Dunhill/fr: Difference between revisions

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<blockquote>"A l’époque où nous vivions à Harrow, avant la Première Guerre Mondiale, j’étais trop jeune pour en connaître beaucoup sur la nouvelle affaire. Comme Père ne s’est jamais beaucoup étendu sur ces temps difficiles, je pense qu’il préférait les oublier. Aussi j’ai conforté nombre de mes impressions à propos de ses activités de l’époque auprès d’un homme jovial du nom de Bill Carter, qui, ayant été engagé avec deux autres membres du personnel à l’âge de quatorze ans, se remmémorait cette époque avec la fierté d’un pionnier. Demeurant un des plus anciens vendeurs de Duke Street dans les dernières années, Bill Carter avait tissé des liens étroits avec pratiquement chacun de ceux qu’il servait, du prince indien aux personnages royaux jusqu’aux clients qui lui achetaient un cigare à la fois. Il était même devenu personna grata au 10 Downing Street durant la dernière guerre car c’est à lui qui’l incombait de s’assurer que Winston Churchill était bien approvisionné de ses cigares favoris, qui représentaient souvent une bonne part du V qu’il formait pour Victoire.  Au demeurant, je suis certaine que cet homme gentil et souriant, même passé la soixantaine, pensait encore que le moment le plus intéressant de sa vie fut celui où il persuada Père de l’engager pour 9 shillings par semaine.  
<blockquote>"A l’époque où nous vivions à Harrow, avant la Première Guerre Mondiale, j’étais trop jeune pour en connaître beaucoup sur la nouvelle affaire. Comme Père ne s’est jamais beaucoup étendu sur ces temps difficiles, je pense qu’il préférait les oublier. Aussi j’ai conforté nombre de mes impressions à propos de ses activités de l’époque auprès d’un homme jovial du nom de Bill Carter, qui, ayant été engagé avec deux autres membres du personnel à l’âge de quatorze ans, se remmémorait cette époque avec la fierté d’un pionnier. Demeurant un des plus anciens vendeurs de Duke Street dans les dernières années, Bill Carter avait tissé des liens étroits avec pratiquement chacun de ceux qu’il servait, du prince indien aux personnages royaux jusqu’aux clients qui lui achetaient un cigare à la fois. Il était même devenu personna grata au 10 Downing Street durant la dernière guerre car c’est à lui qui’l incombait de s’assurer que Winston Churchill était bien approvisionné de ses cigares favoris, qui représentaient souvent une bonne part du V qu’il formait pour Victoire.  Au demeurant, je suis certaine que cet homme gentil et souriant, même passé la soixantaine, pensait encore que le moment le plus intéressant de sa vie fut celui où il persuada Père de l’engager pour 9 shillings par semaine.  


And how Bill Carter had to work for those twenty-three pounds a year. All-day he was occupied in tidying, polishing, everlastingly putting pipes back in their mahogany cabinets, answering the telephone, sweeping up every shred of tobacco that fell onto the green carpet, dressing the window after closing time, presenting himself punctually every morning with polished shoes and a clean collar. If he was shouted for, he dropped whatever he was doing and ran. Yes, ran, for Bill Carter spent half his life on the run. Something of an athlete in his youth, he would leave his home in Wandsworth in the early hours of the morning and jog-trot the three and a half miles to Duke Street, returning by the same means at night. If there were parcels of cigarettes and cigars for delivery, as there usually were, he would put the penny he was given for the horse-bus into his pocket and start running towards Regent’s Park or Kensington or wherever he had to go. Nor did Father ever ask him for his penny back. He must have thought his delivery service cheap at the price.  
Et Bill Carter devait en faire pour ces vingt trois livres par an ! Chaque jour il était occupé à ranger, lustrer, et remettre les pipes dans leurs vitrines d’acajou, répondre au téléphone, ramasser chaque brin de tabac qui tombait sur la moquette verte, refaire l’étalage après la fermeture, se présentent lui-même à l'heure chaque matin avec des chaussures cirées et un col propre. Dès qu’on l’appelait, il laissait tomber tout ce qu’il faisait et accourait. Oui, il courait, car Bill Carter a passé la moitié de sa vie à courir. Etant très sportif dans sa jeunesse, il quittait son domicile de Wandsqorth aux petites heures et courait en petites foulées tout le long des trois ou quatre miles jusqu’à Duke Street, rentrant le soir de la même façon. Lorsqu’il y avait des paquets de cigarettes ou des cigares à livrer, comme c’était fréquemment le cas, il mettait le penny qu’il aurait dépensé pour l’omnibus dans sa poche et courait à travers Regent’s Park ou Kensington ou n’importe où il devait se rendre. Père ne lui a jamais demandé non plus de lui rendre le penny. Il devait trouver que son service de livraison était bon marché à ce prix là.  


What Father didn’t reckon with was the long-term credit most of his well-to-do customers took for granted. For if, as Bill Carter explained, every item of merchandise in the shop had to carry a tag to save customers the embarrassment of having to ask the price, what would have been their reaction if confronted with an account simply because it had been unpaid for several months? Father knew only too well. If tailors and other West End merchants could somehow arrange their business so that impertinent requests of this sort didn’t have to be made, why not a struggling tobacconist? Of this situation, all too many customers took advantage with the result that Father extended their credit far beyond the limits of his own.  
What Father didn’t reckon with was the long-term credit most of his well-to-do customers took for granted. For if, as Bill Carter explained, every item of merchandise in the shop had to carry a tag to save customers the embarrassment of having to ask the price, what would have been their reaction if confronted with an account simply because it had been unpaid for several months? Father knew only too well. If tailors and other West End merchants could somehow arrange their business so that impertinent requests of this sort didn’t have to be made, why not a struggling tobacconist? Of this situation, all too many customers took advantage with the result that Father extended their credit far beyond the limits of his own.