The Ashton Pipe Story/fr: Difference between revisions

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La première année Bill fabriqua seulement 31 pipes Ashton. Il fallait changer quelque chose si nous voulions avoir un impact sur le marché de la pipe des Etats-Unis. J’allais à Londres en janvier 1984 pour que Bill et moi puissions discuter de son avenir dans l’affaire. Devait-il voler de ses propres ailes, où conserver la sécurité de son emploi actuel ? Une décision vraiment difficile, car il y avait Irène, l’épouse de Bill, et deux jeunes enfants à prendre en compte, sans parler d’un crédit immobilier récent. Je tiens à vous faire comprendre que c’est quelque chose de très effrayant de penser qu’une autre personne vous fait tellement confiance qu’il est prêt à quitter son boulot sur votre simple engagement de vendre sa production. Mais c’est ce qui est arrivé. Bill s'est remis entre mes mains. Et nous sommes toujours là tous les deux. HOURRAH!
La première année Bill fabriqua seulement 31 pipes Ashton. Il fallait changer quelque chose si nous voulions avoir un impact sur le marché de la pipe des Etats-Unis. J’allais à Londres en janvier 1984 pour que Bill et moi puissions discuter de son avenir dans l’affaire. Devait-il voler de ses propres ailes, où conserver la sécurité de son emploi actuel ? Une décision vraiment difficile, car il y avait Irène, l’épouse de Bill, et deux jeunes enfants à prendre en compte, sans parler d’un crédit immobilier récent. Je tiens à vous faire comprendre que c’est quelque chose de très effrayant de penser qu’une autre personne vous fait tellement confiance qu’il est prêt à quitter son boulot sur votre simple engagement de vendre sa production. Mais c’est ce qui est arrivé. Bill s'est remis entre mes mains. Et nous sommes toujours là tous les deux. HOURRAH!


Après avoir remis son préavis et s’être mis à son compte, Bill avait besoin de plus de capitaux. Entre autres, il avait besoin d’une sacré bonne sableuse, à moins de faire faire le travail ailleurs. Nous avions tous deux considéré qu’un sablage à la main devait être une caractéristique essentielle de la marque, et il fallait que ce soit comme celà. Au printemps 1984, après que Bill eût fait quelques recherches préliminaires, je suis venu et nous avons commençé par aller voir un spécialiste en machines à sabler. Bill avait apporté quelques têtes de pipe et les montra à notre représentant désigné pour voir comment utiliser la machine. « Pas de problème, Patron ! ». Et le gars nous condusisit à une petite machine de rien du tout. « Je ne pense pas que ça fera l’affaire » dit Bill. Et effectivement, ça ne le fit pas. Bill utilisa la machine pendant dix minutes sans résultat visible sur les têtes de pipe, et puis nous allâmes de machine en machine, augmentant de taille et de capacité jusqu’à ce qu’on arrive à la deuxième plus grosse de la rangée. Les mains, enfouies dans de gros gants de caoutchouc, glissèrent par des orifices à l’intérieur d’ une sorte de cabine géante, la tête de pipe tenue directement sous la projection de sable, le pied appuya sur la pédale du compresseur …et la tige fut complètement éclatée en une fraction de secondes. « Là, voilà une bonne sableuse » dit Bill. Marché conclu.
Après avoir remis son préavis et s’être mis à son compte, Bill avait besoin de plus de capitaux. Entre autres, il avait besoin d’une sacré bonne sableuse, à moins de faire faire le travail ailleurs. Nous avions tous deux considéré qu’un sablage à la main devait être une caractéristique essentielle de la marque, et il fallait que ce soit comme cela. Au printemps 1984, après que Bill eût fait quelques recherches préliminaires, je suis venu et nous avons commencé par aller voir un spécialiste en machines à sabler. Bill avait apporté quelques têtes de pipe et les montra à notre représentant désigné pour voir comment utiliser la machine. « Pas de problème, Patron ! ». Et le gars nous conduisit à une petite machine de rien du tout. « Je ne pense pas que ça fera l’affaire » dit Bill. Et effectivement, ça ne le fit pas. Bill utilisa la machine pendant dix minutes sans résultat visible sur les têtes de pipe, et puis nous allâmes de machine en machine, augmentant de taille et de capacité jusqu'à ce qu’on arrive à la deuxième plus grosse de la rangée. Les mains, enfouies dans de gros gants de caoutchouc, glissèrent par des orifices à l’intérieur d’ une sorte de cabine géante, la tête de pipe tenue directement sous la projection de sable, le pied appuya sur la pédale du compresseur …et la tige fut complètement éclatée en une fraction de secondes. « Là, voilà une bonne sableuse » dit Bill. Marché conclu.


Après avoir obtenu la sableuse qui convenait, nous allâmes en Italie acheter du bois. Comme Bill était familier de quelques scieries du coin, il s’occupa de tout et  nous arrivâmes à une scierie qui était à peu de distance de Pise, un mardi tôt dans la matinée. Les trois jours suivants furent passés à se remplir les yeux de bruyère, environnés par des montagnes de cette matière. Je ne saurais pas décrire l’air ambiant en dedans et au dehors des bâtiments qui étaient situés dans une région isolée de Toscane, hormis le fait qu’il y régnait une odeur forte, presque piquante, qui était  due à la bruyère dans toutes ses étapes de préparation. . Après trois jours de tri et de classification, nous rentrâmes avec sept sacs de bois à livrer. J’appris plus tard que quatorze sacs étaient arrivés en réalité, et que les sept sacs en plus contenaient du bois de bonne qualité mais que chaque bloc était plus petit en hauteur mais plus grand en largeur. Au final, plutôt que de les retourner, Bill et Franck furent capables d’en tirer de magnifiques cross-grain en tournant chaque bloc sur le côté avant de le travailler.
Après avoir obtenu la sableuse qui convenait, nous allâmes en Italie acheter du bois. Comme Bill était familier de quelques scieries du coin, il s’occupa de tout et  nous arrivâmes à une scierie qui était à peu de distance de Pise, un mardi tôt dans la matinée. Les trois jours suivants furent passés à se remplir les yeux de bruyère, environnés par des montagnes de cette matière. Je ne saurais pas décrire l’air ambiant en dedans et au dehors des bâtiments qui étaient situés dans une région isolée de Toscane, hormis le fait qu’il y régnait une odeur forte, presque piquante, qui était  due à la bruyère dans toutes ses étapes de préparation. . Après trois jours de tri et de classification, nous rentrâmes avec sept sacs de bois à livrer. J’appris plus tard que quatorze sacs étaient arrivés en réalité, et que les sept sacs en plus contenaient du bois de bonne qualité mais que chaque bloc était plus petit en hauteur mais plus grand en largeur. Au final, plutôt que de les retourner, Bill et Franck furent capables d’en tirer de magnifiques cross-grain en tournant chaque bloc sur le côté avant de le travailler.
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