Comoy's

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L’histoire des pipes Comoy commence vraiment avec Henri Comoy, qui naît le 13 octobre 1850 à Avignon- lès- Saint-Claude, petit hameau de 43 maisons et 235 habitants dans les moyennes montagnes du Jura, juste à côté de Saint-Claude, gros bourg qui comptait à cette époque un peu moins de 5900 habitants.

1904 Comoy's
1902 Comoy's

Ville de pèlerinage dès le moyen âge, Saint-Claude a bâti son économie sur le travail du bois, la tournerie d’objets en bois et en os, images de saints et chapelets au XVe siècle, puis peu à peu la production se laïcisa : cuillers, flûtes, écuelles, puis après l’introduction du tabac en France au XVIe siècle des tabatières en bois, en os ou en corne. Puis des bonbonnières, des ustensiles de cuisine, des rouets, des jeux de quilles etc..

Le tournage sur bois comme toutes les petites industries de montagne, était pratiquée par un très grand nombre de cultivateurs, qui pour l’essentiel travaillaient en famille, et qui dans ce pays de moyenne montagne et donc de neige, travaillaient le bois ou l’os en hiver, ressource locale et bon marché qui permettait d’assurer un revenu à la famille.

L’industrie de la pipe à Saint-Claude ne prit naissance, elle, qu’au XIXème siècle, grâce à la mode lancée par les armées de Napoléon, qui outre le cigare rapporté d’Espagne, avaient répandu l’usage de la pipe en France. « … A cette époque, les ouvriers de la région de Saint-Claude ne s’employaient qu’au tuyau, fait de buis ou de corne, que l’on adaptait au foyer de porcelaine venu d’Allemagne. Les tourneurs s’essayèrent bientôt à la fabrication de la pipe en bois du pays. Toutefois les articles fabriqués ne valaient pas grand-chose : les bois d’ébénisterie employés (noyer, cerisier, poirier, et même le buis) ne résistaient pas à la combustion, et la saveur des pipes était fort désagréable. Un tourneur, revenu de la foire de Beaucaire, eut l’idée d’employer la racine de bruyère pour la fabrication de la pipe. La nouvelle matière, très dure, donna toute satisfaction et l’industrie prit dès lors un essor remarquable. … » (André Mathieu, les petites industries de la montagne dans le Jura Français. Annales de Géographie -Année 1929).

En 1854, Saint-Claude comptait entre autre 9 tabletiers, 17 tourneurs sur bois, et 3 tourneurs sur métaux ….

acte de naissance de Louis Henri Comoy - Avignon-les-Saint-Claude 13 Octobre 1850

Louis Henri Comoy naquit donc le 13 octobre 1850 dans un petit village de 235 habitants jouxtant Saint-Claude, dans une famille de cultivateurs qui vraisemblablement comme tous leurs voisins tournaient le bois en hiver. Au recensement d’Avignon de 1851 sur ces 235 habitants on comptait essentiellement des cultivateurs, des tourneurs et des cultivateurs/tourneurs.

1851 recensement d' Avignon -les- Saint-Claude. (Louis Comoy, âgé de 1 an, est en fait Louis Henri Comoy).jpg

Henri fut prénommé Louis Henri à sa naissance, mais utilisa toujours son deuxième prénom. Il était le fils de Claude Hermann Comoy, né à Avignon le 24 juillet 1819, et qui se faisait appeler Hermann. Le père d’Hermann se nommait François Joseph Emmanuel Toussaint Comoy, né le 3 novembre 1787, toujours en Avignon, qui lui se faisait appeler Emmanuel Toussaint ou Emmanuel selon les actes. C’était un cultivateur, fils de cultivateur. La légende de François Comoy qui lança une fabrique de pipes à Saint-Claude dès 1825 demeure une légende.

C’est la génération suivante, le père d'Henri (Hermann) et ses oncles (Louis et Olivier) qui commenceront à faire une profession du tournage sur bois, avec le développement de l’industrie de la bruyère. Hermann Comoy épouse une fille d’Avignon, Césarine Odobez, le 20 mars 1842. Ils auront cinq enfants, Henri étant le deuxième. Il a une sœur et quatre frères. Hermann à l’époque, est soit cultivateur, soit tourneur selon les actes. Après un bref passage à Saint-Claude, la famille se retrouve à Pontarlier vers 1866, et Hermann Comoy devient définitivement tourneur sur bois. Mobilisé en 1870 (il a vingt ans), Henri se retrouve interné en Suisse en février 1871 avec l’Armée de l’Est dite Armée Bourbaki. Il ne rejoint pas son régiment en avril 1871 et on perd sa trace plusieurs années, mais on retrouve la famille Comoy dans l’annuaire de Bruxelles en 1878, Hermann étant toujours inscrit comme tourneur sur bois.

Bruxelles-1878- Almanach des Professions

Il est vraisemblable qu’Henri soit demeuré avec sa famille un moment, avant de partir en reconnaissance à Londres. En avril 1880 Henri se présenta à l’Ambassade de Londres et déclara résider au 14 Great Turnstile à Holborn.

1888 Annuaire de Londres

Dans l’annuaire de Londres, on ne trouve aucune trace d’Henri Comoy, pipier, avant 1888.

Dans le recensement de 1891, au 11 Charles Street, Hatton Garden (Holborn), on trouve Henri Comoy, 40 ans, fabricant de pipes, patron (employer) déclaré citoyen suisse avec sa femme Anna Comoy (qui se nommait Anna Beausire de son nom patronymique) 36 ans. Pas d’enfants.

Recensement de Londres de 1901, 4 Newcastle Place, Clerckenwell

Au 14 Great Turnstile on trouve Gustave D. (pour Daniel) Comoy, français, célibataire, 36 ans, pipier (Tobacco pipe maker), ainsi que Comoy Armand (pour Hermann) 72 ans, sans occupation, Césarine, sa femme, 69 ans, sans occupation, Elisa leur fille, 45 ans, célibataire, ménagère et Samuel, leur fils également célibataire, 34 ans, pipier (tobacco pipe maker), soit quasiment le reste de la famille Comoy au grand complet (manque Louis Désiré, mort auparavant en 1878 à Bruxelles et Jules qui à l’époque a 24 ans, mais on sait qu’il suffisait qu’il soit absent le jour du recensement pour ne pas être compté).

Dans le recensement de 1901, dix ans plus tard, on trouve au 4 Newcastle Place Henri Comoy, sa femme, ses enfants et ses neveux Chapuis. La famille Chapuis est originaire de Lausanne. Leur père, Charles Pierre Chapuis était horloger et leur mère, Fanny Beausire, était la sœur aînée d’Anna Beausire, l’épouse d’Henri Comoy. Ils avaient sept enfants, Julien, Léon, Amélie, Emile, Louis, Alice et Charles. Devenus orphelins en 1896, Louis et Charles (Louis avait 19 ans, Charles 15) viendront vivre à Londres chez leur tante, Anna Comoy, et chez leur oncle par alliance, Henri, qui leur apprendra le métier ainsi qu’à ses fils Adrien et Paul. Le recensement de Londres de 1901 répertorie la famille Comoy au 4 Newcastle Square où vivent Henri Comoy, son épouse Anna, ses fils Paul et Adrien et sa fille Jeanne. Y vivent aussi Louis et Charles Chapuis, ainsi qu’un ouvrier en pipe de nationalité suisse, Louis Mayland, et un tourneur de Saint-Claude, Henri Guyon- Messager, qui a rejoint Henri à Londres après 1896 avec sa femme et sa fille. Tous travaillent à fabriquer les pipes au 4 Newcastle Square. On attribue à Henri Comoy la paternité de l'appellation “London Made”'.

Que dire ensuite : la légende des deux familles de pipiers, Chapuis et Comoy, qui associent leurs talents reste une légende. Henri Comoy n’a pas pu rencontrer ses neveux en Suisse lors de son internement en 1871 pour la simple raison qu’ils n’étaient pas encore nés, et que de toute façon ils ne sont devenus ses neveux qu’à partir de son mariage en 1890. Henri Comoy, premier véritable pipier de la famille et fondateur de la maison, a recueilli les neveux de sa femme, alors orphelins, (Louis a 19 ans en 1891, Charles 15 ans), leur a appris le métier et plus tard les a associés aux affaires, car ils seront directeurs de la société au même titre que ses fils.

La suite, plus contemporaine, est davantage connue : en 1914 Henri Comoy crée la H.Comoy & Co Ltd avec ses neveux Louis et Charles et ses fils Adrien et Paul.

Bottin Paris 1923 Emile Chapuis

Les frères d’Henri continueront à fabriquer des pipes pour leur propre compte au Royaume Uni. On trouve la trace du décès à Londres en septembre 1893 d’un Daniel Comoy, né en 1855. Il est fort probable que ce soit le frère d’Henri. Quant à Samuel, il est inscrit dans les registres électoraux d’Edinburgh de 1901 comme briar pipe maker au 4 Greenside Place à Edinburgh, et on retrouve Jules Comoy comme pipier établi à son compte vers 1900 à Walthamstow, dans la banlieue de Londres. Emile Chapuis, un frère aîné de Louis et Charles avait 21 ans à la mort de son père. Il n’alla pas allé vivre à Londres avec ses frères, mais s’installa à Paris, où il vendra en gros des pipes de Saint-Claude après la Première Guerre Mondiale. Mais les frères étaient restés en contact.

Bottin Paris 1923 Emile Chapuis

La H.Comoy & Co Ltd fut créée en 1914. Elle associait Henri, ses fils Adrien et Paul et ses neveux Louis et Charles. Auparavant, en 1910, l’atelier s’était étendu sur place, et l’adresse était désormais 2 et 4 Newcastle Place, jusque en 1913. Dans l’annuaire de Londres de 1914, la H.Comoy & Co Ltd occupait désormais des locaux dans un immeuble imposant du 72 au 82 Rosebery Avenue, non loin des locaux précédents.

La société s’était entretemps étendue aux USA. On trouve la trace de nombreux voyages à New York de Louis, de Charles Chapuis et de Paul et Adrien Comoy. 1921 voit la création de la succursale New Yorkaise, The House of Comoy, au 342 Madison Avenue à New-York. Celle-ci est confiée à Samuel Nathan Zinberg, né en 1882, directeur pour les Etats-Unis, qui décèdera en 1937.

House of Comoy Inc.

Au tout début des années 20, la prise en compte du marché français s’était faite par la création de la société Chapuis-Comoy en 1922 à Saint-Claude, par l’association de Louis, Charles et Emile Chapuis avec Adrien et Paul Comoy.

Henri Comoy mourut à Londres (Finchley)le 25 janvier 1924, à l'âge de 74 ans et fut inhumé le 30 janvier suivant au cimetière de St Marylebone, laissant l'entreprise à ses fils et à ses neveux.

En 1929, la H.Comoy&Co. Ltd rejoignit la Cadogan Invesments Ltd, crée par le groupe Oppenheimer, qui à cette époque possédait déjà plusieurs marques très importantes et célèbres comme Maréchal & Ruchon (GBD), Civic &Co Ltd, BBB de Frankau, Sina, Verguet Frères, Orlik ou Loewé.

Vers 1938 la H.Comoy&Co Ltd s’installa dans de nouveaux locaux au 90-92 Pentonville Road, tout en conservant semble t’il les locaux de Rosebery Avenue, à un peu plus de 500 mètres.

La génération suivante avait déjà rejoint l'entreprise quand la Seconde Guerre Mondiale éclata. Louis Chapuis jr (le fils de Louis) l'avait intégrée en 1938 et Pierre Comoy (le fils d'Adrien) en 1947 après avoir servi dans le Royal Armoured Corps. Tous deux firent la guerre en tant qu'officiers.

Ils furent la dernière génération de Comoy et de Chapuis à travailler effectivement dans l'entreprise.

Comoy's Extraordinaire
Comoy's Straight Grain
Circa 1920's - 1930's DE LUXE Straight Grain, courtesy Doug Valitchka

"...La Seconde Guerre Mondiale fut une période difficile pour la compagnie, car toute l’industrie de Grande Bretagne était tournée vers la production d’armement pour l’effort de guerre, et par conséquent la production de pipes fut arrêtée, à l’exception d’un petit atelier. Une fois la guerre finie en 1945, ce fut une tâche ardue pour toutes les compagnies britanniques de se rétablir de nouveau, et ce ne fut pas avant 1950, et l’ouverture d’une nouvelle usine spécialisée à Aldershot que la production rejoignit à peu près la demande..."

Comoy's Tradition
Comoy's Virgin Briar

"...Les principales compagnies fusionnées sous le nom de Cadogan Investments Ltd étaient Civic, Comoy’s et Marechal, Ruchon & Co Ltd, et au début des années 1960, l’usine fonctionnait sous une seule direction mais les différents services marketing ont continué de travailler de façon indépendante pendant encore un bon nombre d’années. Dans mon catalogue de 1965, on trouve le constat suivant : « Et maintenant, nous les Comoys de la quatrième génération, conjointement avec ceux de la cinquième, Pierre Comoy et Louis Chapuis, continuons à suivre le chemin tracé par nos aïeux, qui seraient satisfaits de voir notre toute dernière et ultra moderne implantation à Aldershot, Hampshire. ». Comoy’s demeura une propriété familiale jusqu’à ce qu’elle soit finalement absorbée par Cadogan Investment‘s au début des années 1980. Cadogan a continué à fabriquer des pipes Comoy jusqu’à aujourd’hui, et, sous la direction de Michael Adler, la marque Comoy est leur fleuron et beaucoup d’efforts sont déployés pour rétablir à nouveau l’excellente réputation de la marque..."

"...Le collectionneur de Comoy ne s'intéresse seulement qu'aux pipes fabriquées avant que Comoy ne soit véritablement absorbé par Cadogan au début des années 1980 et je me suis donc concentré sur cette période. Dans ce but j’ai aussi brièvement mentionné quelques unes des autres marques crées par Comoy’s telles que Cecil, Every Man, Town Hall, Guildhall etc, dans la mesure où elles peuvent apporter des éléments pour aider dans la datation...." (A History Of Comoy's and A Guide Toward Dating the Pipes written by Derek Green [1]).



La base de cet article est tirée de A History Of Comoy's and A Guide Toward Dating the Pipes écrit par Derek Green. Cet article a été publié dans la revue The Pipe Collector en juin 2006, la revue officielle de la Société Nord Américaine des collectionneurs de pipe (NASPC), et est utilisé ici avec son autorisation. C’est une organisation importante– que j’envisage de rejoindre.

En plus de l’article complet A History Of Comoy's and A Guide Toward Dating the Pipes présent sur Pipedia, on peut trouver des informations plus détaillées sur les noms, gradations etc , mais également des exemples en photo sur le site web de Derek Green.Website.

1920 Hallmarked Super Sports w/Double stamp

La pipe ci-dessous est unique par le fait qu'elle présente un double marquage, “London Made” et en moins marqué “Made in London”. Tous deux sont des marquages de style rugby (ovales) (cliquer sur l'image pour agrandir):

Special STRAIGHT GRAIN

Special STRAIGHT GRAIN Example from Tony Soderman, via Doug Valitchka
Comoy Special STRAIGHT GRAIN, courtesy Doug Valitchka

Voici une courte explication de « MrCan » Tony Soderman : L'histoire de la « Special STRAIGHT GRAIN » (comme toutes les Comoy's de la première époque) est pour le moins floue ! Les « Special Straight Grains » étaient rarement disponibles et n'étaient proposés qu'à la même fréquence que les « Specimen Straight Grains » (généralement considérés comme la « pièce de collection la plus rare », car seule une Comoy sur 10 000 pouvait être un spécimen). De plus, tout comme la légendaire Specimen, les Special STRAIGHT GRAINS ne figuraient PAS sur les listes de prix de Comoy's ! (Elles n'étaient pas proposées avec les autres Comoy's, mais étaient conservés à l'usine et disponibles sur demande spéciale des détaillants.

Datation : Le marquage est inscrit dans un cercle avec « MADE » en haut, « IN » au milieu et « ENGLAND » au bas du cercle. On le trouve sur une Cecil dès 1910 et sur un Old Bruyere de 1921 et plus fréquemment à partir des années 1930. Il peut également apparaître sous la forme d'un « MADE » en arc supérieur, « IN » au milieu, et « ENGLAND » en arc dans l'autre sens. Ces marquages ont la forme d'un ballon de rugby ovale et non d'un cercle rond.

Greg Pease a une belle collection de Comoys, dont on peut voir certains très beaux modèles avec leur photo sur son site web.website.

A beautiful Circa 1920 Prima, courtesy Doug Valitchka


1930's Comoy's 804 Extraordinaire présentée avec une Dunhill 120 Group 4 de 1965 (qui est l' équivalent d'une Group 5 de nos jours) pour comparer les dimensions - avec l'aimable autorisation de Mike Ahmadi


1919 Yale University Class Pipe by Comoy's, courtesy Brian Robertson collection


Fabrications secondaires de Comoy’s

Ace of spades, Ancestor, Astor, Ayres, Britannia, Carlyle, Charles Cross, Claridge, Cromwell, Dorchester, Dunbar, Drury Lane, Emerson, Everyman, Festival of Britain, Golden Arrow, Grand Master, Gresham, Guildhall, Kingsway, Lion's Head, Lord Clive, Lumberman, Hyde Park, Lloyds, Mc Gahey, Moorgate, Newcastle, Oxford, O'Gorman, Royal Falcon, Royal Guard, Royal Lane, Scotland Yard, St James, Sunrise, Super Sports, Sussex, The Academy Award, The Golden Arrow, The Mansion House, The Exmoor Pipe, Throgmorton, Tinder Box Royal Coachman, Townhall, Trident, Westminster, Wilshire

Syracuse University Comoy Royal Falcon Class Pipe. See College Class Pipes for information. Courtesy Brian Robertson Collection

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