Epoque de la Seconde Guerre Mondiale
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A la mi-1941, durant le tristement célèbre bombardement de Londres par la Luftwaffe, appelé Blitz, le magasin d'Alfred Dunhill, et de nombreux autres aux alentours furent bombardés et presque entièrement détruits. La restauration ne fut entièrement terminée qu'en 1953.La tradition populaire retient qu'à ce moment là les employés de Dunhill appelèrent Sir Winston Churchill à 4h du matin pour lui confirmer que sa collection privée de cigares conservées dans la cave du magasin avait été mise en sécurité. Ainsi qu'on le voit sur l'image de droite, Henry Dunhill continua à vendre des pipes au milieu des gravats et des ruines de sa boutique. Un exemple de son endurance remarquable.
Alfred Henry Dunhill fut nommé président en 1928 par son père, poste qu'il occupa jusqu'en 1961. Il décida alors de quitter l'entreprise et transféra la présidence à sa sœur, Mary Dunhill . Alfred Henry Dunhill décéda dix années plus tard (en 1971) à l'âge de 75 ans.
Sur une autre image rare (à gauche) aimablement communiquée par notre ami Jonathan Gusse, nous avons une coupure de magazine qui nous dit :
Mr Alfred Dunhill tenant un fragment des décombres de son magasin, dans Duke Street à St James à Londres, magasin fondé par son père. Tobacco de février a raconté l'histoire romantique de cette boutique qui était un "espace vaste et élégant, aux boiseries claires et brillantes et aux glaces biseautées" et qui fut détruite par les troupes d'Hitler en un seul raid de nuit.
La Seconde Guerre Mondiale fut une période difficile. Le rationnement imposé par la guerre était si draconien que Dunhill souffrit d'une pénurie de matière première jusqu'au début des années 50 dans la période d'après-guerre.
Dunhill publia ses catalogues chaque année, même au cours de la Première Guerre Mondiale, et chaque catalogue était plus élégant que le précédent. Il n’y eut aucun catalogue entre 1940 et 1950, à deux exceptions près cependant. C’étaient des catalogues de « cadeaux », distribués en Amérique du Nord vers 1943 et en Grande-Bretagne à la fin des années 40.
D'après John Loring, Dunhill produisit peu de pipes (et pour la plupart sans intérêt), au cours des années 1940. La bruyère italienne des pipes lisses était extrêmement rare, et la bruyère algérienne (utilisée pour les sablées) était à peine plus disponible. De même l'ébonite des tuyaux était soit rationnée, soit interdite, aussi beaucoup si ce n'est la plupart des pipes produites durant la guerre furent équipées de tuyaux de corne. La corne est un matériau très confortable, mais se craquelle facilement.
Loring déclare également que les pipes de cette époque que l'on trouve sur le marché des estates avec des tuyaux d'ébonite ont probablement vu leur tuyau remplacé à un moment ou l'autre. Ce ne serait pas surprenant que Dunhill ait systématiquement remplacé les tuyaux de corne à titre quasi -gratuit par de l'ébonite après la guerre.
Loring défend une hypothèse dans un article intitulé A Hypothetical WWII Pipe (Théorie sur la pipe de la Seconde Guerre Mondiale) dans lequel il considère que durant cette période c'est la nomenclature suivante qui fut utilisée :
Pas de code de date ou d'autre nomenclature, telle que l'Inner Tube par exemple. D'après l'historiographie disponible, le brevet 1341418/20 commence à apparaître en 1920, pratiquement toujours suivi par un autre numéro de brevet, par exemple PATENT MARCH.9.15 1341418/20. Dans de rares cas, il apparaît seul. Nous avons récemment pu avoir accès à une pipe achetée à cette époque (non fumée!) qui cadrait parfaitement avec les hypothèses de Loring. Remarquons le prospectus qui déclare: Arrivée Saine et sauve- Grâce à notre Puissance Maritime
et cela nous rappelle la guerre.
Jusqu'à environ la mi-1934, la nomenclature comportait un possessif, i.e. "Dunhill's Shell". Après cette période le possessif fut abandonné, pour devenir "Dunhill Shell". Aussi, comme les pièces en question datent déjà de la période ou le possessif n'appartenait plus à la nomenclature, nous pouvons présumer qu'elles datent d'après 1936. Les uniques pipes qu'on trouve avec cette date de brevet sont des années 1930 (1933 exactement) et vont jusqu'aux années 1940 (1945 peut-être) où le brevet est remplacé par 417574/34. Certaines pièces ayant le même numéro de brevet au début des années 40 (1941/1942) cependant avec le suffixe "US", à savoir U.S. PATENT 1341418/20, étaient destinées au marché Nord Américain.
Voici un exemple atypique de Bruyere (A, Shape T36. Patent Nº 417574. 1940) de cette période. Rappelons-nous que la bruyère italienne pour les pipes lisses était extrêmement rare durant les années 40.
Du fait d'un manque de matériel et de teinture durant la guerre, quelques Dunhill de cette époque présentent une couleur étrange. Mais on ne pouvait pas toujours se procurer de la bruyère extra et il fallait faire avec ce qui était disponible. Pendant la guerre, on utilisait la bruyère disponible dans sa totalité plutôt que d'en prendre uniquement la meilleure partie.Fred Wekx.
- Note: La pipe a une couleur beaucoup plus claire que l'originale du fait de la surexposition.
Dans ce cas précis, on dirait que le bloc provient du centre du broussin. Peut –être que cette pipe aurait dû être sablée plutôt que laissée lisse, mais c'était une époque difficile, et c'était peut-être la seule façon de fabriquer quelques bonnes pipes.
"Les Dunhill produites durant les années 40 sont peu nombreuses et pour la plupart sans intérêt. Il semble que durant la Seconde Guerre Mondiale et pendant un bon moment après, la bruyère italienne nécessaire aux Dunhill à finition lisse était fournie en très petite quantité alors que la situation de la bruyère algérienne nécessaire aux finitions Shell était à peine meilleure.
Pour Dunhill comme pour les autres compagnies anglaises, la période de 1939 jusqu'en 1953 fut particulièrement difficile. Au cours même de la Seconde Guerre Mondiale, la production Dunhill eut à souffrir d'une pénurie de bruyère, d'ébonite, d'outils, et surtout n'e l'oublions pas d'une surabondance de bombardements aériens. Et plusieurs années après, bien que les circonstances aient changées, les difficultés persistèrent. Jusque dans les années 1950, la production de Dunhill semble avoir été moins forte que lorsqu'elle était une toute jeune entreprise durant la Première Guerre Mondiale et après trente années consécutives à sortir des catalogues annuels de pipe, il n'y en eut même pas un pour la totalité des années 40.
Après la fin de la guerre, l'approvisionnement d'ébonite et d'outillage redémarra, mais la bruyère n'était plus aussi facilement disponible. La bruyère italienne que Dunhill utilisait pour ses pipes à finition lisse ne fut pas disponible en blocs appropriés pour les plus grandes pipes avant 1948, et au début à des coûts très élevés. L'approvisionnement en bruyère algérienne redevint plus tôt disponible, mais Dunhill utilisait cette bruyère seulement pour ses Shell Briar. De plus, élément au moins aussi important, il y eut un changement radical dans la clientèle Dunhill. Pour faire bref, pour toutes sortes de raisons pratiques, seuls les américains pouvaient proposer d'acheter des Dunhill en n'importe quelle quantité. Donc, il était extrêmement important de cibler le marché américain. Et, en ce qui concerne ce dernier point, la concurrence se développa de manière particulièrement importante" J. Loring
Ici nous voyons un autre exemple curieux, mais cette fois c'est une Shell. C'est une pipe de la Guerre, avec une configuration de tenon/tuyau particulièrement intéressante. Don Giles (propriétaire de la pipe) supposes que c'est un tenon Vernon modifié.
Il y a quelque chose d'intéressant dans cette pipe. Je pense que c'était juste avant le bombardement et les pièces étaient rares. Je suis d'autant plus heureux de posséder cette pipe que je suis sûr qu'il y a une histoire derrière cette fabrication curieuse. Je ne peux sûrement rien prouver de tout ça mais c'est sûrement intéressant.Don Giles.