A Duke Street 'DR'/fr: Difference between revisions

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But beyond its beauty I have found it to be a most interesting pipe. First, it has unique nomenclature, specifically a small oval ‘stop’ before the DUNHILL stamping. As you may recall in an earlier Ephemeris I reported that based on catalogs and a survey of collections, it appears that up to the mid 1920’s Dunhill had three DR grades indicated by small square stops before or after the DUKE ST or LONDON stampings and for the highest grade after the DUNHILL;  that in the mid 1920’s a fourth grade was introduced indicated by a square stop before DUNHILL; but that, I speculated, even before that fourth catalog ‘super’ grade was formally introduced there probably were always ‘special’ pipes priced above the then highest third grade. The exceptional straight grain pipe in hand with its oval rather then square stop before rather then after the  DUNHILL stamp would seem to bear out that speculation.
Mais au-delà de sa beauté j’ai trouvé que c’était une pipe très intéressante. D’abord, elle possède une nomenclature unique, un petit " stop " ovale spécifique avant le marquage DUNHILL. Vous vous souviendrez que dans un article plus ancien j’avais exposé qu’à partir des catalogues et d’une enquête dans les collections, il semble que jusqu’au milieu des années 20 Dunhill avait trois grades de DR indiqués par de petits « stops » carrés avant ou après les marquages DUKE ST ou LONDON et pour le plus haut grade après le DUNHILL ;  qu’au milieu des années 20 un quatrième grade fut introduit, indiqué par un stop carré avant DUNHILL ; mais je suppose que même avant que ce quatrième « super » grade fasse son apparition au catalogue, il y avait sans doute toujours eu des pipes « spéciales » vendues plus chères que les plus hautes gradations d’alors. Cette pipe au grain droit exceptionnel que j’avais en main, avec son stop plus ovale que carré placé avant et non après le marquage DUNHILL semblait confirmer cette hypothèse.




[[File:Loring-ADukeStDR2.jpg|thumb|left]]But if the graining approaches perfection, the pipe does not. In fact it has a hairline surface crack running horizontally across half the bowl. Most interestingly it must have been there from the beginningThere is for instance no discoloration indicative of a post sale ‘heat crack’ brought on by over zealous smoking. Moreover, a close inspection of the ‘clean’ side of the bowl shows a potential continuation of the crack just below the surface. This leads me to  suspect that in the final sanding and buffing of the bowl the flaw was just barely exposed on one side and left just barely protected on the other, and that when the pipe was initially smoked the exposed crack opened up just enough to make it apparent. If that isn’t enough, as I looked at the pipe closely, I note a three or four natural ‘sand specks’ (as opposed to later smoker made ‘dings’).
[[File:Loring-ADukeStDR2.jpg|thumb|left]]Mais si son grain approche la perfection, la pipe, en revanche en est loin. En fait elle a une fissure superficielle qui court à l’horizontale sur la moitié de la tête. Et plus intéressant, celle-ci semble avoir été là dès l’origine. Il n’existe par exemple aucune décoloration qui pourrait indiquer une fissure de chaleur causée après l’achat de la pipe par un fumeur trop empressé. Bien plus, une inspection minutieuse du côté « net » de la tête laisse apparaître une continuation potentielle de la fissure juste en dessous de la surface. Ceci m’amène à supposer qu’au moment du ponçage et du polissage final de la tête le défaut était à peine apparent sur un côté et restait tout juste caché de l’autre, et lorsque la pipe a été fumée pour la première fois la fissure s’est juste assez ouverte pour qu’on la voit. Si ce n’est pas assez, alors que j’examinai la pipe en détail, j’ai noté trois ou quatre ‘sandspecks -sandpits ?-  (différents des petits chocs que le fumeur a pu faire plus tard).  
 
But what intrigues me the most is that this pipe with its spectacular grain and regrettable flaws was most certainly reviewed, approved and likely as not, sold by AlfredDunhill himself. In this regard I am reminded of the recent controversy in collector circles over the revelation that some of the very finest modern day continental carvers ‘touch up’ sand specks in their pipes. For in the mid 1910’s the small Dunhill shop on Duke Street was far more akin to the small businesses  of those modern day Continental carvers then to the world-wide mega tobacconist it was to become beginning just a few years later.
Mais ce qui m’intrigue le plus c’est que cette pipe avec son grain spectaculaire et ses défauts regrettables a été certainement contrôlée, approuvée et très probablement vendue par Alfred Dunhill lui-même. A cet égard je me souviens de la récente controverse apparue dans les cercles de collectionneurs lorsqu’il fut révélé que certains des meilleurs pipiers continentaux de l’époque moderne retouchaient les « sandpits » sur leurs pipes. En effet au milieu des années 1910 la petite boutique Dunhill de Duke Street s’apparentait bien plus aux petites affaires de ces pipiers continentaux d’aujourd’hui qu’au marchand de tabac d’envergure mondiale qu’il devait devenir à peine quelques années plus tard.
Une décennie plus tard, très certainement, même si c’était à contrecoeur, cette pipe aurait été "dégradée" à cause de ses défauts, destinée à être marquée et vendue comme une Parker étant donné que les parois du fourneau n’étaient pas assez épaisses pour essayer d’en faire une Shell. Mais pour une boutique de pipes tout juste née, une telle pipe avait sans nul doute trop de valeur pour qu’on la mette simplement de côté. Tout ceci nous ramène à la nomenclature, et à une question. Alors que nous sommes à peu près sûrs que le stop placé avant le Dunhill était l’indication de la beauté du grain, l’utilisation d’un stop ovale était-elle accidentelle ou intentionnelle, pour avertir des défauts. Je crois que nous ne le saurons jamais, mais je suppose que si nous pouvions le demander aujourd’hui à Alfred Dunhill, il se souviendrait encore de ce jour, un siècle auparavant, où il a tenu en main pour la première fois cette superbe pipe et a dû prendre cette décision difficile. <br>
A decade later most assuredly, if ever so reluctantly, the pipe in hand would have been ‘graded out’ because of its flaws, consigned to be stamped and sold as a Parker given that the bowl walls were hardly thick enough to attempt a switch to the Shell finish. But for a fledgling pipe shop a pipe like this was no doubt far too valuable to be just set aside. All of which brings us full circle back to the nomenclature, and a question. While we can be comfortable that placing the stop before the DUNHILL was indicative of its beautiful graining, was the use of an oval stop accidental or was it intentional, to warn of flaws. I don’t suppose we will ever know, but I suspect that if we were but able to ask Alfred Dunhill today, he would still remember the day a century ago he first held this lovely pipe in his hand and faced the difficult decision of just what was to be done with it.
''[Un pipier expérimenté m’a appris depuis qu’en fait les fissures de la pipe étaient des fissures de chaleur.]''
''[I have since been advised by a well experienced pipe maker that in fact the cracks on this pipe are heat cracks]''


[[Category:Dunhill]]
[[Category:Dunhill]]

Latest revision as of 23:48, 5 August 2019

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UNE DUNHILL DE L’EPOQUE DUKE STREET’, by John C Loring
Contributed and translated by Jean-Christophe Bienfait

J’ai fait récemment l’acquisition d’une pipe des plus remarquables, une Dunhill ¾ bent de l’époque "Duke Street " vers 1915, d’une taille correspondant à peu près à une des premières 120. Une " DR" avec un grain facilement égal sinon meilleur que celui d’une DR E ou F des années 60. Les catalogues Dunhill prouvent que dans les années 1910 et 1920 Dunhill a réalisé quelques grains droits (straight grain) exceptionnelles mais bien que j’ai eu ou vu un bon nombre de DR des premiers temps cette pipe est la seule que j’ai réellement vu qui possède un grain de qualité « catalogue ».


Loring-ADukeStDR1.jpg


Mais au-delà de sa beauté j’ai trouvé que c’était une pipe très intéressante. D’abord, elle possède une nomenclature unique, un petit " stop " ovale spécifique avant le marquage DUNHILL. Vous vous souviendrez que dans un article plus ancien j’avais exposé qu’à partir des catalogues et d’une enquête dans les collections, il semble que jusqu’au milieu des années 20 Dunhill avait trois grades de DR indiqués par de petits « stops » carrés avant ou après les marquages DUKE ST ou LONDON et pour le plus haut grade après le DUNHILL ; qu’au milieu des années 20 un quatrième grade fut introduit, indiqué par un stop carré avant DUNHILL ; mais je suppose que même avant que ce quatrième « super » grade fasse son apparition au catalogue, il y avait sans doute toujours eu des pipes « spéciales » vendues plus chères que les plus hautes gradations d’alors. Cette pipe au grain droit exceptionnel que j’avais en main, avec son stop plus ovale que carré placé avant et non après le marquage DUNHILL semblait confirmer cette hypothèse.


Loring-ADukeStDR2.jpg

Mais si son grain approche la perfection, la pipe, en revanche en est loin. En fait elle a une fissure superficielle qui court à l’horizontale sur la moitié de la tête. Et plus intéressant, celle-ci semble avoir été là dès l’origine. Il n’existe par exemple aucune décoloration qui pourrait indiquer une fissure de chaleur causée après l’achat de la pipe par un fumeur trop empressé. Bien plus, une inspection minutieuse du côté « net » de la tête laisse apparaître une continuation potentielle de la fissure juste en dessous de la surface. Ceci m’amène à supposer qu’au moment du ponçage et du polissage final de la tête le défaut était à peine apparent sur un côté et restait tout juste caché de l’autre, et lorsque la pipe a été fumée pour la première fois la fissure s’est juste assez ouverte pour qu’on la voit. Si ce n’est pas assez, alors que j’examinai la pipe en détail, j’ai noté trois ou quatre ‘sandspecks -sandpits ?- (différents des petits chocs que le fumeur a pu faire plus tard).

Mais ce qui m’intrigue le plus c’est que cette pipe avec son grain spectaculaire et ses défauts regrettables a été certainement contrôlée, approuvée et très probablement vendue par Alfred Dunhill lui-même. A cet égard je me souviens de la récente controverse apparue dans les cercles de collectionneurs lorsqu’il fut révélé que certains des meilleurs pipiers continentaux de l’époque moderne retouchaient les « sandpits » sur leurs pipes. En effet au milieu des années 1910 la petite boutique Dunhill de Duke Street s’apparentait bien plus aux petites affaires de ces pipiers continentaux d’aujourd’hui qu’au marchand de tabac d’envergure mondiale qu’il devait devenir à peine quelques années plus tard. Une décennie plus tard, très certainement, même si c’était à contrecoeur, cette pipe aurait été "dégradée" à cause de ses défauts, destinée à être marquée et vendue comme une Parker étant donné que les parois du fourneau n’étaient pas assez épaisses pour essayer d’en faire une Shell. Mais pour une boutique de pipes tout juste née, une telle pipe avait sans nul doute trop de valeur pour qu’on la mette simplement de côté. Tout ceci nous ramène à la nomenclature, et à une question. Alors que nous sommes à peu près sûrs que le stop placé avant le Dunhill était l’indication de la beauté du grain, l’utilisation d’un stop ovale était-elle accidentelle ou intentionnelle, pour avertir des défauts. Je crois que nous ne le saurons jamais, mais je suppose que si nous pouvions le demander aujourd’hui à Alfred Dunhill, il se souviendrait encore de ce jour, un siècle auparavant, où il a tenu en main pour la première fois cette superbe pipe et a dû prendre cette décision difficile.
[Un pipier expérimenté m’a appris depuis qu’en fait les fissures de la pipe étaient des fissures de chaleur.]