie facile peut être faite avec ces machines à expresso qui fonctionnent par certains côtés comme une sableuse. Ici il y en a également de deux types – à dépression et à pression. Le modèle à dépression, qui fonctionne sous 1 atmosphère, délivre un espresso fin et noir sans crème, sans huiles essentielles de café. Le modèle à pression peut forcer le passage de l'eau chaude à travers le café sous une pression de 12-15 atmosphères, délivrant la quintessence du café ce que ne peut faire une machine à vide.   


I’ve had some first-hand experience with both types of machines as I was with Bill Ashton-Taylor when he investigated and then made a purchase many years ago. We found ourselves in a huge building looking at machine after machine- some so large that I could fit inside. When the gent heard why Bill wanted such a machine he scratched his head, said “wood! Never heard of anyone sandblasting wood before” and directed us to a small vacuum pressure machine. “This’ll do” he opined. Well, it didn’t; not by a long shot. We went from machine to machine till we found one that was right. Not only right, but big. So big that I had to stand on a stool to see inside. And that doesn’t include the compressor which is both large and loud. Bill had to construct a small outbuilding of brick outside his unit in order to house and sound-deaden the thing.   
J'ai eu quelques bonnes expériences avec ces deux types de machine lorsque j'étais avec Bill Ashton-Taylor alors qu'il cherchait à en acheter une il y a pas mal d'années. Nous nous sommes retrouvés dans un grand bâtiment, examinant une machine après l’autre, certaines si grandes que j'aurais pu tenir dedans. Quand le monsieur entendit que Bill voulait une de ces machines, il se gratta la tête, dit “du bois ! Jamais entendu parler de quelqu'un qui sable du bois avant” et nous dirigea vers une petite machine à dépression. “Ca ira” affirma t-t'il. Bon, je ne pensais pas. Ca ne suffirait pas. Nous passâmes de machine en machine jusqu'à ce que nous en trouvions une qui convienne. Pas seulement efficace, mais grosse. Tellement grosse que je devais me tenir sur un tabouret pour voir à l'intérieur. Et je ne parle pas du compresseur qui était à la fois grand et bruyant. Bill dut construire une petite annexe de briques en dehors de l'atelier pour abriter et insonoriser la machine.   


A divergence here- to explain a bit more about the various types of sandblasting equipment as I know it. The machine described above uses a fixed nozzle mounted above the spot where the operator has his gloved hands. In this type of machine the operator uses a foot treadle to start and stop the stream of particles coming from the nozzle while he manipulates the pipe bowl with both hands. I have seen (and used) another type of machine where the pipe bowl is manipulated with one hand while the other hand holds a pistol which, when the trigger is pressed, releases the particles. A third type I have seen is more automated. Many pipe bowls are placed in a wire barrel or rotunda. A fixed nozzle sprays the barrel with particles for several hours as the bowls are turning. Because the bowls are always turning and nudging one another, and because the pressure is not so great as the bowls are being bombarded over a great amount of time the resulting sandblast has a different appearance than that using the manual approach. You will notice that the edges of some brands of sandblasted pipes are more smooth, more round, not as sharply defined; this is the major differentiating factor.   
Petite digression- afin d'en dire un peu plus sur ce que je sais des différents équipements de sablages
La machine décrite ci-dessus utilise une buse fixe montée au dessus du point où se trouvent les gants de l'opérateur. Dans ce genre de machines l'opérateur utilise une pédale pour commander le jet de particules sortant de la buse pendant qu'il manipule la tête de pipe des deux mains. J'ai vu (et utilisé) un autre type de machine dans laquelle la tête de pipe est manipulée d'une main pendant que l'autre main tient un pistolet qui, lorsqu'on presse la gâchette, envoie les particules. J'en ai vu un troisième genre plus automatisé. Plusieurs têtes de pipe sont placées sur un cylindre métallique ou rotonde. Une buse fixe projette des particules sur le cylindre durant plusieurs heures pendant que les têtes de pipe tournent. Du fait que les têtes tournent et se poussent l'une l'autre, et parce que la pression n'est pas très forte alors que les têtes sont bombardées pendant un long moment, le sablage qui en résulte est d'un aspect différent que celui résultant de la méthode manuelle. Vous remarquerez que les arêtes des pipes sablées de certaines marques sont plus douces, plus arrondies, pas aussi anguleuses. C'est la différence essentielle.   


The machine itself is just one aspect of sandblasting. Another is the material used in the process. There are an almost endless number of materials that can be used- from actual sand (silicon silicate I believe) to glass beads, to tiny ball bearings, to walnut shells. The wrong material creates the wrong look, or perhaps no look at all- so some pipe makers have experimented until they found what they considered the right material. And what may be right for one maker may not be right for another, as sandblasting is really an art. It’s creating a pattern or picture on a piece of wood. Some can create masterpiece after masterpiece, while others just slide by.   
La machine en elle-même n'est qu'un aspect du sablage. Le matériau utilisé en est un autre. Il existe un nombre infini de matériaux utilisables, du simple sable (silicate de silicium me semble - t'il) aux billes de verre, aux petites billes de métal, jusqu'aux coques de noix. Un mauvais matériau engendre un mauvais aspect, ou peut-être aucun aspect du tout- aussi quelques pipiers ont fait des expériences jusqu'à ce qu'ils trouvent ce qu'ils pensaient être le bon matériau. Et ce qui peut être bon pour un artisan peut ne pas l'être pour l'autre, car le sablage est vraiment un art. Il s'agit de créer un motif ou un dessin sur un morceau de bois. L'un peut créer chef-d'oeuvre sur chef- d'oeuvre, pendant que les autres passent à côté.   


Another aspect may be the type of briar used. I say may be because I have no definitive proof one way or the other. It used to be up through the early 60’s that there were many magnificent deeply blasted cross grain sandblasts- stuff that would really take my breath away. Briar sawmills at that time were not paying particular attention to grain as they were cutting blocks, with the result being that most pieces were of mixed or cross grain. But since the Italians (and to a lesser extent the Danes) have become a definitive force in pipe making all the sawmills seem to cut solely for straight grain. This shows up in sandblasted pieces as ring grain which to me is not at all as interesting as the varying patterns of cross grain pieces. The lack of depth in most sandblasts may be the world markets at work, it may be the type of briar used, or it may be that many makers are not familiar with the art of the deeply sandblasted pipe.
Un autre aspect réside peut être dans le genre de bruyère utilisée. Je dis peut-être car je n'en ai pas la preuve absolue. On a l'habitude de dire que jusqu'au début des années 60 on trouvait des sablage cross grain d'une profondeur superbe- un boulot à vraiment couper le souffle. Ceux qui sciaient la bruyère à cette époque ne prêtaient pas particulièrement attention au grain quand ils détaillaient les blocs, avec pour résultat que la plupart des pièces étaient d'un grain mixte ou d'un grain croisé. Mais depuis que les Italiens, et dans une moindre mesure les Danois, sont devenus l'ultime référence en matière de pipes tous les coupeurs de bruyère semblent vouloir couper uniquement du grain droit. Ca donne du sablage en ring grain qui pour moi n'est pas du tout aussi intéressant que les différents motifs de grain croisé. Le manque de profondeur dans la plupart des sablages peut-être dû à la demande des marchés mondiaux, au type de bruyère utilisée, mais peut-être également que de nombreux fabricants ne sont pas habitués à l'art du sablage profond.


A fourth aspect which may come into play is curing. Various makers have various methods- air drying, kiln drying, oil curing, microwaving, steaming, soaking, the list goes on. Certain makers with whom I’ve spoken feel deeply that their method of curing absolutely enhances the sandblasting process while others have told me that they’ve experimented with various methods and could find no difference. I can only state here that not all makers excel at all processes; Van Gogh does not paint like Rembrandt nor visa versa.   
Un quatrième aspect qui peut entrer en ligne de compte c'est le traitement du bois. Beaucoup de fabricants ont des méthodes variées – séchage à l'air, séchage au four, traitement à l'huile, micro-ondes, vapeur, trempage, et la liste continue. Certains fabricants dont j'ai parlé pensent sincèrement que leur traitement améliore nettement le procédé de sablage tandis que d'autres m'ont dit qu'ils ont essayé de nombreuses méthodes et qu'ils n'ont pas vu de différence. Je peux seulement indiquer ici que chaque fabricant n'excelle pas dans tous les procédés. Van Gogh ne peint pas comme Rembrandt et vice-versa.   


The final aspect in the art of the sandblast is true artistry. This is very difficult to put into words although I do have firsthand experience here- being allowed to play about with sandblasting both in England and Italy. The sandblast finish is by far my favorite, and I wanted to learn everything I could about how it is achieved. That I learned more of what shouldn’t be done than what should is perhaps a foregone conclusion. Almost anyone can sandblast a pipe; almost no one can produce a magnificent sandblast finish. To produce such an extraordinary article requires the correct touch using the correct machine operating at the correct pressure using the correct particles to sandblast the correct briar which has undergone the correct curing. And what is correct? It differs from maker to maker. You are the final judge as to who are the artists and who is pedestrian in the art of the sandblast.
Le dernier aspect de l'art du sablage réside dans la vérité artistique. Il est très difficile de traduire en phrases -bien que j'en ai une expérience de choix ici- mes divagations sur le sablage en Angleterre et en Italie.
 
La finition sablée est de loin ma préférée, et j'ai voulu tout apprendre sur la façon dont on la réalise. Que j'ai davantage appris ce qu'il ne faut pas faire que ce qu'on doit faire est peut-être une conclusion qui va de soi. N'importe qui ou presque peut sabler une pipe; très peu peuvent produire un magnifique sablage. Produire un tel objet extraordinaire nécessite le bon toucher avec la bonne machine utilisée à la bonne pression et utilisant les bonnes particules pour sabler la bonne bruyère ayant subi le bon traitement. Et qu'est ce qui est bon? Ca varie d'un fabricant à l'autre. C'est vous qui décidez en définitive qui est un artiste et qui est un tâcheron dans l'art du sablage.




[[Category:Sandblasting]]
[[Category:Sandblasting]]
[[Category: Dunhill]]
[[Category: Dunhill]]

Latest revision as of 22:50, 11 July 2019

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Publiée à l’origine dans Pipes &Tobaccos - Winter 2000 et avec l’aimable autorisation de l’auteur. Cette version est inédite.

L’ART DU SABLAGE, Un autre d’une série d’articles occasionnels à propos de LA PIPE DE BRUYERE par R. D. Field.

Main Entry: 1sand·blast
Pronunciation: -"blast
Function: noun
Date: 1871
: a stream of sand projected by compressed air (as for engraving, cutting, or cleaning glass or stone)  
Main Entry: 2sandblast
Function: transitive verb
Date: 1888
: to affect or treat with or as if with a sandblast
- sand·blast·er noun

C’est ainsi, le sablage a été conçu pour graver ou nettoyer le matériel. Si une machine devenait si sale, si crasseuse qu’on ne pouvait la nettoyer d’une autre façon, on la sablait. Les façades d’immeubles aussi. Après des années de pollution par la circulation et les gaz d’échappements, quand la poussière a noirci les façades des immeubles, on peut retrouver leur couleur d’origine en projetant dessus de minuscules particules.

Ainsi, comment a t’on appliqué ce procédé au bois, -et plus précisément au bois des pipes ? Qui y a pensé? Et pourquoi ?

Je crois qu’il faut se tourner vers Alfred Dunhill. Ce Monsieur était vraiment un diable d’inventeur - et un sacré commerçant. Il semble qu’il ait constamment essayé de produire des choses auxquelles personnes n’avait pensé et il a certainement réussi. Je suis certain qu’il a eu également pas mal de ratés, mais ils sont oubliés quelque part. Certaines de ses réussites peuvent même avoir été en fait des échecs mais personne ne le savait à ce moment là

Lorsque Dunhill reprit une boutique de sellerie, il inventa une pipe “pare-vent”, c’est à dire une pipe dont l’avant du fourneau était plus haut que l’arrière. L’idée était d’empêcher le vent de disperser les braises de la pipe allumée. Je suis certain que la pipe fonctionnait dans un véhicule complètement ouvert, mais il n’y avait pas d’essais en soufflerie à cette époque – vous savez, comme à la TV où on peut voir l’air circuler autour de la voiture. Aussi je parierais que ça n’aurait pas aussi bien marché si ces voitures ouvertes étaient équipées d’un pare-brise. Là, je parle uniquement de mon expérience, mais quand je conduis ma décapotable ou ma Harley de police (qui est équipée d’un pare-brise), j’obtiens le même effet : l’air passe au-dessus du pare-brise et au-dessus de moi, et me tourne autour pour revenir par derrière. Je parie que si j’avais une pipe allumée en bouche, les cendres voleraient, mais d’arrière en avant plutôt que d’avant en arrière.

Qu’est-ce qui a pris à Dunhill d’essayer un procédé de nettoyage et de gravage sur du bois? Je voudrais bien le savoir- pour suivre son raisonnement. Il circule une vieille histoire selon laquelle on avait oublié un moment de la bruyère près de la chaudière, et lorsque Dunhill la vit, il trouva que le grain s’était ratatiné, laissant un dessin en relief sur le bois. Je ne crois pas un instant à cette histoire, excepté que c’est une bonne trouvaille de marketing. Et même si c’était vrai, pourquoi n’a t’on pas laissé les têtes de pipes auprès de petits radiateurs pour révéler le relief du grain. Non- cela ne se peut pas. Je peux comprendre qu’il n’ait pas voulu dire « j’ai utilisé un puissant procédé industriel conçu pour mettre le métal à nu ». Il valait bien mieux romancer le procédé comme « ...un mélange de chaleur et de sable ». Naturel….quelque chose comme d’être bercé par le ressac quand vous êtes couché sur une plage ensoleillée.

Aucune importance qu’il s’agisse d’un traitement industriel – ça marchait. Ca laissait à la tête de pipe un très beau relief au grain dur. Ou s’agit-il d’un grain doux ? J’ai eu de nombreuses discussions avec des gens, des discussions virulentes, à propos de quelle partie du bois est réellement laissée en relief. Dunhill soutenait que c’était la partie dure – mais ça peut être un argument de vente (qui aimerait penser qu’on lui laisse la partie la plus douce du bois pour en faire une chambre de combustion ?). Je pense que c’est la partie dure parce que – eh bien, parce que c’est plus dur. Mes contradicteurs jurent que c’est le grain tendre mais je ne me souviens pas des raisons qu’ils donnaient- bien qu’ils aient été sûrs d’eux à l’époque.

Pour autant que je le sache, Dunhill a été le premier à sabler des pipes de bruyère. Et j’en déduis qu’ils (à l’usine Dunhill de Notting Hill Gate) ne savaient pas au départ ce que diable ils étaient en train de faire. Si vous regardez de vieux catalogues Dunhill, vous verrez page après page des modèles en bruyère (finition lisse) chacun avec un numéro de modèle attribué ou une lettre, p.ex. 59 (billiard) 137 (dublin) etc. Lorsque vous arrivez aux modèles sablés (shell) il n’y a aucun numéro de modèle (ni de lettre) – seulement « exemple III » ou « exemple X ». Pourquoi ? Les photos montrent des formes qui ressemblent aux formes traditionnelles, mais qui sont si déformées, si ovalisées qu’on ne pouvait pas leur appliquer les références habituelles. Amusant ? Eh, je dois dire que j’adore ce genre de pipe. Ca leur donne du caractère. Mais il n’y avait pas vraiment de symétrie, et je pense que ça embêtait quelques uns des gars qui avaient à vendre ces pipes. Ils ne voulaient pas prendre le risque de voir des clients revenir les voir en disant quelque chose comme « ma Shell #59 ne ressemble pas du tout à ma Bruyère #59 et je voudrais l’échanger.« 

Entre temps les vieux de la vieille qui faisaient le sablage maîtrisaient de mieux en mieux ce qu’ils faisaient, et par conséquent les têtes étaient moins déformées et plus identifiables. Ne l’oublions pas, c’étaient des artisans, pas des types ramassés au coin de la rue et installés devant une machine. Ils étaient fier de leur boulot et désireux de répondre à la demande. Aussi je suppose que si des gens avaient voulu des têtes totalement déformées ils en auraient fournies. Ils mettaient suffisamment de cœur à l'ouvrage pour ça.

Dès le début des années 20 Dunhill était connu partout dans le monde. Comment? Grâce à un marketing habile. Je vous ai dit que ce type était aussi bon commerçant qu'inventeur, et en voici un exemple frappant. Au cours de la Première Guerre Mondiale, Dunhill distribua de nombreuses pipes, mais seulement aux officiers de l'Armée Britannique. Il envoya également des pipes pour essai à ce même groupe de personnes. La plupart des lecteurs de cet article en tant qu'américains penseront probablement quelque chose du genre “Bon, c'est sympa - mais pas très pertinent”. Faux ! En Grande Bretagne durant la Première Guerre Mondiale (et un peu après il me semble) tous les officiers provenaient de l'aristocratie. Ils n'avaient pas à gagner leurs galons mais les obtenaient par droit de naissance. Ainsi nous voyons Dunhill distribuant ses pipes (et ses cigarettes) à ceux qui auraient de l'argent à dépenser dès que la Guerre finirait. Et la Première Guerre Mondiale s'étendant au Monde entier, nous trouvons ces riches officiers dans des endroits comme la France, l'Australie, la Grèce, la Nouvelle-Zélande, la Turquie, le Canada etc… exhibant leurs jolies pipes Dunhill neuves et répandant le nom un peu partout dans le Monde.

Ainsi nous voyons à présent que Dunhill est connu pour ses pipes, entre autre choses, dans tout le monde civilisé depuis le début des années 20. Tout ce que Dunhill avait à faire, et qu'il fit, était d'estimer lequel de ses marchés appréciait tel produit, et comment ces produits pouvait être fabriqué pour chacun de ces marchés, Je crois que ce qu'ils découvrirent c’est que la plupart si ce n'est la totalité de leurs marchés appréciait les pipes sablées mais avec des têtes pas trop déformées. Je déduis cela de mes discussions, au fil des années, avec les négociants en pipe, les détaillants et les fumeurs de pipe partout dans le monde, Après maintes discussions à ce sujet dans les boutiques et les bureaux de toute l'Europe et d'une partie du Japon et de la Corée, il me semble que seuls, nous les Américains, et parmi nous seulement les Collectionneurs Américains Important de Dunhill préférons ce que furent les premiers exemples de Dunhill Shell.

Assez pour Dunhill- après lui avoir rendu l'hommage qui convient. Alfred Dunhill (pour autant que je le sache) fut le premier à faire des pipes sablées, fit un sacré boulot pour répandre le procédé (savez vous que les toutes premières Dunhill Shell coûtent davantage que les Bruyere correspondantes?), et (à mon avis) réalisa les meilleures pipes sablées au monde pendant une assez longue période.

Et d'abord, pourquoi sabler une pipe? On peut trouver de nombreuses raisons, chacune pouvant prévaloir selon la période concernée. Il peut un avoir un sandpit ou un petit défaut dans la tête et le fabricant décide que c'est moins coûteux en temps de sabler plutôt que de retravailler la pipe. Il peut y avoir une décoloration qui persistera même après teinture ; il peut y avoir un excès de poids que le sablage peut ôter. Une idée fausse mais répandue voudrait qu'une pipe sablée soit une pipe présentant des défauts. Jusqu'environ 1930 la quasi-totalité des pipes lisses étaient teintées en bordeaux ou en noyer foncé. Ces teintures masquaient la plupart des sandpits et les plus petits défauts qui apparaissaient alors comme fondus dans le motif du grain. Comme la grande majorité des pipes lisses de cette époque avaient un grain mixte ou croisé il était quasiment impossible de découvrir le sandpit à moins de débarrasser la pipe de sa teinture. Je suggère que si aujourd'hui nous n'avions que des pipes lisses teintées bordeaux ou noyer foncé, nous disposerions certainement de beaucoup plus de pipes lisses. Mais les goûts changent et c'est ainsi que la pipe de teinte naturelle est apparue. Cette teinte au début était d'ailleurs d'une variété plus foncée que celles en usage aujourd'hui, mais il s'avère bien plus difficile de dissimuler sandpits ou petits défauts – d'où l'augmentation spectaculaire du sablage. Aujourd'hui de nombreux fabricants utilisent seulement des colorations naturelles parmi les plus légères: elles ont une tendance à souligner le moindre défaut ou sandpit, même minuscule. Aussi j'affirme que ce n'est pas la qualité de la bruyère qui a baissé mais que ce sont nos standards qui ont changé sur ce qu'on peut accepter en matière de pipe lisse.

Il existe des sableuses de taille variée, mais elles fonctionnent toutes selon deux principes. Beaucoup des plus petites utilisent le vide, c'est à dire que du vide est créé à un endroit de la machine et que ce vide est utilisé pour projeter les particules à travers une buse sur la pièce à travailler. Les autres, qu'elles soient petites ou grandes, utilisent un compresseur pour créer une pression qui est relâchée quand on presse la gâchette de la buse. Le modèle à vide ne produit pas beaucoup de pression – une atmosphère pour être exact, alors que le modèle à pression peut être modulé en fonction de celle que peut générer le compresseur et que le reste de l'équipement peut supporter. Une analogie facile peut être faite avec ces machines à expresso qui fonctionnent par certains côtés comme une sableuse. Ici il y en a également de deux types – à dépression et à pression. Le modèle à dépression, qui fonctionne sous 1 atmosphère, délivre un espresso fin et noir sans crème, sans huiles essentielles de café. Le modèle à pression peut forcer le passage de l'eau chaude à travers le café sous une pression de 12-15 atmosphères, délivrant la quintessence du café ce que ne peut faire une machine à vide.

J'ai eu quelques bonnes expériences avec ces deux types de machine lorsque j'étais avec Bill Ashton-Taylor alors qu'il cherchait à en acheter une il y a pas mal d'années. Nous nous sommes retrouvés dans un grand bâtiment, examinant une machine après l’autre, certaines si grandes que j'aurais pu tenir dedans. Quand le monsieur entendit que Bill voulait une de ces machines, il se gratta la tête, dit “du bois ! Jamais entendu parler de quelqu'un qui sable du bois avant” et nous dirigea vers une petite machine à dépression. “Ca ira” affirma t-t'il. Bon, je ne pensais pas. Ca ne suffirait pas. Nous passâmes de machine en machine jusqu'à ce que nous en trouvions une qui convienne. Pas seulement efficace, mais grosse. Tellement grosse que je devais me tenir sur un tabouret pour voir à l'intérieur. Et je ne parle pas du compresseur qui était à la fois grand et bruyant. Bill dut construire une petite annexe de briques en dehors de l'atelier pour abriter et insonoriser la machine.

Petite digression- afin d'en dire un peu plus sur ce que je sais des différents équipements de sablages La machine décrite ci-dessus utilise une buse fixe montée au dessus du point où se trouvent les gants de l'opérateur. Dans ce genre de machines l'opérateur utilise une pédale pour commander le jet de particules sortant de la buse pendant qu'il manipule la tête de pipe des deux mains. J'ai vu (et utilisé) un autre type de machine dans laquelle la tête de pipe est manipulée d'une main pendant que l'autre main tient un pistolet qui, lorsqu'on presse la gâchette, envoie les particules. J'en ai vu un troisième genre plus automatisé. Plusieurs têtes de pipe sont placées sur un cylindre métallique ou rotonde. Une buse fixe projette des particules sur le cylindre durant plusieurs heures pendant que les têtes de pipe tournent. Du fait que les têtes tournent et se poussent l'une l'autre, et parce que la pression n'est pas très forte alors que les têtes sont bombardées pendant un long moment, le sablage qui en résulte est d'un aspect différent que celui résultant de la méthode manuelle. Vous remarquerez que les arêtes des pipes sablées de certaines marques sont plus douces, plus arrondies, pas aussi anguleuses. C'est la différence essentielle.

La machine en elle-même n'est qu'un aspect du sablage. Le matériau utilisé en est un autre. Il existe un nombre infini de matériaux utilisables, du simple sable (silicate de silicium me semble - t'il) aux billes de verre, aux petites billes de métal, jusqu'aux coques de noix. Un mauvais matériau engendre un mauvais aspect, ou peut-être aucun aspect du tout- aussi quelques pipiers ont fait des expériences jusqu'à ce qu'ils trouvent ce qu'ils pensaient être le bon matériau. Et ce qui peut être bon pour un artisan peut ne pas l'être pour l'autre, car le sablage est vraiment un art. Il s'agit de créer un motif ou un dessin sur un morceau de bois. L'un peut créer chef-d'oeuvre sur chef- d'oeuvre, pendant que les autres passent à côté.

Un autre aspect réside peut être dans le genre de bruyère utilisée. Je dis peut-être car je n'en ai pas la preuve absolue. On a l'habitude de dire que jusqu'au début des années 60 on trouvait des sablage cross grain d'une profondeur superbe- un boulot à vraiment couper le souffle. Ceux qui sciaient la bruyère à cette époque ne prêtaient pas particulièrement attention au grain quand ils détaillaient les blocs, avec pour résultat que la plupart des pièces étaient d'un grain mixte ou d'un grain croisé. Mais depuis que les Italiens, et dans une moindre mesure les Danois, sont devenus l'ultime référence en matière de pipes tous les coupeurs de bruyère semblent vouloir couper uniquement du grain droit. Ca donne du sablage en ring grain qui pour moi n'est pas du tout aussi intéressant que les différents motifs de grain croisé. Le manque de profondeur dans la plupart des sablages peut-être dû à la demande des marchés mondiaux, au type de bruyère utilisée, mais peut-être également que de nombreux fabricants ne sont pas habitués à l'art du sablage profond.

Un quatrième aspect qui peut entrer en ligne de compte c'est le traitement du bois. Beaucoup de fabricants ont des méthodes variées – séchage à l'air, séchage au four, traitement à l'huile, micro-ondes, vapeur, trempage, et la liste continue. Certains fabricants dont j'ai parlé pensent sincèrement que leur traitement améliore nettement le procédé de sablage tandis que d'autres m'ont dit qu'ils ont essayé de nombreuses méthodes et qu'ils n'ont pas vu de différence. Je peux seulement indiquer ici que chaque fabricant n'excelle pas dans tous les procédés. Van Gogh ne peint pas comme Rembrandt et vice-versa.

Le dernier aspect de l'art du sablage réside dans la vérité artistique. Il est très difficile de traduire en phrases -bien que j'en ai une expérience de choix ici- mes divagations sur le sablage en Angleterre et en Italie.

La finition sablée est de loin ma préférée, et j'ai voulu tout apprendre sur la façon dont on la réalise. Que j'ai davantage appris ce qu'il ne faut pas faire que ce qu'on doit faire est peut-être une conclusion qui va de soi. N'importe qui ou presque peut sabler une pipe; très peu peuvent produire un magnifique sablage. Produire un tel objet extraordinaire nécessite le bon toucher avec la bonne machine utilisée à la bonne pression et utilisant les bonnes particules pour sabler la bonne bruyère ayant subi le bon traitement. Et qu'est ce qui est bon? Ca varie d'un fabricant à l'autre. C'est vous qui décidez en définitive qui est un artiste et qui est un tâcheron dans l'art du sablage.