23,095
edits
(Created page with "'''LES FAUSSES DUNHILL DES ANNEES 80 © JOHN C LORING ''': ''used by permission''<br> ''Contributed and translated by Jean-Christophe Bienfait''") |
(Created page with "Les changements et même les quelques bouleversements qui s’emparèrent de la très conservatrice maison Dunhill commencèrent au milieu des années 70. Lane Limited, y comp...") |
||
Line 4: | Line 4: | ||
''Contributed and translated by Jean-Christophe Bienfait'' | ''Contributed and translated by Jean-Christophe Bienfait'' | ||
Les changements et même les quelques bouleversements qui s’emparèrent de la très conservatrice maison Dunhill commencèrent au milieu des années 70. Lane Limited, y compris la gamme de pipes Charatan, fut acquise en 1976 et au début des années 1980 les usines Dunhill furent réorganisées, un certain nombre de pipiers licencié et il y eut beaucoup de mécontentement parmi ceux qui restaient. Mais avec cette fusion, il n’y eut pas que quelques pipiers à disparaître, mais également des outils, des griffes, de la bruyère brute, et quelques têtes inachevées qu’on avait mises de côté dans les stocks de l’usine. Et à la fin de la journée de travail, ceux qui étaient encore employés et ceux qui n’avaient plus d’emploi se retrouvaient au pub pour discuter de l’injustice de tout ça. | |||
A la même époque de l’autre côté de l’Atlantique naissait un étrange nouveau hobby, la " collection de pipes de bruyère déjà fumées " avec les Dunhill comme joyaux de la couronne de ces pionniers américains de la collection de pipes. Très vite il y eut des Pipe Show, des listes de commandes, des soirées animées au téléphone et même des visites en Angleterre pour sauver de la poubelle des pipes déjà fumées. On paya des centaines, voire des milliers de dollars pour des Dunhill utilisées, promptement renommées " Estates", les prix les plus hauts étant payés pour les plus grosses et les plus anciennes. | |||
Et voilà comment se passa, à notre sens, ce qui fut notre tempête du siècle : en Angleterre il y avait des pipiers de Dunhill et Charatan mécontents avec les moyens à portée de main et en Amérique des collectionneurs affamés avec de l’argent plein les mains. Pas besoin de dire que d’une façon ou l’autre, la connexion se ferait. | |||
Un des tous premiers signes en 1983 peut bien avoir été une Dunhill LC bien réelle du début des années 20 au sablage usé, à la tige abîmée et avec une nomenclature assez peu lisible. Une tige réduite de ¼’ (0,6 cm), une mortaise refaite, un tuyau de remplacement plus long qui lui correspondait, la pipe reteinte et remarquée avec une griffe " empruntée " de la Seconde Guerre Mondiale qui ne manquait à personne, et pour " le petit bonus ", un marquage avec les très rares lettres " LLC ". Un " L" supplémentaire qui ferait oublier à n’importe quel collectionneur le sablage usé et reteint et la tige coupée. | |||
Mais pourquoi tourner autour du pot et perdre son temps à traquer des pipes rares et abîmées pour les refaire et les transformer quand au lieu de ça vous pouvez en faire des neuves. Tout particulièrement alors que les connaissances de base de ce nouveau domaine de la collection étaient encore limitées et mêlées au mythe. Mis à part les formes ODA communes, il y avait peu d’exemples concrets de pipes de très grandes dimensions. On considérait les Magnum comme des raretés peu communes qui se comptaient sur les doigts d’une seule main, peut être les deux au mieux. On pensait que les A, B, C des ODA, ODB et ODC correspondaient respectivement à América, Bermuda et Canada. Dater un numéro de brevet d’une Dunhill prenait des airs de divination. Les premiers catalogues Dunhill étaient indisponibles dans une large part et certains n’avaient absolument pas été étudiés. Et plus important à cette époque personne n’avait encore fabriqué une pipe qui "ressemblait à une Dunhill et sentait comme elle", sauf bien entendu Dunhill. | |||
Et ainsi en 1984, après qu'une présentation privée eut rencontré le succès, le grand début fut vraiment la première exposition de l’année organisée par l’un des principaux collectionneurs de l’époque. Trente pipes en tout y compris 4 shell presque magnums portant des numéros de forme extrêmement rares ou jusqu’alors inconnus, trois « LC » de finition lisse, deux Root et une Bruyere, dont l’une avec un numéro de forme inconnu auparavant, trois ODA non fumées, extrêmement rares, une Bruyere et une Shell 844 et une Shell 824, un certain nombre d’ODA recherchées dans des finitions variées, souvent non fumées, et deux impressionnantes Canadiennes supposément d’avant la Seconde Guerre Mondiale, chacune longue de 9 pouces (20 cm) avec une tige de 5 ¾ (14,6 cm), une Bruyere avec un petit fourneau de 1 ¾ de pouces (4,44cm) de haut et une Shell avec une tête de taille moyenne de 2 ¾ de pouces de haut (6,98 cm). Rien de pareil n’avait jamais été vu, ni même imaginé auparavant. Il est à peine besoin d’ajouter que cette exposition se vit remettre une distinction et la Shell Canadian fut désignée « Best of Show ». | |||